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CONDAMNATION - Comité international contre la torture à Genève : Habré, une tache noire du Sénégal

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CONDAMNATION - Comité international contre la torture à Genève : Habré, une tache noire du Sénégal

Après avoir étrenné le Prix de l’Unesco pour la paix et la démocratie, le Président Abdoulaye Wade se passerait bien volontiers de la décision prise, mardi dernier à Genève, par le Comité contre la torture, qui a durement condamné le Sénégal, qui continue de refuser de juger ou d’extrader l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré qui trouve refuge à Dakar.

Le Sénégal traîne comme un boulet la présence sur son sol de l’ancien Président tchadien Hissène Habré dont le règne féroce a causé la mort de plusieurs milliers de victimes. Du fait du refus des autorités politiques de juger Hissène Habré ou de l’extrader vers un pays comme la Belgique qui a formulé une demande d’extradition en bonne et due forme, le Sénégal vient de faire l’objet d’une condamnation de la part du Comité international contre la torture, un instrument du système des Nations-Unies.

Le Sénégal était au banc des accusés, au cours de la 36e session qui s’achève aujourd’hui à Genève, pour avoir soustrait de l’action de la Justice le Président Hissène Habré. En effet, mercredi dernier, au moment où le Président Abdoulaye Wade était honoré à Genève d’un Prix pour ses actions dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique, son pays était «jugé» et condamné au siège des Nations-Unies dans la même ville pour «violations de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants».

Ainsi, des sources proches du Haut commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’Homme indiquent qu’une correspondance serait déjà envoyée, aux autorités sénégalaises pour les tenir informées de cette résolution et exiger d’elles de prendre toutes les décisions pour se conformer à la légalité internationale. La condamnation par le Comité contre la torture composé d’experts indépendants est infamante pour un pays et sans doute le Sénégal s’en passerait bien volontiers au moment où les qualités humanistes du Président Wade sont magnifiées au niveau international, notamment avec la remise, mardi dernier, par l’Unesco du Prix «Houphouët-Boigny pour la paix et la démocratie».

La session du Comité contre la torture qui a démarré ses travaux le 3 mai 2006 a eu à examiner les cas d’autres pays notamment du Togo, la Corée du Nord, le Guatemala, le Pérou, les Etats-Unis d’Amérique sur le dossier de Guantanamo, entre autres. Il est attendu la publication, aujourd’hui, à Genève d’un communiqué officiel après que les autorités officielles ont été informées comme le prévoit la procédure.

Alioune Tine, secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), dont l’organisation s’est jointe a Human Rights Watch qui avait poussé à la saisine du Comité international contre la torture depuis 2001, ne manque pas de se féliciter de la condamnation du Sénégal. A son avis, les autorités sénégalaises ont l’obligation de juger Hissène Habré ou de l’extrader vers la Belgique. Quid de l’offre du Président Wade de remettre Hissène Habré à l’Union africaine pour qu’elle décide du sort à lui réserver ? Alioune Tine est formel : «Le Sénégal ne peut pas le faire. Il n’y existe aucun instrument juridique sur lequel on pourrait se fonder pour traduire Hissène Habré devant l’Union africaine. Si Hissène Habré refuse de répondre devant l’Union africaine, personne ne pourra rien contre lui», relève-t-il.

Quoi qu’il en soit, cette condamnation fait du Président Hissène Habré un hôte encombrant pour le Sénégal qui se trouve être le premier pays africain à ratifier la convention des Nations-Unies contre la torture. S’y ajoute qu’il a été récemment élu membre de la Commission des Nations-Unies pour les droits de l’Homme.

Par ailleurs, toujours sur le registre des manquements au respect des droits de la personne humaine, le Sénégal ne semble pas encore arrivé au bout de ses peines. La commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui siège à Banjul, est saisie d’une plainte d’organisations humanitaires contre le Sénégal au sujet de l’adoption de la loi Ezzan votée en janvier 2006, portant amnistie de crimes politiques.

 



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