Les parlementaires ont sommé le gouvernement d’évaluer le Plan Reva. Comme l’exigerait la dynamique de relance du secteur agricole.
Les députés ont exigé, hier, du gouvernement l’évaluation du Plan Reva (Retour vers l’agriculture) lancé en 2005 par le Président Abdoulaye Wade pour enrayer l’émigration clandestine des jeunes. «Personne n’a fait, jusqu’ici, son bilan», alors qu’on parle du Plan Reva, ont déploré les parlementaires lors du vote en plénière du budget du ministère de l’Agriculture.
Pour le député de la majorité libérale, Me Abdoulaye Babou, «un bilan, on le chiffre, car, on peut le dépasser comme on peut aussi le rectifier». En réponse, le ministre de l’Agriculture, Mme Fatou Gaye Sarr, a indiqué que «l’environnement agronomique fait que nous sommes obligés de revoir le Plan Reva et de l’adapter dans chaque zone agro- écologique, compte tenu des spécificités socioculturelles». Elle regrette le retard dans le démarrage effectif de ce programme qui, «depuis 2008, est bien pris en charge». Non sans noter que d’ici 2010, beaucoup de pôles d’émergence agricole seront mis en place. «Le directeur général du Plan Reva est en train de voir comment faire pour que les populations bénéficiaires desdits pôles puissent y rester», renseigne Madame le ministre.
Par ailleurs, les députés ont demandé la prise en compte, dans la loi agro-sylvo-pastorale, du volet foncier visant à avoir des paysans modernes. Car, disent-ils, si le problème de la terre n’est pas réglé, «cette loi est vidée de son sens». Ils ont posé comme défis à relever les questions de la réforme foncière, de la maîtrise de l’eau, de la formation aux métiers agricoles, de la réussite des campagnes de commercialisation ainsi que de la transformation des produits agricoles.
Supprimer les intermédiaires
Les députés estiment qu’aujourd’hui, les agriculteurs doivent pouvoir vivre de leurs produits. Pour cela, disent-ils, «il faut faire en sorte que les intermédiaires soient supprimés même au titre d’une législation sévère». De l’avis du député de la majorité libérale, Aïda Mbodji, «il y a des gens qui vivent sur le dos des paysans». Elle a dénoncé les «opérateurs et intermédiaires» qui sont en train d’infiltrer les organisations paysannes au détriment des «vrais acteurs» de l’agriculture.
Son collègue de même groupe parlementaire, Abdourahmane Bocoum, a accusé les huiliers d’être des «ennemis de la révolution verte». Il signale que «si on les subventionne pour le démarrage de la campagne commerciale de l’arachide, on aura mis entre leurs mains 10 milliards de FCfa qui vont financer leurs exportations et au bout du compte, ce sont les agriculteurs qui vont perdre». M. Bocoum demande à ce qu’on impose un contrat de performance à la Suneor pour l’amener à respecter ses engagements.
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