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Politique

Djibril WAR, membre fondateur de la Cis : ‘ L'effronterie, l'arrogance et le complexe du nouveau riche, voilà ce qui va perdre le Pds ’

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Djibril WAR, membre fondateur de la Cis : ‘ L'effronterie, l'arrogance et le complexe du nouveau riche, voilà ce qui va perdre le Pds ’
S’il était aujourd’hui député, Me Djibril War serait dans le camp de ceux qui réclament la démission de Doudou Wade de la tête du groupe parlementaire. Cet administrateur judiciaire, membre fondateur de la Cis et responsable politique de la section Pds de Biscuiterie, clame haut et fort que le seul mérite de Doudou Wade, c’est d’être le neveu du chef de l’Etat. Farouche défenseur de Macky Sall, Me War appelle au retour des valeurs authentiques du Pds pour éviter à son parti une fin triste. Ce qui l’a amené à créer le courant pour ‘ la sauvegarde et la restauration des valeurs du Sopi ’.

Wal Fadjri : Vous avez été impliqué, il y a quelques jours, dans des scènes de violence vous opposant à certains responsables du Pds à propos des renouvellements dans votre commune. Qu’en est-il exactement ?

Me Djibril War : Vous me permettrez tout d’abord de faire une petite genèse. Il est vrai que le parti n’a pas connu de renouvellements depuis 1996. Et les derniers renouvellements qui avaient été faits à l’époque étaient plus ou moins dictés par des questions d’urgence parce que c’était l’avènement des communes d’arrondissement (…). Concernant la commune de Biscuiterie, il y avait une section de consensus. Les anciens étaient là, il s’agissait en fait d’une section-pilote qui a joué un rôle très important dans l’histoire du Sopi. Géographiquement, ce n’est pas une grande commune, mais de par la qualité et la conviction des anciens (les vieux Mass Dia, Assane Diallo et consorts), Biscuiterie a toujours été très respectée dans le parti. Et n’oubliez pas que Biscuiterie, c’est le fief de la famille du président Abdoulaye Wade. Alors, les renouvellements n’ayant jamais été faits, nous avions pensé pouvoir les faire au lendemain de l’alternance. Malheureusement, l’effervescence de la victoire a fait oublier ces renouvellements. Les renouvellements sont prévus par les statuts du parti. Ils doivent se tenir tous les deux ans. Donc depuis 1996, le parti n’a pas fait de renouvellements. A chaque fois que le secrétaire général national sent le besoin de procéder à des renouvellements, certains responsables dans son entourage, en mal de popularité, font tout pour l’en dissuader. Ces responsables savent que les militants leur ont tourné le dos. La bande à Doudou Wade, Oumane Masseck Ndiaye, Ablaye Faye, a aujourd’hui peur du verdict des renouvellements. Pour la bonne et simple raison qu’ils ont été rejetés par les militants. Ils sont carrément coupés de la base qu’ils snobent.

Wal Fadjri : Vous voulez dire que ces grands responsables n’ont pas de base politique ?

Me Djibril War : Ce que je dis peut surprendre les lecteurs, mais pas les militants du Pds. Au commencement du Sopi, il y avait l’image emblématique de Me Wade entouré de certains responsables dont la plupart ne sont plus de ce monde. C’est cette locomotive qui a donc entraîné les wagons. C’est l’image de Wade qui faisait bouger les foules. Sans lui à l’époque, il faut oser dire qu’on n’en serait pas là. Donc, c’est pour dire que j’ai mal en voyant aujourd’hui des gens comme Doudou Wade faire croire qu’ils représentent quelque chose au Pds.

Wal Fadjri : Reconnaissez quand même que Doudou Wade est un haut responsable de votre parti. Ne serait-ce que par les postes de responsabilité qu’il occupe.

