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Politique

DJIBO KA, SÉCRETAIRE GÉNÉRAL DE L’URD : “LA CRÉDIBILITE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE RESTE INTACTE ”

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DJIBO KA, SÉCRETAIRE GÉNÉRAL DE L’URD : “LA CRÉDIBILITE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE RESTE INTACTE ”

Le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) n’est pas ébranlé par les événements socio-politiques que connait le Sénégal. En homme d’Etat ayant eu à gérer la question du désencombrement des rues de Dakar, Djibo Leyti Kâ a confié avoir gardé son calme face au catastrophisme de certains, surtout à la suite de la manifestation des marchands ambulants. Sur les soubresauts politiques qui secouent l’Assemblée nationale, le patron de l’Urd soutien que cela n’affecte en rien la crédibilité de l’intuition parlementaire. Il rappelle dans cette interview que l’Assemblée nationale est éminemment d’essence politique.

« Je peux dire objectivement que notre parti, l’Urd, se porte bien, parce qu’il est en train d’élargir ses bases dans tous les départements jusqu’aux villages les plus reculés du pays, dans les banlieues des grandes villes comme dans les grandes villes elles-mêmes. Il élargit aussi ses bases en milieu jeunes et surtout chez les femmes, de manière extraordinaire, mais aussi chez les cadres. Je peux dire donc que tous les segments significatifs de la société se retrouvent aujourd’hui sur une base large dans l’Urd. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Je considère que c’est un parti qui se développe, qui est sur une rampe montante, une courbe ascendante. « Cependant, il faut rester modeste et plein d’humilité parce que nous sommes en politique et elle s’applique aux hommes. Nous sommes des êtres en chaire et en os avec nos impulsions, nos sentiments, nos aspirations et tout. Nous essayons d’écouter les gens et surtout de les entendre pour être en phase avec leurs aspirations, tout en développant un discours que les Sénégalais pourraient comprendre. Nous voulons aussi faire de nos militants de vrais et bons citoyens, qui restent attachés au pays, à la République et à ses institutions. C’est un axe central de notre politique de formation ».

Je suis satisfait du développement de l’Urd

« Je suis satisfait du développement actuel de façon planifiée et méthodique de l’Urd. Nous faisons beaucoup de tournées à l’intérieur du pays, mais je ne mélange jamais mes activités administratives de mes activités politiques. J’évite même de faire des réunions politiques en marge de mes tournées en tant que membre du gouvernement. C’est systématique et je l’évite absolument. « Récemment, j’ai été dans le département de Podor où j’ai présidé un important meeting de ralliement de beaucoup de militants socialistes. Le Fouta, c’était le bastion historique du Parti socialiste, qui a vu beaucoup de ses militants nous rallier, sans que je n’aie entrepris une démarche particulière, en leur direction. Ils se sont réunis, ont réfléchit pour dire que le Ps, ce n’est plus l’avenir. Ils estiment que l’avenir, c’est l’Urd. Ils m’ont ainsi invité à ce grand meeting de ralliement. C’est aussi valable un peu partout dans le pays. J’ai réuni récemment les 35 fédérations départementales du parti pour parler des renouvellements de nos instances de base. J’ai contacté que les gens se sont mobilisés de partout et de leurs propres moyens, parce que ce sont de vrais militants engagés et convaincus. Je suis heureux de pouvoir dire que dans les 35 départements du pays, l’Urd peut compétir avec n’importa quel parti politique, mais nous garons la tête froide ».

Il y a congrès et congrès

« La lecture politique que je fais est toujours froide. Je cite un compte rendu d’un journal de notre meeting de ralliement qui disait qu’à Podor : « le Ps se vide au profit de l’Urd ». C’est tout à fait vrai et c’est valable partout dans le pays. Podor était un de ses derniers bastions qui est tombé. Ceci, c’est la réalité sur le terrain et non des intentions que chaque observateur peut noter. Vous ne pouvez pas attendre plus de douze ans pour dire que vous allez renouveler vos instances de base à l’occasion et aller dans un congrès. Il y a congrès et congrès. Je ne porte aucun jugement personnalisé mais plutôt politique. Si ce que je vois dans le pays se poursuit en terme de ralliement vers des partis émergents, neufs qui portent l’émergence comme l’Urd et les autres, je suis convaincu que des organismes historiques comme le Ps, qui ont fait leur durée de vie, ont atteint leurs limites, ne peuvent qu’être décadents. Ils abordent une courbe décadente historiquement. Tous ceux qui ont étudié Marx ou ont lu Gramsci, savent ce que Lénine a dit et ont réfléchi sur l’évolution de la société savent qu’il y a un moment historique de l’évolution de la vie où vous atteignez un point de non-retour. De ce point, vous ne pouvez que descendre ».

