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Politique

Dépouillement des bulletins de vote : Toutes les stations privées risquent d’être fermées le jour du scrutin

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Dépouillement des bulletins de vote : Toutes les stations privées risquent d’être fermées le jour du scrutin
Nul n’ignore qu’un des acteurs clés de l’Alternance survenue le 19 mars 2000 a été incontestablement la presse sénégalaise, bien qu’elle n’eût fait que son travail dans l’ensemble. Un travail de terrain, de veille et de sentinelle aussi bien durant tout le processus d’inscription, de retrait des cartes d’électeurs, la campagne électorale que, surtout, dans et autour des bureaux de vote le jour du scrutin. Une presse qui a rendu compte fidèlement et objectivement au fur et à mesure du déroulement du dépouillement.

Source : Le Témoin

L’histoire retiendra donc que la presse, particulièrement les radios privées (avec la magie du direct), a été d’un apport décisif pour la chute du régime socialiste. Fort de cette leçon, le Parti démocratique Sénégalais (Pds) ne compte pas se laisser emporter par les stations privées jugées partisanes. Et dans l’espoir de contrecarrer ces radios à la ligne éditoriale « partisane », certains responsables libéraux se sont attribué des fréquences Fm afin de les transformer en armes politiques en vue de la présidentielle du 25 février 2007, si elle n’est pas reportée en… 2009. En tout cas, pour le Pds de Me Wade, mieux vaut prévenir que tomber au soir du 25 février prochain. Seulement, à quelques semaines des élections, force est de constater que certaines stations « libérales » ou « bleues » n’ont pas réussi à combler le large taux d’écoute qui les sépare des radios du peuple ou professionnelles. Cette situation est alarmante pour certains responsables libéraux. La création de ces radios financées à coup de centaines de millions de nos francs avait en effet comme principal objectif, non seulement de les transformer en instruments de propagande mais aussi d’éclipser les radios hostiles au pouvoir libéral. Il s’agissait surtout, le jour « J  », de faire en sorte que ces radios proclament les «  bons » résultats, c’est-à-dire ceux donnant la victoire au Parti démocratique sénégalais (Pds) et à son candidat à l’élection présidentielle, Me Abdoulaye Wade. Eh bien, à un mois de l’élection présidentielle, à supposer que celle-ci se tienne à bonne date, les auditeurs ont déjà fait leur choix. Même si auditeur n’est pas électeur, la presse constitue, mine de rien, un baromètre pour tester ou sonder la célébrité et l’éligibilité des hommes politiques. Et à cette aune, force est de reconnaître que les prévisions de la météo médiatique n’annoncent pas un beau temps pour le Pds de Me Wade. « Pourquoi les 95 % des radios et journaux sont-ils contre Gorgui ? Pourtant, le vieux a tout fait pour la presse… » s’interrogeait un ministre d’Etat que nous avons rencontré tout récemment lors d’une cérémonie familiale. Rien que cet aveu confirme les nuages rouges qui s’accumulent dans le ciel bleu. Compte tenu de cette situation, il apparaît que les responsables libéraux ne vont plus prendre le risque de s’appuyer sur leurs propres radios, dont il apparaît qu’elles ne sont guère écoutées, pour la reconquête du pouvoir. Ils ont donc décidé de changer de stratégie. Une stratégie qui ne sera déroulée toutefois que le jour des élections. Ce jour-là, toutes les stations privées mal-pensantes risquent purement et simplement d’être réduites au silence. Leurs émetteurs seront mis opportunément en panne ou sur les ondes, brouillées. Les journalistes-reporters, eux, pourront être interdits d’assister aux opérations de dépouillement dans les bureaux de vote. Quant aux téléphones portables, ils pourraient tout simplement ne pas fonctionner, le réseau tombant opportunément en panne, comme cela s’est passé lors du scrutin présidentiel au Togo il y a de cela un an et demi environ. En fait, tout dépendra de la façon et de la manière dont les radios vont couvrir la campagne électorale. Autrement dit, le destin des radios privées sera lié au sort de la campagne électorale. «  Car pour des raisons d’ordre public, l’Etat ne va pas laisser ces stations radios à caractère partisan, créer le désordre dans le pays. Et surtout quand ces radios sont manipulées pour diffuser des résultats qui nous sont hostiles » menace l’autorité politique dont il est question plus haut sur un ton qui ne laisse aucun doute quant à la détermination des siens de mettre leurs menaces à exécution. Simple bluff, chantage ou réalité ? En tout cas, l’entourage de Me Wade est capable de faire une telle chose, c’est-à-dire de priver de voix la presse audio privée. Il n’en est pas à une mesure liberticide près. Surtout s’agissant d’un scrutin aussi décisif. Une chose est sûre, l’Etat libéral ne laissera aucune marge de manœuvre aux éventuels candidats qui voudraient s’emparer des émetteurs pour «  s’autoproclamer » présidents !


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