Le 5 avril, à l’occasion de la présentation du cinquième livre de Madiambal Diagne, intitulé Wade, mille et une vies, Amadou Ba, ancien Premier ministre, a pris la parole pour retracer son parcours aux côtés de l’ex-président Abdoulaye Wade et partager ses expériences au sein de l’administration sénégalaise.
Dans son discours, Amadou Ba a exprimé sa fascination pour celui qu’il décrit comme “un homme brillant, éloquent, courageux et profondément attaché à ses racines”. Il a souligné un lien particulier avec Wade, lié à leurs origines communes dans le quartier de Niary Tally. “C’est là que j’ai tissé une relation spéciale, étant moi-même natif de ce lieu”, a-t-il précisé.
Amadou Ba a raconté ses débuts sous la présidence de celui qu’on surnomme le “Pape du Sopi”. Nommé directeur général des impôts et domaines sans avoir jamais rencontré Wade, il ne serre la main du président que deux ans plus tard. “Wade a fait confiance à mon ministre pour me nommer à cette prestigieuse fonction sans me connaître ni chercher à me voir”, a-t-il expliqué. Cette première rencontre marque le début d’une collaboration étroite.
En 2007, lors d’un groupe consultatif à Paris, Amadou Ba présente la stratégie fiscale du Sénégal. “Le président avait sans doute suivi cette présentation”, suppose-t-il. De retour au pays, sur instruction de Wade relayée par le ministre d’État Zakaria, il est convié à reproduire cette présentation au palais présidentiel. “C’était la première fois que j’entrais en salle du conseil de sécurité”, confie-t-il. Pendant deux heures, les deux hommes échangent, avant que Wade ne conclue : “Je n’ai pas de questions à vous poser. Je vais demander aux ministres et aux Premiers ministres de vous soutenir pour que cette réforme aboutisse.”
Amadou Ba a également mis en avant l’héritage du Code général des impôts, qu’il a contribué à élaborer et qui “règle encore aujourd’hui les activités fiscales du Sénégal”. Il a évoqué la liberté d’action que Wade lui accordait : “Je n’avais pas besoin de solliciter une audience. Je pouvais le voir à tout moment, que ce soit le matin, le soir, ou même pendant les élections.”
Une anecdote marquante concerne la gestion du quitus électoral. “Entre les deux tours de la présidentielle, Me Wade m’a appelé et m’a dit : ‘Je veux que vous restiez républicain jusqu’au bout. Appliquez la loi avec rigueur et impartialité’”, raconte-t-il. Cette consigne a profondément influencé sa gestion des affaires publiques.
Enfin, il a abordé la réforme foncière, un dossier qu’il juge crucial. “Avec Me Doudou Ndoye, nous avons travaillé sous sa direction pour réformer le décret de 1932, qui m’avait beaucoup choqué. Cette réforme a abouti en 2011”, a-t-il rappelé.
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