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Politique

COMMENTAIRE DU JOUR : Pour la République laïque

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COMMENTAIRE DU JOUR : Pour la République laïque

Que l’on soit croyant, agnostique ou athée ; quelles que soient nos opinions politiques ; nos convictions religieuses, nos fois intimes, nous sommes tous concernés ! Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité est notre richesse. Elle ne saurait être source de conflit. La laïcité, assurant l’égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l’expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin. Ce creuset de notre commun vouloir de vivre en commun.

A l’heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes du fait de l’incurie et du « matey (je m’en fous » inconsidéré des tenants du pouvoir ; où ils semblent observer, dépités, la démission des « défenseurs » naturels de leurs causes que sont ou doivent être les partis politiques occupés aujourd’hui à s’asseoir pour discuter du comment et du pourquoi ils se regroupent et s’allient, les associations de consuméristes ici dans le cas qui nous préoccupe en premier, les syndicalistes etc., la promotion de la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, est questionnée. D’autant plus que tous ces « encadreurs légaux » du mécontentement populaire ainsi que de ses intérêts matériels et moraux ont déserté la Cause au risque de mettre la République en danger. Ils ont ouvert par leur attitude « a-républicaine » des brèches béantes où se sont engouffrés,-la nature ayant horreur du vide,- les nouveaux « talibans ». Ces messies enturbannés, qui auront tôt, fait de légiférer sur notre manière de nous adresser à notre Seigneur et maître et sur nos libertés en nous contraignant de ne voir le monde que sous le prisme « tamisé » de leur perception.

Or donc, dans un monde global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d’accès à l’information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité affranchit tout en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie. Cela par une démarche rationnelle et critique faisant toute la place au doute, à la remise en cause des certitudes antérieures, à l’imagination et à la créativité.

On le voit donc, on n’a tôt et à tort, de notre point de vue, applaudi à « l’incitation à la désobéissance » civile même si c’était pour la bonne cause qu’ont paru prôner les Imams de Guédiaway. On ne dissertera point ici, de la place et de leur rôle dans notre société. Ce qui est en cause n’est pas leurs prêches ou leur engagement auprès des populations démunies et agressées par des factures « doublement » salées, voire « irrationnellement » exagérées de la Senelec. Ce qui est en jeu c’est plutôt la remise en cause des fondements de la République laïque que leurs « actions-engagements » induisent forcément. Il y a trop d’exemple de par le monde pour ne pas tirer sur la sonnette d’alarme. Il est vrai que c’est au cœur de l’Etat et à son sommet où l’on a recruté depuis 2000 le plus, ceux et celles qui mettent quotidiennement en danger la République et son fondement laïc.

Les imams de Guédiaway avaient beau jeu d’interrompre leurs discussions au ministère de l’Energie pour aller s’adresser à leur Créateur. Nul ne saurait leur en tenir grief quand c’est le président de la République lui-même qui se met « dans les sappés (rangs pour la prière) » derrière son marabout au Palais de la République devant l’œil goguenard des caméras.

Par ailleurs et maintenant qu’il est connu que l’aisance « financière » dont jouissait notre pays de 2000 à 2005, grâce à une conjoncture favorable, à aussi des annulations de dettes de l’initiative Ppte (pays pauvres très endettés) est passée de mode, il est impérieux de revenir à l’échelle de notre économie réelle. Il faudrait bien que l’Etat central, ses démembrements, les institutions ainsi que les collectivités locales sachent que les dépenses devraient s’amoindrir et se rationaliser.

Le passage avant-hier du dossier sénégalais à Washington n’a pas été sans douleur. Loin s’en faut. Les blâmes à l’encontre de notre gouvernance budgétaire et économique s’amoncellent. Ils ne semblent pour autant amollir notre boulimie de dépenses… ment budgétaire, dépenses en dehors de toutes lignes budgétaires existantes plutôt. Les partenaires au développement se lassent de verser dans ce qui apparaît comme un gouffre sans fond, des fonds dont les populations ne voient jamais la couleur.

La culture des dépenses, parfois non obligatoires doit cependant changer et tenir compte de la rareté de l’argent des donateurs qui calculent aujourd’hui au centime près, leurs aides. Aujourd’hui que les deux Abdoulaye (Diop et Sow) du ministère de l’Economie et des finances ont (re)trouvé soutien auprès des bailleurs et qu’ils vont « conforter » la promesse présidentielle de payer sa dette intérieure, l’Etat devra néanmoins, gérer au mieux la politique de transfert financier aux agences, sociétés et autres démembrements qui se multiplient et aux collectivités locales. Ne faut-il simplement pas revenir à l’Etat de droit. Ce système dans lequel la puissance publique est soumise au droit. Un Etat dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée. Dans un tel modèle qui fonde pourtant la République, chaque règle tire sa validité de sa conformité aux règles supérieures.



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