Me Djibril War : Quand je parle des responsables, il faut être trop indulgent pour citer Doudou Wade. Ce monsieur est venu au Pds, juste après le décès de son père Adama Wade qui est le frère de Abdoulaye Wade et qui se donnait corps et âme au parti. Mais, pendant qu’il accompagnait son jeune frère dans les moments difficiles, son fils Doudou Wade, un obscur employé de la Société nationale de conserverie du Sénégal (Sncds) -aujourd’hui en faillite - lui mettait les bâtons dans les roues. Doudou Wade avait même le complexe de se réclamer de Biscuiterie. Chaque matin en allant prendre son ‘car rapide’ à pied à Niary Tally pour aller au Port, Doudou Wade faisait un crochet chez les vieux du parti pour leur dire ceci : ‘vous êtes franchement des vieux irresponsables. Pendant que Abdoulaye Wade est en France, vous occupez la rue alors que ses enfants sont au frais. Vous êtes en train de perdre votre temps’. Ce que je dis là, vous pouvez le vérifier auprès des responsables du parti. Doudou Wade n’est jamais descendu dans la rue avec les militants du Pds. D’ailleurs quand on arrêtait son papa, il ne trouvait rien de mieux à dire que de le sermonner. Je dis ici que dans la famille de Me Wade, hormis Ndèye Sakho sa nièce ,Assane Ndiaye, le fils de Fatou Wade et Lamine Faye son petit- fils, il n’y a aucun autre qui a été à ses côtés pendant les moments difficiles. C’est pourquoi les Doudou Wade et autres proches qui parlent aujourd’hui devraient garder le profil bas. Pendant qu’on se battait aux côtés de son papa, Doudou Wade militait au Parti socialiste… Aujourd’hui le problème de Me Wade, c’est Doudou Wade. Quand le seul mérite d’un militant, c’est de se réclamer neveu du président, c’est grave. Le cas de Doudou Wade est symptomatique. C’est un cas qui relève plutôt de la psychanalyse comme pas mal de responsables du parti. Il a un ego démesuré qui ne reflète pas ses valeurs intrinsèques. Quand je l’entends dire que son plus beau cadeau d’anniversaire, c’est la démission de Moustapha Cissé Lô qui, en peu d’années au Pds, a abattu un travail considérable, c’est grave et pathétique. Que serait devenu Doudou Wade sans l’alternance ? Il aurait grossi les rangs des chômeurs de la Sncds.

Wal Fadjri : Revenons à ce qui s’est passé l’autre jour dans votre commune. Que s’est-il réellement passé ?

Me Djibril War : Le président Wade a demandé des renouvellements. Sentant qu’ils sont impopulaires, sans base politique, certains responsables font tout pour les saboter, en installant partout la violence. Ce qui s’est passé l’autre jour est de la faute de Doudou Wade et de ses acolytes. Le jour des renouvellements, Doudou Wade et Lamine Dia ont recruté des nervis qui se sont accaparés de toutes les cartes. Les 7 500 cartes distribuées à Biscuiterie ont été réparties entre les partisans de Doudou Wade, Lamine Dia et Kader Sow dans une moindre mesure. A l’heure où je vous parle je n’ai eu que 300 cartes.

Wal Fadjri : On vous a pourtant cité parmi ceux qui ont provoqué la violence à Biscuiterie. Vous auriez même brandi un pistolet et forcé la porte de la salle où se tenait la réunion de la commission.

