Tous ceux qui rêvent de devenir président de la République par intérim peuvent se signaler. Le Pds ne veut plus en laisser le privilège à Pape Diop à qui Me Wade aurait promis la présidence du Sénat. Donc son intérimaire en cas de vacance du pouvoir. Pour le moment, il y a quatre prétendants pour le fauteuil. De quoi donner l'embarras du choix au maître du jeu.
Que cherche le Pds à travers cette pléthore de candidatures pour la présidence du Sénat, annoncées individuellement ou portées par des militants ? La question mérite d'être posée. Car au rythme où vont les choses, le nombre pourrait dépasser celui des candidatures à la dernière présidentielle. En effet, en plus de celle de Pape Diop qui semble tenir le bon bout puisque désigné, selon ses propres mots, par le président de la République, il y a celles d'Aminata Tall, de Youssou Diagne et tout dernièrement celle du premier vice-président de l'Assemblée nationale et coordonnateur de la Cap 21 Iba Der Thiam.
Pourtant, ces candidats ou leurs instigateurs n'ignorent nullement que Me Wade aurait déjà promis l'institution tant convoitée à l'ancien président de l'Assemblée. D'ailleurs, c'est à la place Soweto que Pape Diop a dit à qui veut l'entendre qu'il migrait vers le sommet de la station sénatoriale. Mais c'est comme si cette déclaration, loin de désarmer ses adversaires potentiels, a réveillé les ambitions. Et la situation n'en est devenue que plus compliquée et embarrassante pour Me Wade qui se voit désormais obligé de trancher une bataille qui s'annonce rude.
Tout laisse croire que ces candidats ou ceux qui les soutiennent contestent le choix (?) du chef de l'Etat et veulent ainsi le contraindre à une élection démocratique du président du Sénat en lieu et place d'une simple désignation. En effet, comme avec la présidence de l'Assemblée nationale, le chef de l'Etat peut désigner son candidat et l'imposer à ses partisans qui ne feront qu'entériner la décision par un simulacre de vote. Mais sur le plan strictement juridique, le président du Sénat est élu au scrutin uninominal à un tour par ses pairs. Comme l'a du reste expliqué hier le juriste constitutionnaliste Aliou Diallo, au micro de Sud Fm : ‘Le président du Sénat, comme le président de l’Assemblée nationale, est élu par ses pairs. L’élection a lieu au scrutin uninominal à un tour et, à l’issue du premier tour, le candidat pour passer doit avoir la majorité absolue. Si à l’issue de ce premier tour, la majorité absolue n’est pas obtenue par l’un des candidats, il sera organisé un deuxième tour à l’occasion duquel la majorité relative suffit’. Les adversaires de Pape Diop invitent donc implicitement Me Wade à faire de la place au droit plutôt qu'au diktat.
D'aucuns ne manquent de penser, par ailleurs, que cette promesse faite à Pape Diop n'était qu'un leurre pour contenir les frustrations au sein du Pds à la veille d'une élection aussi capitale que les législatives. Et qu'une fois la tempête apaisée, le maître du jeu reviendra sur sa décision pour mettre en jeu le fauteuil tant convoité. Surtout quand on sait que certaines candidatures comme celles du coordonnateur de la Cap 21 Iba Der Thiam et d'Aminata Tall ne ressemblent pas à de la diversion. Les intéressés n'en ont pas l'air. Quand on ajoute à cela le mutisme de Me Wade sur la question et celui des autres responsables du Pds, on mesure l'atmosphère peu commode qui prévaut actuellement dans le parti du président de la République et dans la Cap 21.
Le président de la République restera-t-il sourd aux appels des adversaires de Pape Diop ? Wait and see. Pour le moment, tous ceux qui rêvent de devenir président de la République par intérim, pour soixante jours, peuvent se signaler. Le rêve est maintenant permis. Le temps que Me Wade siffle la fin de la récréation.
0 Commentaires
Participer à la Discussion