CONFIDENCES DE BARTHÉLEMY DIAS Mes relations avec Karim Wade, Sindiély, les «bin-bin»

Il est chaud, très chaud, comme son père. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu son séjour carcéral à Reubeus pour offense au chef de l’Etat. Et dire que ce chef d’Etat était l’ami de son père, et lui, a eu à partager avec les membres de la famille Wade des moments privés, alors que ce dernier était dans l’opposition. Il s’appelle Barthélemy Dias, fils unique de Jean Paul Dias, il se confie sur ses relations avec Karim Wade, Sindiély Wade, les femmes en général et les femmes sénégalaises en particulier.

Avez-vous gardé des souvenirs de Me Wade à côté de votre père dans l’opposition ?

Non ! Quand mon père était avec Me Abdoulaye Wade, j’étais un peu plus jeune. Je n’ai pas beaucoup fréquenté Me Abdoulaye Wade, mais j’ai connu ses enfants.

Vous avez fréquenté Karim Wade et Sindiély Wade ?

Oui. Karim Wade est quelqu’un que je considère comme un grand frère. Il est plus âgé que moi. C’est quelqu’un en qui j’ai beaucoup de respect et de considération. En étant plus jeune j’avais des contacts avec Karim Wade. Il venait souvent chez nous. Il avait de bonnes relations avec ma grande sœur et sa sœur Sindiély Wade. Et l’époque dans ce groupe se trouvait aussi Naé Bathily qui était la fille d’Abdoulaye Bathily. Je dois aussi ajouter que depuis que son père est devenu président de la République, il est devenu inaccessible. Je dois aussi dire que je ne cherche pas à le voir.

Et depuis lors vous ne les avez pas revus ?

La dernière personne que j’ai eu à rencontrer parmi les membres de cette famille c’est Sindiély Wade. Je l’ai rencontrée, il y a un an ou un an et demie à l’aéroport Charles De Gaulle à Paris, et je me suis naturellement approché d’elle, je l’ai saluée et je lui ai demandé de transmettre mes respects à ses parents. Je lui ai demandé aussi les nouvelles de son frère. Je n’ai absolument aucune animosité vis-à-vis des Wade, aucune haine, rien du tout. Je leur souhaite tout le bonheur de la terre. Mais comme je dis, on est dans un combat politique et chacun défend ses idées.

Quelles sont vos relations avec les femmes ?

J’aime les Saint-Louisiennes autant que les Dakaroises. J’adore les Sénégalaises. Ce sont des femmes douces, j’adore leur façon de faire, avec tout ce qui s’en suit. Je fais allusion aux thiourayes (encens), les «Bin bin», et ce n’est pas la peine de rentrer dans les détails.

Etes-vous marié ?

Je suis marié à une Américaine, qui s’appelle Ivone. Scootbayth, et je suis père de deux garçons. L’aîné s’appelle Jean Paul Dias, et le plus jeune se nomme Lorenzo Dias. Ils ont respectivement le nom de mon père et du père de ma femme. Ma famille se trouve actuellement aux Usa et je fais la navette entre les Usa et le Sénégal.

Avec l’absence de votre femme est-ce que vous n’êtes pas tenté d’aller voir ailleurs ?

Ce n’est pas une histoire d’aller voir ailleurs, mais c’est la vie qui est ainsi faite. Je dois signaler aussi que j’ai passé la moitié de ma vie aux Usa. Je peux dire que ma vie d’homme, je l’ai forgée aux Usa. c’est là-bas que j’ai rencontré ma femme, je me suis marié à 25 ans. J’adore les femmes sénégalaises, ça ne veut pas dire que je les préfère à ma femme, pas du tout. Mais j’ai quand même le droit d’apprécier.

Il semble que les Sénégalaises vous apprécient beaucoup ?

Je les apprécie beaucoup moi aussi. Une chose est claire, l’homme n’est pas parfait et de temps en temps on commet des erreurs. Mais Barthélemy Dias «gère».

