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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

COMMENTAIRE DU JOUR : Humeur changeante

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COMMENTAIRE DU JOUR : Humeur changeante

Les Sénégalais ne savent plus à quel Wade se vouer, tant l’homme est d’humeur changeante. Guillerette, maussade, coléreuse, bagarreuse, enjouée, mais toujours intéressée son humeur. Tout cela dans une folle sarabande qui se joue du temps et se perd dans les circonstances. En ces moments de crise alimentaire éprouvante, marqués par le renchérissement et la rareté des produits de grande consommation, où ils n’ont besoin que d’une idée si élémentaire soit-elle, mais qui engage et ordonne leur vie en leur fournissant pitance à bon marché et de qualité, en toute nuance, il leur en propose mille qui les déroutent en les incommodant même parfois, sérieusement.

C’est certainement le raffinement et le yo-yo de la carnation présidentielle, qui font que quand il s’est prononcé la première fois sur la bastonnade policière sur nos confrères Kambel Dieng et Karamokho Thioune, il avait semblé prendre à son compte la position de son ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy. Ce dernier prétendait que ce sont nos confrères qui avaient frappé les policiers. Il n’en est plus rien car depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts (y compris la fameuse interpellation de Roland Martins de CNN à Chicago).

Dans un entretien accordé à nos confrères de la Voix de l’Amérique, le 29 juillet dernier, (voir l’interview ci-contre) le président de la République use désormais du conditionnel et se dédouane.

« Ce journaliste a eu un problème avec un policier ». « Il aurait frappé le policier, le policier l’aurait battu ». « Qu’est ce qu’un président vient faire là-dedans » ? plaide-t-il. Mais, il s’empresse de préciser, restant dans son sport favori qui est de casser du journaliste : « Lisez la presse du Sénégal, ce sont des destructeurs, ils ne sont pas constructifs… ».

Dès lors faut-il s’étonner que l’on veuille ramener le régime de l’autorisation préalable sous Senghor de triste mémoire ? Illégalement, car jusqu’à plus ample informé, ni l’Assemblée nationale, ni le Sénat taillé sur mesure, encore moins le Congrès du Parlement n’ont voté de nouvelles dispositions abrogeant et remplaçant la loi 96-04 du 22 Février 1996 relative aux organes de communication sociale et aux professions de journaliste et de technicien, loi qui instaure le dépôt légal.

En confisquant donc les calques de l’édition du vendredi 1er août de nos confrères du quotidien « l’As » et en tentant d’en faire de même avec celles du « Populaire » pour l’édition du samedi 2 août, sous le fallacieux prétexte du dépôt légal le pouvoir dit libéral et sa police « politique » ont cherché seulement à faire pression sur les journalistes pour qu’ils soient aux ordres et marchent au pas. Une presse aux ordres pour une police qui sème le désordre et la violence.

C’est ce que désirent nos gouvernants. Là encore, tout comme ailleurs, ils rencontrent et essuieront résistances citoyennes. Le Comité pour la défense des journalistes reste vigilant et déterminé. Il sait qu’il a raison de se mobiliser et de se battre. Son combat est citoyen.

Les intimidations, les insultes, les calomnies n’y feront rien. Les journalistes réclament justice et comptent l’obtenir. Ils ne sont en outre, nullement comptables du climat délétère qu’une patrimonialisation du pays au forceps a instauré.

N’est-ce pas du césarisme « éclairé » que cette tentative d’établir une succession de manière autoritaire, au besoin par la violence ? « (…)Je ne vais pas prendre le mandat, le pays, le remettre entre les mains de quelqu’un qui ne peut pas tenir la situation, ou que le peuple n’aime pas. C’est absurde. Parce que, dès le lendemain, il va avoir des problèmes. Donc, je suis obligé de faire çà. Il ne s’agit pas tout simplement de terminer un mandat.

Mais il s’agit d’aider à la transition (…) », professe le président actuel. Selon le dictionnaire Le Robert : « une dictature est une concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un individu, d’une assemblée, d’un parti ; organisation politique caractérisée par cette concentration de pouvoirs ». On peut ajouter à cette définition du dictionnaire, le fait également de décréter sa succession en lieu et place du peuple souverain en République et en démocratie, il est vrai.

Au Sénégal, on semble en plein dans un tel régime. Plus « africain » que « républicain » assurément, le chef de l’Etat sénégalais dressant encore une fois le portrait robot de son successeur indique que l’homme ne sera certainement pas « quelqu’un qui ne connaît pas les rouages de l’Etat, qui n’a même pas des notions d’économie… »

Mais plutôt quelqu’un parmi « les nouvelles générations qui ont toutes des notions en économie. Elles ont de très bonnes formations… ». Honni soit y mal qui pense à… Karim.



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