Entre Idrissa Baldé et Yoro Mballo, qui est véritablement le maire de la commune de Niagha ? En tout cas, ni les populations, ni la justice n’ont pour l’instant la bonne réponse. Si le premier a été installé par l’autorité administrative, le camp du second conteste la légitimité de ce dernier et parle d’une confiscation du pouvoir de la majorité. D’ailleurs, les populations de la commune, favorables au camp du libéral Yoro Mballo, ont marché le 1er mars de Bakidioto à Tanaff (siège de la préfecture) pour réclamer justice.
Le sous-préfet, Cheikh Anta Dieng, qui avait pourtant autorisé la marche, a donné des consignes aux agents de la police de proximité (Asp) de le déclarer absent des lieux et de ne point prendre le mémorandum des marcheurs, a renseigné Yoro Mballo, le maire plaignant.
Depuis 9 mois, une profonde crise mine le conseil municipal. Tout est parti des élections municipales du 29 juin dernier. Sur décision du sous-préfet, les résultats de trois bureaux de vote où le Pds était victorieux, avaient été invalidés par la commission départementale de recensement des votes de Goudomp . C’est ainsi que le « Benno Bokk Yaakaar » s’est retrouvé en tête et son candidat est installé maire. Il s’en est suivi un long feuilleton judiciaire qui, jusque-là, n’a pas connu son épilogue.
L’arrêt n°80, signé par la Cour d’appel de Dakar au cours d’une délibération en date du 28 août 2014, notifié au sous-préfet par un huissier le 19 décembre 2014, obligeait au préfet d’installer Yoro Mballo du Pds comme maire dans les 21 jours qui suivent. À la date échue, (30 décembre), l’autorité administrative s’est donnée encore un mois (19 janvier) pour son l’installation. L’intéressé se dit surpris par cette valse de l’autorité administrative.
Au comble de la déception, les populations favorables à son camp ont tenu à manifester leur ras-le-bol devant les locaux de la sous-préfecture. N’obtenant pas satisfaction malgré cette sortie musclée, il s’est rendu à la Cour suprême avec son avocat. Il apprend sur les lieux que son rival a déposé un recours sous le n°005 du 9 janvier 2015. Dans ce recours, il demande la confirmation des résultats de la commission de recensement des votes de Goudomp qui lui donnent victoire et l’annulation de l’arrêt n°80 de la Cour d’appel qui donne raison à Yoro Mballo. Selon le plaignant, aucune contrainte de temps ne pèse sur la Cour suprême. Alors, le feuilleton judiciaire a encore de beaux jours devant lui mais la cour suprême doit prendre ses responsabilités et vider cette affaire qui n’a que trop duré.
2 Commentaires
Un Gars
En Mars, 2015 (11:30 AM)Bul Fale
En Mars, 2015 (16:53 PM)Participer à la Discussion