Tous les moyens sont bons pour certains responsables politiques de partis en course pour la présidentielle du 25 février, pour mobiliser et draîner autour de leur leader le maximum de monde, histoire de taper à l'œil des Sénégalais et de renforcer la conviction de la justesse de sa candidature. A Thiès, plusieurs jeunes sont ainsi la cible des différentes caravanes initiées sous forme de marches à travers les principales artères de la ville ou des organisateurs de meetings. Opportunistes, les jeunes qui sont rémunérés pour une telle sollicitation, déclarent à qui veut les entendre qu'ils ne roulent que pour leurs poches.
Le tarif, fixé selon les possibilités financières des uns et des autres, varie entre 1 000 et 2 000 F Cfa par personne. La mission à effectuer ? Remplir les cars de transport en commun mobilisés pour la circonstance et boucher par une présence massive et bruyante les ‘poches’ de meetings que les militants sincères ont du mal à occuper. ‘Ce recrutement est une aubaine pour nous, et nous permet de gagner notre journée en empochant de quoi satisfaire le minimum de nos besoins’, a confié ce jeune homme, au regard malicieux.
Mettant presque sous silence le caractère pécuniaire de l'opération, des responsables de partis reconnaissent certes qu'ils font recours à des jeunes désœuvrés, mais ils précisent que ces derniers ‘sont prêts à rejoindre nos rangs pour peu qu'on les convainc un peu de la justesse de notre lutte et de l'idéologie de notre combat’.
Qui est dupe d'une telle mobilisation basée uniquement sur des paroles, fussent-elles des plus mobilisatrices ? En attendant, les meetings et les marches se succèdent à une cadence effrénée dans la capitale du Rail avec dans le rôle de ‘rabatteurs’ des jeunes visiblement intéressés par autre chose que la politique.
0 Commentaires
Participer à la Discussion