Le Sénégal n’a conclu aucun accord de rapatriement des immigrés clandestins avec l’Espagne. Ce pays veut travailler avec les pays d’Afrique autour de mécanismes qui permettent de gérer de façon très humaine la question de l’immigration clandestine, selon les déclarations de Cheikh Tidiane Gadio, ministre d’Etat ministre des Affaires étrangères qui recevait son collègue espagnol.
“ Une mission quittera Dakar ce soir (Ndlr hier mardi) pour les Canaries aux fins d’identification de nos compatriotes qui y sont entrés clandestinement et essayer de prendre nos responsabilités ; comme l’Espagne de prendre les siennes. Je signale aussi que Dakar abritera, du 5 au 7 juin, une rencontre initiée par l’Espagne et le Maroc et soutenue par la France et le Sénégal sur la question de l’immigration clandestine pour la préparation de la grande conférence de Rabat sur migration et développement . Contrairement à ce qui avait été annoncé par certains que l’Espagne allait envoyer un commando diplomatique pour nous dire certaines vérités et organiser à partir de Dakar une plate-forme pour faire des pressions sur les autres pays africains et travailler à des opérations de refoulement ou signer des accords de rapatriement, notre entretien a porté sur des aspects beaucoup plus viables et importants pour gérer ce qui est maintenant devenu une tragédie aux yeux du monde entier. Car il se passe des choses tout à fait inhumaines, inacceptables, de nos côtes vers les côtes espagnoles ”. Ainsi s’exprimait hier le ministre des Affaires étrangères, M. Cheikh Tidiane Gadio, au cours d’un point de presse.
Solutions pérennes
Selon lui, le Secrétaire d’État espagnol est venu présenter l’approche de son pays, qui est relativement différente en certains aspects d’autres que nous connaissons. L’Espagne veut travailler avec les pays d’Afrique autour de mécanismes qui permettent de gérer de façon très humaine la question de l’immigration clandestine. Ces mécanismes permettent aussi de trouver des solutions pérennes pour mieux maîtriser les flux migratoires, lesquels doivent être mutuellement bénéfiques aussi bien à l’Espagne qu’aux pays africains. “ L’urgence aujourd’hui ce n’est pas d’organiser les flux, mais c’est d’arrêter cette tragédie qui se joue sous nos yeux grâce à l’implication de trafiquants notoires, de marchands d’illusions qui mettent les jeunes dans des pirogues fragiles, en leur promettant une traversée de tout repos, qu’ils sont attendus de l’autre côté et seront mis aussitôt dans les meilleures conditions. Imaginez–vous le nombre d’embarcations qui n’arrivent pas à bon port avec des passagers à bout de forces ? ” a noté le ministre d’État Cheikh Tidiane Gadio.
Condition tragiques
Le Sénégal a besoin de moyens pour prendre ses responsabilités, car le président de la République a été sans équivoque : nous sommes contre l’immigration clandestine et sommes attristés par ce que nous voyons : le spectacle de ces jeunes qui semblent désespérés au point de préférer la mort dans des condition tragiques. C’est pour cela qu’il nous faudra trouver des moyes de fixer les jeunes dans leur pays en leur donnant une alternative meilleure que l’aventure. C’est pour cela que nous remercions sincèrement l’Espagne qui est venue nous proposer une recherche de solutions. Mais, je tiens à dire que contrairement à ce qui a été diffusé, l’Espagne n’a pas proposé au Sénégal de négocier un accord de refoulement ou de rapatriement de qui que ce soit. Le gouvernement du Sénégal a dit de façon très claire que chaque fois que nos compatriotes se trouvent dans une situation difficile à l’étranger, et que nous avons l’information, nous nous donnerons les moyens de les assister, de les aider à rentrer chez eux, s’il le faut ”.
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