Le Ps est mort

Le cycle de la vie, c’est la naissance, l’adolescence, la jeunesse et la mort. Le Ps est mort. Il faut maintenant peut-être penser à autre chose et si ses militants refusent cela, c’est tant pis pour eux. C’est pourquoi, j’ai dit à Podor, nous leur donnons rendez-vous dans 50 ans. Car il faut deux générations et peut-être il y aura de nouveaux bourgeons qui vont émerger au sein de cette formation politique, qui pourraient compétir mais à condition que les gens aient le courage de le constater et l’assumer. Le constat que je fais est un constat objectif. Je parle en connaissance de cause, contrairement à ceux qui dirigent le Ps aujourd’hui. A l’époque, quand vous alliez dans les bastions historiques, vous pouviez compter sur le bout des doigts ceux qui n’étaient pas du Parti socialiste. Aujourd’hui, si vous y allez, vous pouvez compter sur les doigts ceux qui sont du Ps. C’est l’inverse historique qui s’est produit et c’est ça la dialectique. Et si vous ne maitrisez pas cette dialectique, vous n’en ferez jamais la synthèse ».

Pas de jugement de valeur sur un parti ami et allié

« Je ne porte pas de jugement de valeur sur la vie intérieure d’un parti ami et allié. Le Pds est un parti ami et allié de l’Urd, donc je ne peux pas porter de jugement sur sa vie intérieure. C’est un parti au pouvoir, il est alors normal qu’il y ait des enjeux de pouvoir. L’essentiel, c’est que l’autorité de la personne qui incarne sa légitimité charismatique, historique et démocratique comme Me Abdoulaye Wade n’est contestée par personne. C’est d’ailleurs ce que les militants du Pds appellent, eux-mêmes, la constante. Lorsque cet homme, qui incarne les trois légitimités (historique, charismatique et démocratique) indique la voie, en général, tout le monde la suit. Le reste c’est la vie et la dynamique interne d’un parti massif comme le Pds. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat ».

Le groupe parlementaire, le prolongement du parti à l’Assemblée

« Il faut faire la part des choses et avoir une bonne lecture du jeu démocratique dans un régime démocratique des rapports entre les institutions et les formations politiques. La Constitution a conféré aux partis politiques un rôle immanent. Ils concourent à l’expression du suffrage. Les candidats aux élections présidentielles, législatives ou locales sont normalement présentés par les partis politiques ou coalitions de parti. Il peut aussi avoir des candidats indépendants mais la règle c’est ça. Donc les partis politiques sont les formations à travers lesquelles quelqu’un qui veut compétir et briguer les suffrages des électeurs devrait s’exprimer. Les partis jouent alors un rôle extrêmement important. Lorsque des députés sont élus, ils ont un mandat non-impératif, personne ne peut leur donner des ordres, parce qu’ils légifèrent au nom du peuple. Mais pour organiser tout cela, pour que le parti ait autorité, il forme des groupes parlementaire. Dans tous les pays démocratiques du monde, le groupe parlementaire est le bras séculier, le prolongement du parti dans l’institution parlementaire, pour faire accepter sa discipline ».

Aucune atteinte à la viabilité et à la crédibilité de l’institution parlementaire

« Par exemple, un projet de loi difficile, complexe, important adopté par le gouvernement, qui a sa majorité à l’Assemblée nationale, arrive au Parlement. Si le projet doit être adopté tel que le gouvernement le souhaite, il est courant de voir le groupe parlementaire se réunir, se concerter pour adopter une position commune pour aller dans le sens indiqué par le gouvernement. C’est ça la discipline de parti. Mais on ne peut pas convoquer les députés pour leur dire de voter dans tel ou tel sens. Les députés sont libres, ils n’ont de compte à rendre qu’au peuple. Donc il est normal et compréhensible de ce point de vue-là, que lorsque des circonstances politiques appréciées par le parti, quel qu’il soit, exerçant le pouvoir ou dans le pouvoir, veut faire passer un message politique, il passe par sa majorité. Ce parti peut demander que le mandat des députés soit ramené à quatre, cinq ans ou que tout le bureau de l’Assemblée soit élu tous les ans, selon son appréciation du moment. Cela a existé par le passé. Cela ne porte pas atteinte à la viabilité et à la crédibilité de l’institution parlementaire, parce qu’elle est d’essence politique. Elle est fondamentalement politique. La politique au sens partisan se fait au Parlement, elle ne se fait pas au gouvernement. Le gouvernement est celui de la République. C’est donc normal ».

