L’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse, est en colère contre les autorités. La convocation des « Progressistes » de Guédiawaye à la police de cette localité, à la veille de la marche des jeunes du Front Siggil, en l’occurrence Malick Gakou, Secrétaire Général de la Coordination régionale de l’AFP à Dakar, Papa Sagna Mbaye, Secrétaire Général de la Délégation départementale de Pikine et Babacar Ngaraf Mbaye, responsable départemental des jeunes de l’AFP à Guédiawaye, en est la raison. Dans une déclaration en date du 17 avril, les camarades de Moustapha Niasse, ont tenu à « mettre en garde solennellement les fascistes aux pieds d’argile et à souligner que leurs tentatives d’intimidation de l’AFP, de ses responsables et de ses militants resteront toujours vaines ». Et d’ajouter : « Aucune menace, aucune violence, fussent-elles la violence d’Etat privatisée, ne sauraient venir à bout de la détermination inébranlable de notre parti à poursuivre son combat au service de notre pays et de ses populations victimes de l’affairisme et autres pratiques mafieuses qui polluent la République depuis l’avènement des pseudo libéraux ».
L’Afp condamne « cet énième acte ignoble du fascisme rampant, qui tente de ravaler la Police nationale au rang de Police politique, au service d’intérêts privés troubles, en porte à faux avec l’esprit et la lettre de la Constitution de la République du Sénégal ».
Les camarades de Moustapha Niasse semblent trouver les raisons de cette chasse aux sorcières dans la manifestation des tenants de la Génération du concret, à Guédiawaye, lors du dernier sommet de l’Oci. « L’on se souvient que dans le cadre du projet inqualifiable de monarchisation en cours, le prince pressenti, une fois son incompétence mise à nu par la préparation et le déroulement du XI ème Sommet de l’OCI, avait réservé sa première sortie publique à Guédiawaye. Le véritable fond du problème, c’est que les camarades convoqués au Commissariat central évoluent respectivement dans le mouvement associatif, dans les activités portuaires et dans le syndicalisme enseignant. Aux yeux de la camarilla qui nous gouverne, l’AFP et ces trois responsables constituent un des obstacles à la réalisation du funeste projet d’assassinat de notre démocratie, qui se trame dans une atmosphère pesante de fin de règne », souligne la déclaration.
Situation nationale : pas d’espoir
L’Alliance des forces de progrès (Afp) affirme, dans un communiqué, à l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue hier, « qu’aucun signe d’amélioration ne pointe à l’horizon, avec l’augmentation du coût des facteurs de production et la recrudescence des délestages ». Mieux, dit-elle, les « finances publiques sont exsangues, ce qui amène le pouvoir actuel à développer un affairisme coupable, comme le bradage programmé des parts de l’Etat à la SONATEL ou la spéculation foncière outrancière, accompagnée de règlements de comptes ». La situation est aggravée, selon les camarades de Moustapha Niasse, « par le train de vie insolent de nos gouvernants qui ne respectent pas les engagements qu’ils ont souscrits. Naturellement, tout cela provoque la multiplication des foyers de tension ».
Par ailleurs, le monde rural qui a déjà payé un lourd tribut, de l’avis des « Progressistes », reste sceptique quant à la volonté des tenants du pouvoir d’élaborer une véritable politique agricole et de faire face en temps réel aux urgences, pour éviter le développement de la tragédie silencieuse qui est en train de se dérouler dans nos campagnes. « Les chiffres du Comité National de Concertation des Ruraux (CNCR) montrent éloquemment que les 10 milliards bruyamment annoncés ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation » ; disent-ils.
En plus, fait remarquer l’Afp, le gouvernement ne semble pas se préoccuper de l’aliment de bétail. « Eu égard à l’importance du déficit céréalier et à l’insuffisance des ressources allouées par l’Etat, il convient de faire appel, sans délai à l’aide internationale, en faisant fi des statistiques fausses et autres fanfaronnades qui n’ont rien à voir avec le douloureux quotidien du monde rural », soutient-il, avant d’ajouter : « La hausse vertigineuse des denrées de première nécessité notamment le riz, conjuguée avec d’inquiétantes pénuries, alimente les tensions sociales, dans un contexte où le régime de Me Wade a tendance à se raidir, face à l’expression multiforme du mécontentement populaire grandissant ».
Menace d’une année invalide
L’Ecole sénégalaise n’échappe pas, selon l’Afp, à ce climat délétère, « qu’aggravent les effectifs pléthoriques, l’insalubrité, le manque d’équipements, l’insuffisance des enseignants dont une bonne part vit dans une précarité réelle, parce que n’ayant aucun plan de carrière, dans des corps dits émergents ou dans une situation de vacation permanente mal ou pas rémunérée à temps ». C’est pourquoi les « Progressistes » « engagent le pouvoir actuel à prendre ses responsabilités et à dialoguer avec l’intersyndicale de l’Enseignement et les étudiants grévistes pour éviter une année invalide préjudiciable à un système éducatif déjà bien mal en point ».
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