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Politique

Démocratie interne au sein des partis politiques: Le oui...mais des politiques

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Démocratie interne au sein des partis politiques: Le oui...mais des politiques

La sortie du chef de l’Etat, Macky Sall, lors de l’Université républicaine des jeunes de l’Alliance pour la République (Apr), a suscité moult questionnements. Quid de la démocratie interne au sein des partis politiques au Sénégal ? Est-il vrai que c’est celui qui détient la bourse dans le parti qui commande ? Etc… Les partis politiques contactés, à savoir l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), tout comme à l’Alliance des forces de progrès (Afp), sans oublier la Ligue démocratique (Ld), se targuent tous d’une démocratie interne au sein de leur formation politique respective. Toutefois, pour ce qui est de la sortie du président de la République, Nicole Gackou (Ucs) et Mawloud Diakhaté (Afp) pensent qu’il est compréhensible que Macky Sall cherche à siffler la fin de la récréation. Moussa Sarr (Ld), quant à lui, estime qu’il faut éviter de reproduire dans les partis, toutes les pratiques qu’on dénonce publiquement.
 
MAWLOUD DIAKHATE DIRECTEUR DU CFDC DE L’AFP : «Moi, je mettrais un bémol dans cette critique parce que…»
 
«Suite à l’Université républicaine, nous avons constaté qu’il y a eu un rappel très fort du chef de l’Apr à la jeunesse de son parti. Il y a eu beaucoup de commentaires qualifiant même cet appel de diktat du chef de l’Apr. Mais, à mon sens, il y a deux éléments à prendre en compte avant de qualifier cette décision du chef de l’Etat, qui est aussi le chef de l’Apr. Primo, l’Apr est un parti jeune. Il n’a pas encore tenu de congrès de structuration. Secundo, le chef de l’Etat est aussi le chef de ce parti. Ce doublon amplifie toute décision qu’il prend pour l’administration de son parti. Donc, personnellement, je mettrais un bémol dans cette critique parce que c’est la particularité de l’Apr qui fait qu’il faut que le chef prenne, dès fois, des décisions fortes lorsque c’est nécessaire. Concernant l’Afp qui a fêté son 17ième anniversaire, donc un parti relativement vieux, effectivement les structures fonctionnent. Lorsqu’il se pose des problèmes d’administration, les instances se réunissent et font des propositions au Sg qui tranche. Parce qu’il faut obligatoirement qu’un parti politique ait un chef. 
 
Mais, ce n’est pas parce que le chef détient les finances, ou une partie des finances qu’il doit proclamer ou mettre en avant sa toute puissance. Nous, au bout de 17 ans, tous les membres du parti qui exercent une fonction dans l’appareil d’Etat, cotisent pour les charges du parti. Par exemple, les maires, les députés, les hauts conseillers cotisent pour les activités du parti, et pour payer le siège du parti. Pour payer son personnel, ce n’est pas Moustapha Niasse qui délie sa bourse. Mais, c’est plutôt les hauts responsables qui se cotisent chaque mois pour le faire. Nous avons un vécu qui est différent du fait de notre ancienneté. Au début, il est vrai que, parce qu’on n’exerçait pas de fonctions dans l’appareil d’Etat, c’est effectivement lui qui était le plus grand financier du parti. Il est vrai aussi qu’un parti a toujours un réseau d’amis. Mais, aujourd’hui, je peux dire que nous avons pris la relève». 
 
NICOLE GACKOU, DIRECTRICE DES STRUCTURES DE L’UCS : «Je pense qu’il n’a pas tort de vouloir siffler la fin de la récréation»
 