Quelle est l’histoire de Barthélemy Dias ?

Je m’appelle Barthélemy Dias, j’ai actuellement 31 ans, je suis né le 23 septembre 1975, à Dakar au Sénégal, de M. Jean Paul Dias et de Mme Christiane Dias né Lopez. Je suis le fils unique de la famille Dias. J’ai deux sœurs, une grande sœur qui se nomme Virginie, et une jeune sœur qui se nomme Josépha. J’ai fait mes études primaires à Dakar. D’abord au Collège Cathédrale, ensuite à Saint Michel puis au Sacré cœur. Après le brevet, je suis allé aux Usa. J’ai entamé là-bas le deuxième cycle du secondaire. Après avoir été sanctionné d’un Sat, l’équivalent du Bac au Sénégal, je suis allé à l’université américaine. Mais comme la plupart des jeunes Sénégalais, je me débrouillais un peu à gauche et à droite à travers des petits boulots. C’est de là-bas que j’ai découvert le transport que je pratique aujourd’hui. C’est avec ça que j’ai financé mes études supérieures aux Usa. Actuellement je suis revenu au Sénégal après avoir obtenu un bachelor, que j’ai terminé avec beaucoup de difficultés. Mes parents ont des moyens modestes, qui se sont toujours contentés de ce qu’ils avaient. J’envisage de faire un master. Mais j’attends de voir d’abord comment va se présenter la situation politique au Sénégal avant de pouvoir éventuellement penser à retourner aux Usa.

Vous êtes rentré au Sénégal quand ?

Je suis rentré à Dakar en 2004, parce que je ne pouvais plus continuer de suivre ce qui se passait au Sénégal à distance, particulièrement à travers l’Internet. Et je suis rentré à Dakar pour apporter ma contribution à ce combat politique. Le Sénégal c’est mon pays, je ne connais que le Sénégal, je suis né et j’ai grandi dans ce pays, tous mes amis ainsi que mes parents se trouvent au Sénégal. J’ai des origines capverdiennes, je n’ai jamais mis les pieds au Cap vert, je ne connais personne au Cap vert, je comprends la langue, mais malheureusement je ne la parle pas bien. Je suis un boy Dakar.

Qu’est-ce que vous faites en dehors de la politique ?

Quand je suis rentré, je me suis inscrit dans le transport, on ne vit pas de politique et ça il faut que les gens le comprennent. Et puis après avec des amis, on a monté Convergence socialiste, pour apporter notre contribution dans le Parti socialiste (Ps) mais aussi au niveau national. Les jeunes qui veulent émigrer je les comprends parfaitement, parce que les difficultés au Sénégal sont de toute nature. Mais force est de reconnaître qu’on n’est à l’aise que dans son pays. Aujourd’hui je suis très heureux d’être au Sénégal. Parce que je m’épanouis, j’ai des ambitions pour ce pays et j’espère qu’elles vont se concrétiser. Tandis qu’aux Usa, je ne dirais pas que c’est limité, mais il y a un niveau de responsabilité auquel je ne pourrai jamais atteindre là-bas.

Qu’est-ce que vous avez retenu de votre séjour à Reubeus ?

Ce qui m’a le plus marqué quand je suis allé à Reubeus ce sont les conditions dans lesquelles se trouvent les détenus. C’est vraiment triste de voir des gens qui sont en prison et qui n’ont pas le droit de voir un juge. C’est inadmissible. Je profite de cette occasion pour signaler à toutes ces Ong et organisations pour la défense des droits de l’Homme, qui vont faire des visites à Reubeus, d’insister pour visiter la chambre 9 et la chambre 10. Ce sont des chambres qui font à peu près 30 mètres carrés où on retrouve à peu près 150 personnes. Il n’y a pas de matelas et ils ont dans des conditions impossibles. Même pendant l’esclavage les colons ne nous traitaient pas de cette façon. ?