DJIBO LEYTI KA, LEADER DE L’URD : « La légitimité de la future Assemblée nationale sera incontestable »

Le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) persiste et signe : « la légitimité de la future Assemblée nationale sera incontestable ». Djibo Kâ, qui était face à la presse hier, a appelé au respect des Sénégalais qui ont voté le 03 juin dernier.

« Ce sont près de deux millions de Sénégalais qui auront élu les députés du 3 juin. La légitimité de la future Assemblée nationale sera incontestable », déclare le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) dans une des salles du siège de son parti, à Bopp où journalistes et militants se bousculent. Vêtu d’un costume pied de poule et d’une chemise blanche, il est entouré par les membres de la Direction politique exécutive dont le porte-parole Diégane Sène et Marième Gassama, investis sur la liste de la « Coalition Sopi 2007 », lors du scrutin législatif du 03 juin dernier.

Derrière ses petites lunettes blanches, se lit une détermination qui jaillit également à travers ses propos liminaires. « Ce qui serait illégitime, au nom de la démocratie, c’est que des partis politiques, qui ont librement décidé de ne pas compétir à une élection et qui, de surcroît, sont largement minoritaires dans le pays, portent des jugements de valeur sur un scrutin d’où ils se sont exclus eux-mêmes », dénonce-t-il.

Et Djibo Kâ de poursuivre : « Il faut respecter les millions de Sénégalais qui ont voté. Le débat sur la légitimité est dangereux ».

Le leader de l’Urd a aussi rejeté toute comparaison entre la présidentielle et les législatives. « C’est un amalgame malheureux le fait de comparer l’élection présidentielle aux législatives », indique-t-il. Selon Djibo Kâ, dans tous les pays où des élections régulières sont organisées, « il est constant que l’élection présidentielle comme les élections locales mobilisent plus que les élections législatives, parce que plus personnalisées et où l’identité du candidat ou des candidats est nettement perçue par l’électeur et souvent sa proximité avec ce dernier est évidente, alors que les élections législatives sont plus partisanes, surtout lorsqu’il y a le scrutin proportionnel de liste nationale où les candidats sont présentés par des appareils de partis politiques ».

Parlant de la non participation des douze partis de l’opposition aux dernières législatives, Djibo Kâ a déclaré que le débat sur le taux « est artificiel, purement politicien ».

Selon lui, c’est « la traduction concrète de la conviction de tous ces partis d’une défaite inéluctable aux législatives ». D’après les estimations du ministère de l’Intérieur, 38 % des électeurs ont pris part aux élections législatives.

Pour le leader de l’Urd, c’est le taux moyen des élections législatives depuis 1993, à l’exception notable des élections anticipées de 2001, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale.

OPPOSITION-POUVOIR : Les conditions du dialogue

Le leader de l’Urd a indiqué que le dialogue entre le pouvoir et l’opposition est toujours possible. Toutefois, il souligne que ce dialogue doit se faire sans préalable. Il ajoute : « que tout le monde sache que les élections législatives du 03 juin dernier sont le fait de Sénégalais qui doivent être respectés », insistant sur le respect mutuel et l’attachement aux institutions démocratiques.

Pour lui, le Sénégal est un pays de dialogue, d’hospitalité et de concertation. « Quelles que soient les divergences, on n’a jamais franchi », fait-il remarquer, précisant que « le dialogue politique n’a jamais été interrompu ». Il y a eu seulement des compétitions électorales. Il y a eu des gagnants et des perdants, c’est la règle du jeu ». Et le chef de file des rénovateurs d’affirmer : « ceux qui gagnent ont gagné avec humilité, mais ceux qui ont perdu doivent perdre aussi avec grandeur ».

Le patron de l’Urd a, d’autre part, dit être navré d’apprendre la décision de Talla Sylla, le président de l’alliance Jëf-Jël de se retirer de la scène politique pour des raisons de santé.

« Talla est un homme généreux, c’est avec son parti que je suis parti aux élections législatives de 1998 », souligne-t-il, avant d’exprimer le souhait de le voir reprendre ses activités.