C’est dans un ouolof ponctué de sourates du Coran que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a tenté de se laver des accusations de malversations, alors portées contre lui, dans la gestion des fonds politiques. En effet, il affirme sans détours que ce pouvoir est dévolu au seul président de la République qui décide de l’usage qui est fait de ces fonds. En effet, M. Seck dégage toute sa responsabilité dans d’éventuels manquements notés dans l’utilisation de ce fonds. «Cette responsabilité ne n’incombe pas. C’est une prérogative du Président», précise-t-il.
Ainsi, l’ex-Premier ministre s’interroge sur les motivations de ceux qui avaient agité le dossier à ce moment. «Ces gens m’avaient reproché d’avoir transféré les comptes contenant les fonds politiques du ministère d’Etat à la Primature après ma nomination comme chef du gouvernement. Cela a été un vœu du Président. D’ailleurs, il avait clairement dit à ces personnes qu’elles sont en train de se mêler de choses qui ne les regardent pas. Et même, c’est ce qui a coûté à Kader Sow son poste de ministre d’Etat, directeur de cabinet du Président», rappelle-t-il. Et comme s’il avait senti une éventuelle possibilité pour ses adversaires de brandir, un jour, le dossier contre lui, Idrissa Seck révèle avoir «tenu une comptabilité de toutes les entrées et sorties des fonds politiques» alors placés sous son contrôle par Me Wade. Cela, bien que la loi ait dit que «la gestion de ces fonds ne fait l’objet d’aucune comptabilité». «Quand on a à faire à un vieux dont l’âge peut lui causer des trous de mémoire, il faut tenir une comptabilité au risque de se voir accuser d’utiliser l’argent à d’autres fins», ironise M. Seck.
En effet, lors de son face-à-face avec la presse, hier, le nouveau président de Rewmi rapporte avoir donné des explications très claires sur la gestion des fonds politiques devant les juges de la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. «Je leur ai expliqué comment l’argent a été dépensé sur ordre du Président et je voudrais bien pouvoir tenir Wade par la main pour lui démontrer comment il l’a mangé. Rien n’a échappé. Tout est passé entre ses mains», certifie-t-il. En guise de preuves, il convoque l’audition du directeur général de la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (Cbao), Patrick Mestrallet, qui a confirmé devant les juges en ces termes : «Ce qu’il (Idrissa Seck) dit est vrai. Il n’a fait que payer des fonds politiques, une dette qui a été contractée par quelqu’un d’autre.»
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