Me Djibril War : Je vais rétablir la vérité des faits. Les statuts ont été très clairs en matière de renouvellements. Il y a une commission qui doit veiller au bon déroulement de toutes les opérations ayant trait à ces renouvellements. Cette commission doit être composée du secrétaire général de la section, du responsable des jeunes, du responsable des femmes et du responsable des vieux en plus des personnes qui ont une certaine représentativité. Il se trouve que toutes ces personnes de la commission sont des sous-fifres de Doudou Wade. Que ce soit Lamine Niane, Thierno Diallo et consorts… Donc comment peut-on opérer des renouvellements avec une telle commission ? Il s’est trouvé par ailleurs que la commission a tenu compte des représentants de Lamine Dia et de Meissa Sall, mais sans tenir compte de mon représentant. Alors quand j’ai avisé le commissaire sur instruction du superviseur, j’ai amené mon représentant. A ma grande surprise, le commissaire me demande d’attendre 5 minutes, le temps de demander l’avis des membres de la commission pour que mon superviseur puisse accéder à la salle. Ainsi, les nervis de Doudou Wade et de Lamine Dia, sous prétexte d’assurer la sécurité des lieux, ont commencé à s’en prendre à mes militantes. C’est en ce moment que j’ai dit : ‘vous qui avez pris l’option d’être des esclaves de Doudou Wade et de Lamine Dia, je ne vous laisserai jamais importuner mes militantes’. Je crois que la légitime défense est plus qu’un droit naturel. Je n’avais pas affaire à des militants, mais à des nervis armés jusqu’aux dents. N’oubliez pas qu’il y a deux ans, tous les meetings que j’avais organisés avaient été sabotés par ces gens.

Le problème de la violence est récurrent dans le Pds du fait de certains responsables ayant peur d’être mis en minorité à chaque fois qu’on parle de renouvellements . C’est le cas à Keur Massar, à Rufisque, à Biscuiterie et ailleurs... Ce que Abdoulaye Wade ignore malheureusement, c’est le comportement de ces responsables en mal de représentativité. Aujourd’hui, ces soi-disant responsables ne sont là que pour leurs propres intérêts, ignorant les militants. Allez dans n’importe quel coin du Sénégal vous vous rendrez compte que les plus pauvres sont d’anciens militants du Pds.

Le jeu favori de Doudou Wade, c’est faire inutilement du mal aux gens. Mais je sais que les renouvellements vont sonner le glas de toute cette bande. Que ce soit à Dakar, Saint-Louis ou à Kaffrine, ils vont tous partir, parce qu’ils desservent le président Wade. C’est pourquoi ils feront tout pour bloquer les renouvellements. De toutes les façons, nous demandons aux commissaires d’être vigilants car nous n’accepterons pas des tripatouillages. Actuellement, ils sont en train de mettre sur les listes des enfants de 16 ans sous prétexte de massifier le parti. Tout en ignorant que la majorité électorale c’est 21 ans. C’est exceptionnellement qu’on a permis aux enfants de 18 ans de voter.

Wal Fadjri : Ne craignez vous pas que ces renouvellements connaissent le même sort que ceux qui avaient été entamés sous la direction de Macky Sall ?

Me Djibril War : On s’attend à tout. Il y a même certains qui disent que les renouvellements sont l’occasion bénie pour poursuivre la purge des amis de Macky Sall au Pds. Mais nous les attendons calmement. Je crois que Me Wade voudrait avoir un parti présidentiel qui va regrouper le maximum de personnes. S’il veut vraiment en finir avec ces roublards, ces trompeurs, ces menteurs, ces flagorneurs qui ne vivent que du mensonge et de la délation, l’occasion est donc là. Il pourra voir qui est qui dans le parti et qui fait quoi dans les sections. Un Doudou Wade, quand vous l’entendez dans les médias, aux yeux de certains Sénégalais, c’est une figure emblématique du Pds. Alors que si on s’en tenait au bon vouloir des populations de sa commune Biscuiterie, il ne serait même pas un chef de quartier. Doudou Wade n’a pas ce charisme, ni ce vécu historique, encore moins cette courtoisie. Au physique comme dans l’intrinsèque, il n’aime que faire inutilement du mal aux gens.

Wal Fadjri : Comment analysez-vous cette nouvelle fronde à l’Assemblée nationale contre Doudou Wade à la suite du renouvellement du bureau ?

