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DEFAILLANCE DU SYSTEME DE SECURITÉLes services de renseignements de l’Etat pris de court

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DEFAILLANCE DU SYSTEME DE SECURITÉLes services de renseignements de l’Etat pris de court
Le Populaire - S’il y a eu un élément qui a été hier profitable aux manifestants, c’est bien les failles notées dans l’intervention des forces de police, qui ont plus constaté les dégâts, que rétabli l’ordre. En effet, les renseignements généraux, si prompts à éventer les manifestations avant même qu’elles ne s’emballent, ont été pris de court par les marchands ambulants.

Les forces de police ont été hier déroutées par l’ampleur et la spontanéité des manifestations initiées par les marchands ambulants. Même si un important dispositif a été déployé sur le terrain, force est de reconnaître que les éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) ont été dépassés par les événements à cause de la multiplication des foyers de tension. D’ailleurs, le déploiement sur le terrain des policiers officiant dans des services administratifs comme le ministère de l’Intérieur ou encore les commissariats n’aura servi à rien. En effet, ces derniers, qui ont été sommés de déserter leur bureau pour se rendre sur le terrain, n’étaient pas en tenue de combat, mais plutôt en bras de chemise et pantalon. Ne parvenant pas à maîtriser la situation, les policiers ont été renforcés par les éléments de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi). Seulement, pour cette fois, cela n’aura servi à rien parce que les deux corps réunis n’ont pu rétablir l’ordre. C’est que le dispositif de renseignement que constituent la Brigade nationale de la sûreté de l’Etat (Bnse) et l’Agence nationale de la sûreté (Ans) logée à la présidence de la République n’a pas fonctionné comme il faut. Les services de renseignements n’avaient rien de précis sur l’organisation et le déroulement de la manifestation et donc n’ont rien vu venir, même si on assure que les signes avant-coureurs de troubles majeurs sont là depuis plus d’un an. Il faut dire que la plupart de ces policiers qui officiaient au niveau de la Bnse, rompus à la tâche de renseignements, ont été mutés ailleurs et remplacés. Ceux-là, à l’image des bons journalistes, avaient de bons relais au niveau de Sandaga, Petersen etc. qui leur permettaient d’être au courant des mouvements de foule et d’anticiper sur les manifestations. Et de sources policières, on reconnaît que les forces de l’ordre ont été sevrées de renseignements. « C’est une manifestation difficile à circonscrire en l’absence de renseignements fiables et lorsqu’elle est spontanée, dispersée et non organisés ». Ce sont là les aveux d’un officier de la police qui nous a parlé sous le couvert de l’anonymat pour des raisons évidentes.

À ces faits, il faut ajouter les frustrations de divers ordres, comme celles liées aux conditions de travail et d’existence des policiers, maillon faible dans les mesures prises par Wade visant à augmenter les indemnités des travailleurs. Toutes choses qui font que les forces de l’ordre ont cafouillé dans leur intervention. À cela s’ajoute le fait que les manifestants ont eu une bonne coordination de la casse, usant de Sms pour se donner rendez-vous sur les différents fronts qu’ils avaient ouverts. Une synchronisation des actions qui dénote d’une plus grande organisation chez les marcheurs que chez ceux-là qui sont censés assurer l’ordre.

…Les forces de l’ordre ont été dépassées sur le terrain des évènements

Dakar a été livrée pendant plusieurs heures à la loi des marchands ambulants déguerpis, des chômeurs des quartiers et des citoyens en proie à la hausse des denrées de grande consommation. Devant la mobilité de milliers de jeunes, qui ont multiplié les incendies et les barrages aux quatre coins de la ville, du Plateau à Colobane, les forces de l’ordre n’ont jamais su où donner de la tête. Pire, elles sont presque systématiquement arrivées en retard sur le théâtre des opérations. Les manifestants ayant toujours eu une certaine longueur d’avance sur les forces de sécurité, condamnées à jouer les serpillières. En effet à bord de camions mal adaptés à la configuration des quartiers populaires de Rebeuss et de la Médina les forces de l’ordre étaient dans l’impossibilité de les poursuivre dans certains endroits. Elles étaient réduites à regardaient de loin, à partir des carrefours comme la poste de la Médina, les manifestants mener des attaques sporadiques ciblant les infrastructures publiques avant de se retrancher au moindre mouvement des éléments du Gmi dans les recoins des quartiers populaires.

Résultat, le peuple a fait régner hier la loi de la casse dans Dakar plusieurs heures durant. Par exemple, les émeutiers avaient depuis longtemps dévalisé ordinateurs et la recette de la journée puis dévasté l’agence Senelec de la rue 31 (Médina), quand quelques éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) daignèrent y passer vers 13 heures pour balancer des grenades sur une foule composée plus de curieux que de manifestants. Même scénario auparavant à la Mairie d’arrondissement de la Médina. Deux véhicules saccagés dans la cour – celui du Secrétaire municipal Ibrahima Seck a été brûlé alors que le pare-brise de l’autre véhicule était cassé -, les vitres de la bâtisse volent en éclats sous les jets de pierres. Les pièces s’embrasent à coups de cocktail Molotov. À l’intérieur du bâtiment sont séquestrés des agents municipaux, le maire Pape Momar Diop en tête et ... 5 éléments du Gmi.

Quand du renfort arrive enfin, ce sont des agents de police, juchés sur des camions qui roulent à grande vitesse sur l’avenue Blaise Diagne, tirant au Fusil lance-grenades (Flg) sur les rues adjacentes prises d’assaut par les badauds. Quelques mètres plus loin, devant le gigantesque centre commercial Sahm, la tension est à fleur de peau. Les échafaudages du célèbre marché hebdomadaire dressés sur la dalle du canal IV sont en feu. Les commerçants, n’ayant pas eu le temps d’évacuer leurs marchandises, n’ont que leurs yeux pour pleurer. Autour du centre commercial, les vigiles, armes en bandoulière, sont aux aguets. L’attaque de ce centre, un moment évoqué dans les rangs des émeutiers, n’aura finalement pas lieu sinon le désastre était assuré. Pendant tout ce temps, les camions d’éléments du Gmi continuent de sillonner le lacet des rues de la Médina à vive allure, les tirs de Flg crépitant sans que l’on ne sache vraiment si c’est pour neutraliser des émeutiers ou tout simplement pour se dégager du piège dans lequel les agents des forces de l’ordre sont tombés depuis le petit matin.



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