Le ministère de la Santé n’a plus en charge la construction des structures sanitaires. Cette mission est désormais transférée au ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’une part et d’autre part pour des cas spécifiques à l’Agence des grands projets hospitaliers, sous la tutelle de la Présidence. C’est un important pan du ministère de la Santé qui est délesté en plus de diverses mesures prises par le gouvernement qui veut y voir plus clair dans les établissements sanitaires. Aussi toutes les délibérations d’ordre budgétaire au niveau des structures sanitaires doivent désormais recevoir outre l’aval du ministre de la Santé, celui du ministre d’Etat, ministre des Finances, Abdoulaye Diop.
C’était passé inaperçu. Le ministère de la Santé a été sérieusement amputé en faveur de la Présidence de la République et du ministère de l’Urbanisme. Selon des sources très sûres, le ministère n’a plus autorité pour construire des infrastructures sanitaires, un délestage de plusieurs milliards de FCFA. Désormais, la construction des hôpitaux revient à la Direction des infrastructures médicales, placée sous la tutelle du ministre d’Etat Omar Sarr. A côté de cette direction, se trouve l’Agence des Grands projets hospitaliers qui dépend elle, de la Présidence de la République. Mais il ne risque pas d’y avoir télescopage entre les deux entités. Selon des sources très sûres, cette agence s’occupe de cas spécifiques comme l’hôpital de Pikine. Le moins que l’on puisse dire est qu’Omar Sarr est plus que renforcé puisque la Direction générale de la Construction, qui est sous sa tutelle, est aussi chargée des constructions scolaires.
Abdoulaye Diop sert l’étau autour des sous
Ce « délestage » qui frappe le ministère de la Santé s’explique selon nos sources par la volonté de contrôle des autorités. A côté de ce « transfert », le gouvernement a pris d’autres mesures à la suite d’un conseil interministériel sur la situation des établissements publics de Santé. Aussi, les autorités avaient mis en place un plan d’apurement des dettes des hôpitaux. C’est ainsi qu’une enveloppe de 7 milliards avait été dégagée pour l’apurement de la dette aux fournisseurs. N’empêche, cette dette fait l’objet d’un audit si on sait que les hôpitaux, avec 16 milliards de FCFA, se taillent une bonne place dans les dépenses hors budget révélées par l’Inspection générale des Finances. D’ailleurs, le versement de la première tranche de ces 7 milliards de FCFA était assujetti à la production par les hôpitaux d’un plan de maîtrise des dépenses et notamment des ressources humaines. D’autre part, le gouvernement avait pris la décision de renforcer la Direction des Etablissements de Santé dans ses missions d’appui, de suivi et d’évaluation des structures hospitalières. N’empêche, comme pour mieux serrer le vis, le gouvernement avait décidé à la suite de ce conseil que les délibérations des Conseils d’Administration à caractère budgétaire ou financier devront, avant d’être exécutoires, bénéficier de l’approbation du ministre de la Santé et de la Prévention et du ministre de l’Economie et des Finances.
Cheikh Mbacké GUISSE
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