Me Djibril War : Toutes ces histoires, depuis la fameuse audition de l’Anoci, la destitution de Macky Sall de son poste de numéro deux du parti, participent d’un même dessein : la dénaturation des valeurs qui faisaient la fierté du Pds. Valeurs autour desquelles des ménages se sont défaits, des personnes y ont laissé des vies. Ces valeurs avaient pour noms : dignité, justice, fraternité. Je plains le président Wade et sa famille. Et même Karim Wade que je considère comme une victime plutôt qu’un coupable. Quand dans un système, des gens croient que la seule voie de promotion, c’est de faire mal à l’autre, c’est le mensonge, l’aplatissement, la reptation, c’est grave. Le mal du Pds, c’est la méchanceté, la jalousie. Le problème de Moustapha Cissé Lô n’est que le cheminement d’un plan ourdi par des gens tapis dans l’ombre qui ne peuvent pas accepter que Macky Sall puisse être l’homme qui pourrait prendre demain les destinées du parti.

Wal Fadjri : Voulez-vous dire qu’on est en train de combattre Macky Sall à travers le député Moustapha Cissé Lô ?

Me Djibril War : Bien sûr. Le combat contre Macky Sall n’a jamais cessé. Le président Wade n’a aucun problème puisqu’il n’est pas rancunier. S’il ne tenait qu’à lui, il n’y aurait jamais eu de problèmes. Mais ce sont des gens qui sont même des anciens dans le parti qui ne peuvent pas digérer que Macky Sall soit le numéro deux du parti. Et la plupart de ces gens sont des hommes à tout faire de Idrissa Seck qui les a toujours terrorisés. Ils ne peuvent donc pas accepter que Macky Sall puisse, par son charisme, sa courtoisie, son intelligence être dans le cœur des Sénégalais. La personne de Macky Sall dépasse actuellement le cadre du parti. Son passage à la Primature a été d’un grand apport pour le Sénégal et pour le parti. Sans lui, on n’aurait pas gagné les élections. Ce sont les chantiers du chef de l’Etat qu’il a rendu visibles qui nous ont permis d’obtenir de bons scores aux élections.

Wal Fadjri : Vous semblez donner raison aux députés qui réclament le départ de Doudou Wade de la présidence du groupe parlementaire ‘libéral et démocratique’.

Me Djibril War : Encore une fois, je demande au président Wade de m’écouter : ‘De grâce monsieur le président de la République, Doudou Wade est votre neveu, mais il détruit plus qu’il vous rend service. Il y a beaucoup de Sénégalais qui vous en veulent à cause de Doudou Wade.’ Comment peut-on pousser à la démission un responsable de la trempe de Moustapha Cissé Lô ? Il est certes venu tardivement dans le parti, mais c’est un homme qui s’est fait tout seul. Qui a toujours eu le courage de ses idées. Doudou Wade n’a personne derrière lui. Je suis complètement en phase avec ces députés El Hadji Diouf, Moustapha Cissé Lô à qui je rends hommage pour leur courage et leur dignité. Des valeurs qui sont aujourd’hui rares chez certains responsables du Pds. C’est pourquoi j’ai beaucoup de sympathie pour certains responsables de l’opposition qui étaient avec nous pour le combat de l’alternance.

Wal Fadjri : Me Wade est dans une dynamique de réconciliation avec ses anciens ‘fils’ qui avaient quitté la maison. Il ne manque plus que Jean Paul Dias et Idrissa Seck. Cela va-t-il consolider votre parti ?

Me Djibril War : Personnellement, je n’ai rien contre le retour de certains ‘fils’ à la maison du père. Pour ce qui est de Idrissa Seck, je voudrais rappeler que nous sommes en train de payer ses forfaitures. Il a trouvé un Etat de Droit au lendemain de l’Alternance, mais il a tout brisé. On n’aurait jamais connu tous les problèmes actuels si on était encore avec nos alliés comme Abdoulaye Bathily, Moustapha Niasse, Madior Diouf, Amath Dansokho. Mais la cohabitation avec ces gens ne faisait pas son affaire. C’est pourquoi il n’a jamais supporté que ces gens aux compétences avérées puissent émettre des critiques sur sa gestion. Pour Idrissa Seck, il fallait se taire ou quitter le gouvernement de l’Alternance. La gabegie en cours n’aurait jamais pu prospérer avec Niasse qui est un homme d’Etat. Les Dansokho, Bathily et Madior Diouf ont fait leur apprentissage avant l’alternance. Ce sont des hommes intègres. Donc s’il y a quelqu’un qui doit répondre au tribunal de l’histoire du Sopi, c’est Idrissa Seck. La transhumance, c’est lui. Il avait cru pouvoir affaiblir ainsi le Ps. Il est donc allé chercher au Parti socialiste des gens à la moralité douteuse pour les avoir à sa merci et bloquer la promotion des cadres du parti en disant à Me Wade qu’il n’y en avait pas dans le Pds. Ce qui est totalement faux.

