Amath Dansokho, le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), avait refusé le vendredi dernier de déférer à une seconde convocation de la Division des investigations criminelles (Dic) de la Direction de la police judiciaire (Dpj), arguant qu’il avait suffisamment et clairement répondu la veille à toutes les questions que les enquêteurs avaient voulu lui poser. Tandis que l’on craignait le pire le lundi 10 avril dernier, la deuxième assignation de la Dic, apprenait-on était finalement suspendue.
Dans une déclaration faite le même jour au domicile de Amath Dansokho par le porte-parole de l'opposition, Ousmane Tanor Dieng, les partis membres du Cadre permanent de concertation de l’opposition (Cpc) et alliés ont salué la "grande mobilisation" de la classe politique qui a décidé le pouvoir à "revenir en arrière" et à "choisir la voie de l`apaisement". "Cette mobilisation que nous avons réussie ces quelques jours vont au-delà de la personne de Amath Dansokho, ce qui est en question, ce qui était menacé, agressé, piétiné, ce sont nos libertés, ce sont nos acquis démocratiques », a souligné Ousmane Tanor Dieng.
La demeure du leader du Pit a connu plusieurs visites-surprises ce jour, parmi lesquelles, celle de Mamadou Dia et d’Idrissa Seck, l’ex-Premier ministre, nouveau élargi de prison et candidat déclaré pour la future présidentielle. Idrissa Seck a rendu un vibrant hommage à Amath Dansokho qu’il a qualifié de patriote dont il est « témoin des sacrifices » et « qui se bat depuis des décennies contre l’injustice ». Rappelant au passage, qui il a partagé avec lui, une cellule en 1988. Idrissa Seck a estimé en outre que par rapport à tous ces sacrifices consentis, « il y a un devoir de protection de cet homme ». Le maire de Thiès qui signifiait qu’il posait par son déplacement un acte politique a interpellé le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade sur les risques de banalisation liés à l’instrumentalisation abusive de la Dic. Mais tout est bien qui finit bien. Les autorités faisant certainement droit à la décrispation nécessaire à tout dialogue politique sérieux, ont « (re)gainé » la Dic et Dansokho de se rendre tranquillement à Tivaouane pour les besoins du Maloud tout en assurant continuer à s’inquiéter des transferts massifs d’argent du pays, douteux à ses yeux.
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