C’est d’abord sur l’échelle protocolaire que Karim Wade est monté en grade. Alors que dans la première architecture gouvernementale, celle qui est encore en ligne dans le site officiel du gouvernement, Karim Wade était classé à la 9e place, le revoilà qui grignote dans le rang protocolaire. Devançant Omar Sarr, ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’assainissement et Me Ousmane Ngom, Ministre d’Etat, ministre des Mines, de l’Industrie et des Pme. Le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop gagne en galons, désertant la cinquième place sur le rang protocolaire qui l’avait mis dans tous ses états, au point qu’il s’en est ouvertement plaint auprès du Président Wade. Abdoulaye Diop revient en force, à la troisième place, derrière Cheikh Tidiane Sy et Cheikh Tidiane Gadio, respectivement premier et deuxième. Il retrouve en même temps l’Economie, comme annoncé en exclusivité par nous-mêmes.
La Dcf pour avaler la Dcef
Mais le ministre de l’Economie et des Finances Abdoulaye Diop devra supporter l’empiètement par le fils du Président de certaines de ses compétences. Ainsi, si la fameuse Direction de la Coopération économique et financière (Dcef), qui était annoncée chez Karim Wade, reste au ministère de l’Economie et des Finances, elle devra cohabiter avec la gigantesque Direction générale de la Coopération et des Financements (Dcf) qui a les mêmes attributions. Ce qui préfigure de conflits de compétences entre ces deux structures. D’ailleurs, les attributions de la Dcf sont si étendues que les fonctionnaires craignent que la Dcef ne soit tout simplement «avalée». Cette super direction taillée sur mesure pour Karim Wade comprend une sous-direction de la Coopération internationale, une autre pour la Coopération décentralisée et enfin une cellule chargée des Financements et des Partenariats public/privé. Karim Wade hérite aussi de la Direction générale des Infrastructures qui comprend une Direction des Travaux publics, d’administration comme l’Agence autonome des Travaux routiers (AATR), du très juteux Fonds d’entretien des travaux routiers, des Aéroports du Sénégal (Ads), de l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (Anacs), mais surtout de la Cellule de réalisation des terminaux et plateformes portuaires. Une direction créée de toutes pièces qui donne les pleins pouvoirs au niveau du Port autonome de Dakar. Alors que le ministère de l’Economie maritime ne gère le Port que dans son aspect administratif, le volet extension, construction et aménagement revenant à Karim Wade.
Omar Sarr et Sourang rétrogradés
Malgré ses 87% obtenus lors des dernières élections locales, dans son fief à Dagana, Omar Sarr, ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, est largué sur l’échelle protocolaire (9e place) en même temps que certaines des attributions à lui dévolues dans le précédant gouvernement, lui ont été enlevées. Omar Sarr perd en effet l’Hygiène publique mais peut se contenter du lot de consolation qu’est l’Hydraulique rurale. Il garde cependant le Pcrpe et le projet «Jaxaay» qui restent des projets juteux. Dans le lot des ministères amputés, il y a celui de l’Enseignement supérieur, des Universités et des Centres universitaires régionaux (Cur). Moustapha Sourang devra en effet faire le deuil de l’Enseignement secondaire. À suivre dans notre prochaine édition.
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