Les lieutenants de l’ancien Premier ministre ne se seront pas déplacés pour rien dans la capitale française. Sous la houlette de leur mentor, ils se sont vu assigner des tâches politiques précises sur une période déterminée. En plus d’un cours relatif aux enjeux de l’heure.
Pour la suite du feuilleton concernant le déplacement de son état-major dans la capitale française, l’ancien Premier ministre du Sénégal a réuni ce dimanche quatre de ses lieutenants dans les suites douillettes du Saint James Hotel de Paris. Dès 15 heures, début de la rencontre, Idrissa Seck, entouré de Nguirane Ndiaye, Oumar Sarr, Awa Guèye Kébé et Opa Ndiaye, s’est lancé dans une entreprise de «clarification par rapport aux enjeux de l’heure» que sont les préparatifs de l’élection présidentielle et des législatives, les perspectives d’alliance, la cohésion interne à l’équipe restreinte chargée de l’épauler dans sa «destinée». Selon nos informations, le maire de Thiès s’est essentiellement appesanti sur la stratégie à adopter en direction des élections générales de février 2007. A cet effet, des «objectifs précis» qui ne nous ont pas été listés pour des raisons «compréhensibles», ont été définis et assignés à chaque membre du staff sur une période déterminée. En temps opportun, chacun, en ce qui le concerne, devra présenter les résultats de ses actions.
Au cours de cette même rencontre, Idrissa Seck et ses amis ont également fait le point sur l’état des différents contacts noués avec l’opposition, mais aussi avec leurs partisans regroupés dans diverses associations de la diaspora sénégalaise. Avec la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa), le clan Seck ne semble pas avoir réussi (encore) à établir de solides relations, du moins officiellement, dans la perspective d’une alliance électorale de poids pour 2007. D’ailleurs, il est peu probable que l’ancien Premier ministre et la frange la plus représentative de l’opposition trouvent un accord en cette matière. La Cpa est déjà dans une logique d’alliance organique qui devrait la conduire à s’autoriser des candidats multiples au premier tour de la présidentielle et des listes communes aux législatives. On voit mal alors Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et Amath Dansokho accueillir dans leurs rangs déjà si serrés l’ancien Premier ministre en «messie» de la victoire. Son allié le plus sûr et le plus solide reste donc Serigne Mamoune Niasse, Premier serviteur du Rassemblement pour le peuple.
Le conclave du Saint James Hotel n’a pu occulter, par ailleurs, le climat de concurrence non dite qui règne entre certains des lieutenants de celui qui, le 4 avril dernier, a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2007. En particulier, la rivalité supposée farouche mais feutrée entre Oumar Sarr et Awa Guèye Kébé. Alors que le premier cité a été désigné d’office porte-parole de l’ex-chef de gouvernement, la seconde ne verrait pas d’un bon œil d’être cantonnée dans des fonctions «sexistes». Ancienne ministre en charge de la femme et des groupements féminins, Awa Guèye Kébé aspire à quitter ce cercle étroit de responsabilités réservées à la gent féminine pour une «station» plus en rapport avec la dimension qu’elle pense être la sienne dans la «galaxie» du mentor.
En faisant table-rase des frictions et divergences en mesure de plomber ses ambitions personnelles, Idrissa Seck a été contraint de «repréciser le rôle de chacun». L’une des nouveautés dans ce conclave, c’est l’insertion d’Opa Ndiaye dans le staff opérationnel de M. Seck. Encore militant du Parti démocratique sénégalais, l’ancien ministre de la coopération, de même que Nguirane Ndiaye et Talla Diouf, seront bientôt confrontés à un choix définitif de leur camp politique. Jusqu’à quand la direction du Pds va-t-elle tolérer cette posture de la double appartenance ? Si les pourparlers secrets entre messieurs Wade et Seck aboutissent à un accord, la question ne se posera plus.
0 Commentaires
Participer à la Discussion