Un emprunt de 5 milliards de FCfa aux banques et une réunion de crise convoquée par le Premier ministre, hier, ont permis de trouver une solution transitoire à la crise d’électricité qui secoue le pays ces deux derniers jours. «L’intensité des coupures d’électricité va baisser à partir d’aujourd’hui, car le manque de combustible qui est à la base de ces coupures est en passe de connaître un début de réponse», annoncent des cadres de la Senelec. Les mêmes sources soufflent que les banques Attijari et Ecobank ont été sollicitées par le ministre d’Energie pour un prêt de 5,3 milliards de francs Cfa. La somme, confirment des proches du ministre, va permettre à la Senelec de s’approvisionner en combustible pour une durée de quinze jours, réduisant du coup les délestages qui sont devenus plus fréquents.
Cette option prise par le ministre de l’Energie est une réponse d’urgence à la crise. L’on annonce, en effet, d’autres mesures pour résoudre, définitivement ou à grande partie, cette question d’ordre structurel. C’est dans ce cadre que s’inscrit la rencontre d’hier entre le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, le ministre de l’Energie Samuel Sarr, les dirigeants de la Senelec et des responsables de collectivités locales. A cette réunion, il a été expliqué les raisons qui ont conduit à cette situation. Selon des responsables ayant participé à la rencontre, les causes du déficit de trésorerie de la Senelec sont à chercher dans les factures impayées derrières lesquelles la Senelec court depuis longtemps. Celles-ci sont estimées dans l’ordre de 21 milliards de FCfa.
La responsabilité des Collectivités locales
De cette manne financière dont la société peine à recouvrer, 13 milliards de FCfa constituent des cumuls de factures impayées des Collectivités locales. «Les mairies tardent à honorer leurs factures d’éclairage public, alors que la Senelec refuse de couper la fourniture d’électricité pour ne pas compromettre la sécurité des populations», déplore-t-on.
Interpellés sur la question, certains maires présents à la réunion ont renvoyé la responsabilité à leurs prédécesseurs, non sans avouer, devant le Premier ministre et le ministre de l’Energie, ne pas être en mesure de payer une telle somme. Toutefois, compte tenu du principe de la continuité de l’administration, les élus locaux ont sollicité un moratoire pour apurer la créance due à la Senelec. Cette formule permettra à la société de faire face à la tension de trésorerie qu’elle traverse. L’autre partie des impayés dus à la Senelec est mise sur le dos de gros consommateurs, tels que des industries, des Pme et Pmi, des hôpitaux, entre autres. Ceux-là évoquent les retards du paiement de la dette intérieure que leur doit l’Etat du Sénégal pour justifier le non-paiement de leurs factures, au moment où la société d’électricité est obligée de débourser au comptant pour avoir du combustible
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