48 ans d'indépendance pour le Sénégal. Presque un demi siècle depuis que Léopold Sédar Senghor, père de la Nation, a pris les rênes de cet État qui s'appelle Sénégal. 48 ans, c'est peu pour certains et beaucoup pour d'autres. Mais, pour Me Abdoulaye Wade qui préside actuellement aux destinées de ce pays, après le second président Abdou Diouf, le temps est précieux. Il faut marquer l'histoire, avant que l'histoire ne le juge.
Alors il va vite, tellement vite comme un Train à Grande Vitesse (TVG) dans un pays où la plupart des habitants, des ruraux, n'ont pas de quoi s'acheter un âne pour aller au champ. Le président de la République est tellement pressé qu'il construit tunnels et autoroutes à coûts de milliards dans un pays où la plupart des jeunes ne pensent qu'à s'expatrier.
Mais, fait plus grave, au moment où le Sénégal est écouté dans un dossier aussi sensible que les rapports entre Israël et la Palestine, et qu'il joue les bons offices en Amérique Latine, préside l'Oci, la famine, comme une traînée de poudre, envahit villes et campagnes du fait notamment de facteurs naturels (l'eau se fait rare), mais également d'une cherté galopante du coût de la vie. Les produits de première nécessité connaissent une flambée à une vitesse de TGV et les Sénégalais ont du mal à suivre. Alors, pendant que des consuméristes expérimentés comme Momar Ndao et Jean-Pierre Dieng (plus 20 ans d'expérience dans la défense des consommateurs) sont jugés par les tribunaux, l'opposition la plus significative s'est écartée de la vie des institutions et réclame à cor et à cri des assises nationales "pour régler les problèmes du Sénégal". Pendant ce temps, élèves et étudiants vivent sous le spectre d'une année blanche.
Cherté de la vie, famine menaçante, émigration clandestine exponentielle, impasse du dialogue politique, crise scolaire, sont alors autant de défis parmi bien d'autres sur lesquels le Chef de l'État est attendu ce soir. Il devra se prononcer avec clarté sur ces questions. Car le Sénégal est arrivé à un tournant décisif de son évolution où les institutions sont devenues obsolètes, les politiques en cours d'inspiration, et le peuple fatigué d'espérer. Alors le président de la République devra prendre des mesures draconiennes pour ne pas dire miraculeuses de rupture pour redonner au Sénégal un second souffle, une seconde jeunesse. Car, tout de même, on ne vieillit pas forcément à 48 ans
1 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2016 (01:33 AM)Participer à la Discussion