« Peut-être qu’après les vacances, nous allons essayer d’ouvrir des chantiers allant dans le sens de renouer le fil du dialogue entre ceux qui gèrent le pouvoir et certains partis de l’opposition. En tout cas, en ma qualité de directeur de cabinet politique du président, je suis très ouvert à ça, et je m’emploierai autant que faire se peut à faciliter les contacts pour qu’on ne parle plus de rupture de dialogue politique, parce que simplement le président n’aurait pas reçu tel ou tel leader politique ». Ces mots sont du tout nouveau directeur de cabinet politique de Wade qui rejoint parfaitement la position du professeur Iba Der Thiam sur la question. Dans une interview qu’il a accordée au journal Sud-quotidien, il affirme sans ambages : « au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, il faut faire l’effort nécessaire de répondre à l’appel de l’opposition pour que nous puissions ensemble nous asseoir à nouveau, échanger sur les problèmes de l’heure, pacifier le climat politique et social dans le pays et instaurer un dialogue dans la tradition de dialogue qui est la nôtre. Il y a des questions d’intérêt national qui nous concernent tous et il me paraît que moment est venu pour qu’un effort soit fait de part et d’autre ». Les seules réserves émises par le professeur Iba Der Thiam et Babacar Gaye ont trait aux préalables du dialogue. Et sur ce plan, ce dernier confie à Sud-Quotidien en précisant du reste qu’il parle à son nom : « Je pense que si on pose des conditions, il n’y a pas de dialogue. C’est mon point de vue que j’exprime, ce n’est pas celui du Pds, du Chef de l’Etat. J’exprime le point de vue personnel d’homme politique intéressé à ce que notre démocratie modèle et qui est soucieuse de voir les Sénégalais réconciliés avec eux-mêmes et se mettre ensemble d’accord pour échanger, de sorte que notre pays sorte des perturbations politiques pour s’engager dans la voie du travail, de la rigueur, de l’effort et de la quête démocratique ». Et de se faire plus clair : « je pense que cela, si on le fait sans conditions, cela aurait davantage, à mon avis, de chance de réussir. Si également d’un côté comme de l’autre on enregistre des signes de bonne volonté et d’ouverture dans le langage, dans les comportements qui montrent qu’on est soucieux de dépasser cette phase malheureuse de notre histoire et qu’il n’est pas conforme à nos traditions, pour déboucher sur ce qui a de tout temps fait notre force, c’est-à-dire l’acceptation de nous réunir autour de l’essentiel, l’appel à toutes les forces vives de la nation, je pense que nous aurons franchi une grande étape ».
Le message est on ne peut plus clair. Et le fait qu’il soit délivré simultanément par ces deux ténors du Pds ne saurait relever de la simple coïncidence. C’est en tout cas le sentiment d’une bonne frange de l’opposition que nous avons interrogée sur le sujet. Sûrement ces deux sorties seront étudiées par les partis de Siggil Sénégal, à la loupe et à la lumière des conditions posées par les deux hommes. En effet, même disposée au dialogue, l’opposition réunie autour du Front Siggil Sénégal a initié de larges concertations pour la tenue d’assises nationales pour faire le point de la situation politique, économique et sociale du Sénégal. Des organisations de la société civile (associations (paysannes,patronales, syndicales) sont en train d’être contactées dans ce sens. Toute la question est donc de savoir si le Président a réellement envie de reprendre langue avec l’opposition de Siggil Sénégal ou s’il s’agit simplement d’une manoeuvre de plus pour la distraire.
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