Le défilé des leaders politiques continue à Touba à l’occasion du "Magal" de Touba. Cette classe politique divisée par les problèmes de personne, ses heurts et autres querelles byzantines, s’accordent au moins sur un point. Converger –même si c’est en rang dispersé - à Touba chez le khalif général des Mouride. Il a été ainsi cette semaine de Abdoulaye wade, Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Macky Sall, Mamaour Cissé etc., en attendant le gros de la troupe ce dimanche lors de "la cérémonie officielle".
Qu’est-ce qui fait courir les hommes politiques ? la ferveur religieuse ? Les honneurs ? Leur bonne image ? Un « ndigueul » (consigne de vote) ? Toujours est-il qu’en cette semaine de « Magal », Touba est le centre de convergence de ces disciples d’un genre particulier. Au-delà des actes d’allégeance au marabout, il y a les manœuvres de couloir, les trafics d’influence, la quête d’une bonne image.
C’est Me Abdoulaye Wade, Président de la République et non moins secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a ouvert lundi 9 février, la série des « ziars » (visites). Accompagné de son fils Karim , il a passé la nuit du 9 au 10 février dans la ville sainte. Un séjour rendu studieux par les nombreuses audiences de réglages et de recadrages accordées à des autorités religieuses et politiques, sans oublier bien sûr de se rendre compte des dispositions prises pour la réussite de l’événement. Une certaine presse n’a d’ailleurs pas manqué de relater une entrevue du chef de l’Etat accompagné de son fils, avec le khalif général des Mourides, comme un moment "d’intronisation" de Wade-fils.
Le 11 février, c’est l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, « revenu » à la maison Pds du père qui y est allé de sa visite auprès du guide des Mourides, en compagnie d’une forte délégation du parti Rewmi. Ce vendredi 13 févier, c’est Macky Sall, l’ancien président de l’Assemblée nationale et patron de l’Alliance pour la République (Apr) et sa délégation qui ont été les hôtes de Touba et de El Hadji Bara Mbacké. Mamour Cisssé leader du Psd/Jant-bi, parti qui vient de claquer la porte de la Cap 21 (majorité) était aussi ce même jour dans la capitale du mouridisme.
Auparavant, Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), à la tête d’une forte délégation, a rendu visite à Khalif général des Mourides le jeudi 12 février, Le patron du Ps « venu perpétuer une tradition », ‘s’est même permis de dévoiler un pan d’un programme à moyen et long terme de son parti pour « équiper les villes religieuses et avoir un plan adapté ». La liste des leaders politiques (majorité et opposition confondues) accourus vers Touba est loin d’être exhaustive et devrait s’étoffer demain avec la cérémonie officielle prévue dimanche matin à la Résidence Khadimou Rassoul, sous la présidence de El Hadji Bara Falilou Mbacké.
En bon spécialistes de la confusion des genres, les hommes politiques n’hésitent pas devant la presse à motiver leur déplacement dans la ville sainte que "pour y accomplir leur devoir" de disciple. Les mêmes qui, lorsque le grand marabout leur offre généreusement, dans la pure tradition mouride, une écharpe, un coran ou une djellaba, n’hésitent pas à l’exhiber ostensiblement comme élément de récupération politicienne.
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