«Concernant la sortie du président de la République, je pense qu’il n’a pas tort de vouloir siffler la fin de la récréation. Le président de la République est la plus haute autorité de ce pays, c’est une Institution. Quand on voit des membres, surtout des jeunes de son parti, qui se donnent en spectacle dans des bagarres ou des querelles, alors qu’ils devaient donner l’exemple, on se pose des questions. Je pense qu’il a aussi envi d’être fier de sa jeunesse, comme le président Baldé est fier de la sienne. C’est dommage d’ailleurs d’en arriver là. Une chose pareille, vous ne risquez pas de la voir chez nous. Nous sommes des centristes. Même une bataille de positionnement doit se faire de manière civilisée.  Pour ce qui est de la bourse, à l’Ucs tout le monde détient la bourse. Chacun, avec les moyens qui sont à sa portée, essaie de contribuer à sa manière à l’évolution du parti. Nous avons des cartes de membres. Notre leader, comme tous les cadres contribuent. Maintenant, en matière de démocratie, je pense que nous sommes un parti extrêmement démocratique. Je prends pour exemple lors du référendum, lorsque la question a été posée à notre leader à qui on a demandé : «est-ce que vous allez participer au référendum ?», il a répondu par la négative. Lorsque nous nous sommes rencontrés en Comité exécutif, cette instance a voté pour qu’on participe à ce référendum. Notre leader a dit qu’il se ralliait à la décision de ladite instance. Je pense que, pour ça, nous n’avons pas de complexe par rapport à ce qui se fait dans les plus grands partis démocratiques du pays.  Nous sommes des gens raisonnables et raisonnés. Tout se discute chez nous. Chez nous, nous n’avons pas de militants. Le militant, c’est celui qui suit son leader aveuglément. Nous, nous adhérons à une cause, à des idéaux que nous partageons avec un homme et cet homme c’est Abdoulaye Baldé. Nous sommes des adhérents». 
 
MOUSSA SARR PORTE-PAROLE LD : «Toutes les pratiques que nous dénonçons dans l'espace public doivent être bannies dans nos partis»
 
«Si dans certains partis, il n'existe qu'une seule constante, en l'occurrence le Secrétaire général qui dispose d'un droit de vie et de mort sur les autres militants, je soutiens en revanche que la Ligue Démocratique ne fait pas partie du nombre de ces partis politiques. 

En effet notre parti,  la Ld, est un collectif qui privilégie la contribution de tous les militants tant du point de vue de la réflexion que de l'effort financier. Toutes les décisions sont prises dans les instances au terme d'un débat libre où tous les militants qui souhaitent s'exprimer le font sans aucune entrave. Aucun responsable fut-il le secrétaire général ne peut imposer son point de vue dans le parti. C'est ce qui spécifie le fonctionnement de la  Ligue Démocratique. La LD n'est la propriété de personne. D'ailleurs, en 1974 après la scission intervenue au sein du PAI, c'est un groupe de syndicalistes, d’étudiants et de jeunes intellectuels ayant la même dignité qui ont créé la Ligue Démocratique. Depuis, c'est cette égale dignité entre les militants qui prévaut dans toutes les structures du parti. A l'occasion du renouvellement des instances nationales ou des structures des femmes, des jeunes, des cadres ou des aînés aucun militant ne peut se prévaloir de sa proximité supposée ou réelle avec le secrétaire général du parti pour être promu à un poste de responsabilité.

Nous tenons régulièrement nos congrès. En juillet 2013, nous avons tenu le 7ème congrès ordinaire du parti. A ce jour,  la Ld a changé par 3 fois de secrétaire général. 

De même tous les militants sont astreints à des cotisations. Ceux qui sont promus à des postes de responsabilité dans la gestion des affaires publiques sont soumis à un régime spécial de cotisation. Et le point est régulièrement fait par le secrétaire national chargé des finances du parti. C'est sans doute la contribution de tous les militants au fonctionnement du parti qui explique la survie de la Ld au-delà du mandat des responsables qui se succèdent à sa direction.

La démocratie interne est le meilleur bouclier contre les tendances à l'abus de  tous ceux qui détiennent  des pouvoirs y compris les secrétaires généraux des partis politiques. Les militants qui cultivent la  proximité avec le secrétaire général pour être promus ne le font pas pour l'intérêt du parti mais pour leur propre bien. Cette conception du militantisme est aux antipodes de la démocratie interne.

Toutes les pratiques que nous dénonçons dans l'espace public doivent être bannies dans nos partis qui sont le lieu d'expérimentation de ce que nous voulons pour nos concitoyens au niveau national». 



2 Commentaires

  1. Auteur

    Weuz

    En Décembre, 2016 (02:15 AM)
    Etre dans un parti, c'est être partisan.Et Macky a bien raté une occasion de faire jouer la "démocratie" avec les jeunes en imposant une personne.Mais en réalité, existe t il vraiment,quand on voit le fonctionnement des partis?Des dictature en miniature rek.
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  2. Auteur

    Citoyen Exigent

    En Décembre, 2016 (10:44 AM)
    J'ai retenu:

    1) c'est moi qui nomme tout le monde: les jeunes n'ont rien à dire sur le choix de leur leader

    2) "denguène bèwe": vous vous comportez de la sorte parce que je vous ai enrichi

    Conclusion: aucun de ces partis ne joue la démocratie et donc aucun de ces leaders n'est capable de l'exercer une fois élu
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