Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères, initiateur du mouvement citoyen «Luy Jot Jotna», s'est invité dans la polémique de la candidature de Me Abdoulaye Wade en 2012. Plus que jamais convaincu de l'irrecevabilité d'une telle candidature, M. Gadio s’inquiète qu’«au moment où une nouvelle génération dirige le monde, au Sénégal, on a un président qui taquine les 86 ans».
Invité de «Objection», l'émission politique à Sud Fm, hier, Cheikh Tidiane Gadio, n’a pas mâché ses mots. Il a en effet sévèrement taclé son ancien son ancien mentor, du temps où il était ministre des Affaires étrangères (2000-2009). L’initiateur du mouvement «Luy Jot Jotna» a confié qu’il a du respect pour les personnes âgées, d’autant qu’en Afrique, l'âge est un atout. Mais dans le sens de la sagesse, pour conseiller, guider et diriger etc.
Énumérant un certain nombre de dirigeants, il fera remarquer qu’une jeune génération de leaders dirigent aujourd’hui le monde. Il fera notamment cas des présidents Barack Obama (47 ans) et Nicolas Sarkozy (55 ans), ainsi que le Premier ministre britannique Gordon Brown (43 ans), pour soutenir que le Sénégal ne doit pas être en reste. «On ne peut pas comprendre qu'au Sénégal, pendant la même période, on soit dirigé par une personne qui taquine les 86 ans», a martelé M. Gadio qui s’est désolé du fait que la Charte fondamentale a fixé un âge minimal pour être président, mais ne prévoit pas un plafond, c’est-à-dire un âge au-delà duquel on ne pourra plus prétendre diriger le pays.
Sur la même lancée, l'ancien ministre de Wade a invité le chef de l'État, «avant que le débat ne prenne plus d’ampleur», à poser les actes d'une réconciliation nationale. Ceci principalement sur deux questions essentielles. D’abord, renoncer au projet dynastique. Ensuite, renoncer à sa candidature en 2012. Cheikh Tidiane Gadio a rappelé en effet que «Me Wade était un fervent défenseur de la limitation des mandats». Il soulignera d’ailleurs que c'est ce qui l’avait inspiré lors de la rédaction de la nouvelle Constitution de 2001. Un texte qu’il «a encadré, guidé, sur lequel il a veillé» afin que les rédacteurs y «mettent une disposition transitoire le concernant personnellement».
Cheikh Tidiane Gadio s’est dit convaincu que «Me Wade ne pourra pas compétir en 2012». Et pour asseoir sa conviction, il a convoqué la déclaration du Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) de 2007, lorsque ce dernier reconnaissait qu’il a épuisé ses mandats et ne pourrait pas se représenter en 2012. D’après lui, un tel aveu a un caractère juridique, tout comme les prescriptions de l'article 104 de la Constitution qui est sans équivoque sur la question.
L'initiateur du mouvement citoyen «Luy Jot Jotna» s'est, par ailleurs, offusqué des déclarations de candidature faites à deux ans de l'élection présidentielle. «Régler la question des inondations, de l'électricité, de l'emploi des jeunes, la situation du monde rural, les problèmes électoraux etc. doivent primer sur le débat de la candidature de Me Wade», a asséné Cheikh Tidiane Gadio avant de clamer : «Rien ne nous divertira. Car le pays va mal et l’on est dans l'impasse».
En ce qui concerne l’appel au dialogue lancé par le chef de l'État, a plaidé pour l’implication dans le processus du professeur Babacar Guèye que l’opposition a choisi comme médiateur. Il a aussi suggéré l’implication dans le processus du journaliste Babacar Touré, administrateur du Groupe Sud Communication.
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