DIALOGUE - Tête-à-tête séparé de ses membres avec Wade : La Cpa ne craint rien du Palais !

Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Amath Dansokho et Abdoulaye Bathily ne peuvent accepter le principe du report des élections de février 2007 si le président de la République le leur proposait. Massène Niang, patron du Msu, s’appuie sur le pacte qui lie les leaders de la Cpa pour écarter toute compromission.

Sans craintes ni faux-fuyant, la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) attend les résultats éventuels des audiences que le président de la République va accorder à certains de ses leaders à partir de la deuxième semaine du mois courant. Amath Dansokho, Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Madior Diouf et Abdoulaye Bathily, «choisis» par le Palais, seront de la partie, en ordre programmé, mais auparavant bien briefés en réunion hebdomadaire ce jeudi. Massène Niang est à la limite prévenant. «Nous allons tracer une stratégie commune pour tous ceux qui partent» au Palais. Ce qui n’est pas contraire avec cette antienne : «Chez nous, les partis sont souverains. Nous faisons simplement en sorte d’harmoniser les positions lors de rencontres avec nos adversaires.» Le coordonnateur du Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu) ne se fait pas trop de mouron. «Si on convoque Niasse ou Tanor, je dormirai tranquille parce que je sais ce que nous avons arrêté ensemble en ce qui concerne Abdoulaye Wade (…) Les gens qui connaissent bien la Cpa et qui vivent à l’intérieur savent qu’il n’y a aucune gravité parce que nous connaissons ce que Niasse pense de ses liaisons avec le pouvoir, de même que Tanor et Dansokho.» Sa certitude, «c’est qu’il est clair et net que Abdoulaye Wade ne pourra pas faire fléchir ces gens-là».

En clair, ce ne sont pas les rencontres programmées avec le chef de l’Etat qui posent problème à la Cpa. L’enjeu est dans le contenu des discussions à venir et dont l’ordre du jour reste encore du domaine du mystère. Qu’est-ce que les leaders convoqués au Palais peuvent bien offrir à Wade en termes d’accord ? «Tous les partis de la Cpa ont rejeté le principe d’un gouvernement d’union nationale, de même que la nécessité de discuter à quatre mois des élections.» Selon le patron du Msu, «c’est par courtoisie que nos camarades vont voir le président». Sur ce que les chefs de partis convoqués peuvent ou pas accepter de la part du président de la République, Massène Niang ne s’avance pas. «Je ne peux pas vous le dire.» Par contre, il y a une ligne rouge à ne pas franchir, au nom de l’alliance globale scellée entre alliés. «Ce qui est sûr, c’est que tout ce qui n’est pas un consensus au niveau de la Cpa ne sera pas accepté» par Niasse, Tanor, Dansokho et Bathily. «Nous avons tout défini (entre nous) et je crois que personne d’entre eux ne violera» le pacte, rajoute le coordonnateur du Msu. «Personne d’entre eux n’acceptera un report des élections de février 2007. Même s’il y avait des arguments très plausibles, ils ne le feraient qu’après avoir rencontré la Cpa.» Toute proposition du chef de l’Etat à propos d’un décalage du calendrier électoral se heurtera aux «contre-propositions déjà arrêtées. Le report des échéances est impensable» par la Cpa.

Sur ce principe de report des scrutins à une date ultérieure, Madieyna Diouf, le numéro deux de l’Alliance des forces de progrès (Afp), est plus prudent. «Je ne peux pas répondre (car) je ne sais pas quel sera le contenu des discussions» avec le président de la République. Non sans rappeler que «l’Afp a déjà dit qu’elle veut aller aux élections».