De la durée des mandats des élus : ce sont des options politiques « La durée des mandats des élus, ce sont des options politiques qui peuvent être adoptées par plusieurs voies : référendaire, parlementaire, etc. et sont inspirées par les partis politiques qui ont un rôle central en démocratie. Dans le cas de l’élection présidentielle, même si l’on sait que c’est la rencontre d’un homme et un peuple autour d’un projet, ce projet généralement est porté par un parti politique ou un mouvement politique. Cela ne doit pas faire oublier dans les pays démocratiques modernes, que la Société civile joue un rôle important qu’il faut différencier de celui des partis politiques. « Un autre exemple, un parti comme le Pds gagne les élections législatives ou présidentielle et décide d’associer à la gestion du pouvoir un autre parti comme l’Urd. Il est normal que les partis se rencontrent pour voir quels sont les points de convergences. Donc, la politique précède le technique. Lorsqu’un pays voit maintenant sa politique courir après le technique, c’est la technostructure qui dirige, il y a un danger parce qu’il y a une question de sensibilité sociale, d’écoute des populations, un problème de légitimité ».

La légitimité est du ressort de la politique Celui qui est légitime c’est l’élu, en l’occurrence le président de la République. C’est pourquoi, je conçois parfaitement naturel qu’une direction de parti majoritaire comme le Pds fasse porter par son groupe parlementaire ses préoccupations tendant à réduire le mandat du président de l’Assemblée nationale, qu’il a fait élire à ce poste. Maintenant, ce sont les contextes qui diffèrent et les gens font souvent beaucoup d’amalgames. Mais l’institution parlementaire ne souffre en aucun moment des interférences dans les partis politiques, dans son fonctionnement. L’Assemblée est politique, elle n’est rien d’autre que politique, car elle représente le peuple ».

La gestion du désencombrement des rues est difficile

« J’ai vécu les manifestations des marchands ambulants de trois niveaux. Le premier niveau, c’est que j’ai été ministre de l’Intérieur et j’ai eu à m’occuper du dégagement de la voie publique en 1993. J’ai une petite expérience de cela. Ce sont des dossiers difficiles, c’est à la fois social et économique, donc nécessairement politique, mais indispensable pour que la ville respire et pour les investisseurs. Tous les Sénégalais sont d’accord sur la mesure de désencombrement des rues de notre capitale. « Le deuxième niveau, c’est qu’en tant que membre du gouvernement. Je suis absolument solidaire de ce que le gouvernement a fait autour du Premier ministre. Je suis heureux de voir qu’il a réagi très vite, en recevant les intéressés dans la même journée. J’ai noté que les commerçants ne sont pas incendiaires mais plutôt des patriotes. J’ai salué leur capacité d’assumer leurs responsabilités, en appelant au calme, parce que ce n’était pas ça leur volonté. Je peux même penser que ce n’est pas eux qui ont manifesté. Je voudrais les féliciter. Le gouvernement a réussi à trouver rapidement la voie qu’il fallait ».

Les marchands sont des alliés du président Wade « Enfin, j’ai vécu ces événements en tant qu’homme politique. J’ai beaucoup réfléchi à ça et je ne suis pas sûr qu’il y ait une quelconque récupération politique. Aucun parti, d’après ma lecture sociologique du pays, n’est aussi proche de cette couche de population que les partis qui gouvernent le Sénégal. Je suis persuadé qu’il y a en beaucoup qui sont très proches du président de la République, qui ont voté pour lui. Moi j’ai beaucoup d’amis parmi eux, que j’ai rencontrés chez moi le lendemain. Donc, je ne pense pas qu’un seul parti d’opposition ait une assise sociale permettant aujourd’hui de récupérer ça. Ce sont des alliés du président ».

Je rends hommage aussi au maire de Dakar, Pape Diop « Par contre, peut-être il y a eu quelques personnes mal intentionnées qui ont voulu brûler par-ci, par-là. C’est inévitable mais pour moi, c’est circonscrit. Il ne faut pas exagérer. C’est une alerte chaude comme certains ont voulu le montrer. Mais tout gouvernement qui agit, veut des résultats et conduit des réformes profondes, a intérêt à avoir quelques fois ce genre de problèmes, mais avoir des éléments d’appréciation différents des rapports dans les bureaux. Je suis resté très calme avec beaucoup de sang-froid, l’autorité de l’Etat s’est exprimée, de manière la plus humaine possible, immédiatement, rapidement. La bonne voie a été tracée. « Je rends hommage aussi au maire de Dakar, Pape Diop, qui a agit rapidement et avec beaucoup de courage. L’essentiel, c’est qu’en définitive, des responsables se sont retrouvés rapidement et on s’est accordé sur tout ce que le monde sait ».



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