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Politique

CONf’ A PARIS - Pour empêcher Karim Wade de succéder à son père : Aïssata Tall Sall appelle à une mobilisation populaire

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CONf’ A PARIS - Pour empêcher Karim Wade de succéder à son père : Aïssata Tall Sall appelle à une mobilisation populaire

La porte-parole du Parti socialiste (Ps) veut que l’initiative portée par des députés non- inscrits de l’Assemblée, soit transformée citoyenne et populaire. Au cours d’une conférence tenue dimanche à Paris, Aïssata Tall Sall a, en clair, appelé tous les Sénégalais à empêcher une transmission du pouvoir de Wade à son fils. Elle est également longuement revenue sur la crise alimentaire qui secoue le pays. Elle a notamment déclaré que si les prix sont plus élevés au Sénégal que dans la sous-région, c’est parce que les produits sont surtaxés pour «entretenir le régime».

Oui à Karim Wade, s’il veut être un jour président du Sénégal, parce qu’il est citoyen comme tous les autres ! Mais, non au fils qui succède directement à son père ! Dans son discours sur la succession de Wade, la porte-parole du Parti socialiste (Ps), Me Aïssata Tall Sall a beaucoup varié. Fini le temps où elle pensait qu’on ne peut pas empêcher un citoyen sénégalais, quel qu’il soit, d’être candidat à la magistrature suprême. Place maintenant à la radicalisation ou plutôt au «oui… mais». Dimanche après-midi, lors d’une conférence publique tenue au siège du Ps français, la camarade de Tanor Dieng a appelé à faire barrage à une succession de Wade par son fils. En langage clair, si Karim veut être président, il doit attendre cinq ou dix ans après le départ de son père. D’ailleurs, l’avocate a applaudi des deux mains l’initiative de l’opposition parlementaire qui s’inscrit dans le même sens. Cette initiative récemment rendue public par des députés non-inscrits, consiste à légiférer sur la succession du président de la République. Elle viserait à empêcher le président de la République de se faire succéder directement par sa progéniture. Mais pour l’avocate, cette initiative est si louable qu’elle devait être portée par le peuple lui-même. «J’en appelle à la transformation de cette initiative parlementaire en initiative populaire et citoyenne», lance-t-elle. Elle exhorte ainsi les citoyens sénégalais à manifester ostensiblement leur désapprobation par rapport à un éventuel passage du témoin du père au fils. «Mais nous sommes quand même en Afrique dans des situations particulières où nous avons vu un peu partout des héritages politiques se transmettre de père en fils ; je n’ai pas besoin de les citer», argumente-t-elle. Avant d’ajouter: «Il faut mettre des garde-fous. Il ne faut pas que nos démocraties se transforment en démocraties dynastiques.» Dans son raisonnement, la socialiste ratisse, cependant, large. Il ne s’agit pas seulement d’empêcher le fils de succéder au père, mais il faut faire de sorte que «même son allié direct, c’est-à-dire son parent, son ascendant ou son descendant» ne puisse pas prendre directement la place du Président : «Dans la Constitution du Sénégal, il y a des conditions pour être Président. Avant un certain âge, on ne peut pas compétir. Alors pourquoi mettrions-nous des garde-fous pour l’âge et pas d’autres garde-fous pour éviter des dérives ? Cela doit pouvoir se faire.» Cette détermination, la socialiste la met sur le compte de la nouvelle stratégie de l’opposition.

Désormais donc, exit une «opposition de communiqués», car le Front Siggil Senegaal (Fss), annonce-t-elle, a mis en place un plan d’action pour faire face au régime libéral. Ce plan consistera à occuper en permanence le champ de l’action politique et le terrain politique pour porter les revendications du Fss. «Nous allons occuper la rue. C’est l’espace qui nous est offert pour porter nos revendications que nous trouvons légitimes et justifiées.» Devant un militant du Pds et un du Rewmi, noyés dans la foule de nombreux militants de l’opposition (Ps, Afp, Ld/Mpt, Msu) et membres de la société civile, Aïssata Tall Sall est revenue sur les points saillants de l’actualité du pays. Elle parlera à tour de rôle du «coûteux» sommet de l’Oci, de l’importance de la Fao pour les pays pauvres, etc. Mais, c’est sur la crise alimentaire qu’elle aura consacré les trois quarts de la durée de son intervention. «Les gens sont fatigués parce qu’ils sont vaincus par la vie chère qui a mis leur moral à zéro», a-t-elle lancé, en introduisant ce thème. Avant d’énumérer les facteurs exogènes (hausse du baril du pétrole, manques de céréales dans le monde ou encore les biocarburants). Mais, pour autant, le gouvernement a tort de se réfugier derrière ces facteurs communs au monde entier pour expliquer les causes de la crise alimentaire, car il avait largement la possibilité de juguler celle-ci, juge la socialiste. Elle a notamment rappelé le cri d’alarme lancé par la Fao en février 2006, pour prévenir la crise alimentaire qui menaçait dans 36 pays du Sud dont le Sénégal. «Pourquoi le gouvernement ne s’est pas préparé alors?», interroge Me Sall. Dans le même registre, la socialiste affirme haut et fort que si les prix sont plus élevés au Sénégal que dans les autres pays de la Cedeao, c’est parce que tout simplement les produits sont surtaxés pour «entretenir le régime». Preuve à l’appui, elle brandit un document de la Banque mondiale qui stipule que les prix sont 2,4 fois plus élevés chez nous que dans le reste de la région. Ce qui lui fait dire : «Au Sénégal, le problème n’est plus de savoir si on mange les trois repas quotidiens, mais si on assure un de ces trois repas.» Mme Sall poursuit sur la même lancée en expliquant pourquoi la crise est plus ressentie dans le monde rural, qui est aujourd’hui à «l’agonie». Pour elle, c’est la faute aux différentes politiques agricoles du régime de l’Alternance. Culture de l’arachide, du manioc, du maïs avec «des semences destinés au bétail», Bissap, Tabanani, plan Reva, plan Goana, Me Sall a passé au crible toutes les «inventions» de Wade. Diagnostic : «En huit ans de politique erratique, Wade a mis le monde rural à genoux. Il a tout désarticulé sans aucune assistance en semences et en engrais aux paysans.» Pour faire face à cette crise, la socialiste décrète que le Goana est mort-née. Le Président a pêché sur le fond et la forme, soutient-elle, car les principaux consultés, les paysans, n’ont pas été concertés. Me Sall reste convaincue que la solution la plus urgente reste la réduction du train de vie de l’Etat. Et les taxes sur les billets d’avion qui rapporteraient 100 milliards par an, permettraient de venir en aide aux Sénégalais, croit-elle. Dans le moyen terme, il faudrait gérer en «bon père de famille», les «maigres» ressources du pays.



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