Ce qui me dérange chez Idrissa Seck, c’est moins le côté immoral que le côté amoral. Il ne faut pas oublier que Idrissa Seck s’était ligué avec nos adversaires à la veille de la présidentielle. Donc au soir du 25 février 2007, si ses plans avaient réussi, il serait aujourd’hui avec les Ousmane Tanor Dieng au pouvoir et Me Wade serait de l’autre côté. Une personne qui dit publiquement que ‘j’ai pris des fonds politiques que j’ai utilisés à des fins personnelles’, une personne que la modestie n’étouffe pas, qui va présenter des condoléances à bord de véhicules Hummer, je ne peux plus partager des valeurs avec lui. Et je dis que le Pds dans le temps risque d’être poursuivi pour recel de malfaiteurs. Je l’ai déjà dit au président Wade. Le jour où un autre régime viendra ici, certains responsables répondront de leurs actes. Tout le monde constate comment ces gens se sont subitement enrichis, les immeubles fleurissent partout alors qu’au soir du 19 mars, il y avait des ordonnances d’expulsion pour certains responsables. Il y a des gens qui, avant l’alternance, quand on les réveillait de leur sommeil pour leur dire : voilà un vélo, ils n’y croiraient pas. Aujourd’hui ils prennent les avions comme on prend les Ndiaga Ndiaye avec des maisons ‘en-veux-tu en voilà’. Tout cela sur le dos du contribuable. Certains prennent même le plaisir à aller en vacances avec leurs bonnes et leur chat. Tout ça c’est grâce aux sacrifices du peuple qui nous a accompagnés. Il ne faut pas oublier que le Pds n’était pas majoritaire en 2000. Donc je crois que le malheur du Pds, c’est le manque de pudeur et de décence républicaine. Et ça, tôt ou tard, on le paiera. Et les premières notes commencent à se faire sentir. L’effronterie, l’arrogance, le complexe du nouveau riche, voilà ce qui va perdre le Pds. On n’a même pas l’humanisme de se souvenir de nos anciens frères disparus comme Boubacar Sall, Coumba Bâ, etc. La nouvelle génération de libéraux qui ont pour noms Mohamed Lamine Massaly, Mamadou Lamine Keïta passent tout leur temps à insulter Macky Sall. Des gosses qui parlent à la première personne du présent en disant : ‘c’est moi qui a (sic)’. Le Pds ne mérite pas cela. J’ai dit aux jeunes libéraux de démystifier ces gens et de ne plus accepter qu’ils vous dirigent. Le malheur de Me Wade - et Saleh qui a parlé de vermines et de sangsues est un peu indulgent - c’est cette race de rats qu’on doit combattre de la manière la plus énergique. Ces personnes ne sont ni des exemples pour le parti ni pour le peuple encore moins pour les générations futures. J’ai écrit dans plusieurs articles en disant : ‘Monsieur le président, il faut nettoyer les écuries d’Augias’.

Wal Fadjri : Que vous inspire la modification de l’article 27 de la Constitution relatif à la prolongation de la durée du mandat présidentiel ?

Me Djibril War : Je vais vous donner d’abord mon approche juridique sur la question. Sur le plan juridique, les dispositions figurant dans la Constitution n’ont pas voix prépondérante par rapport au libellé du journal officiel. Je crois que c’est même un délit de tenter d’interpréter cette disposition. Les choses sont claires. Le mandat du président est de cinq ans et renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire. C’est clair et net. La loi interdit même de dénaturer une disposition légale claire. Tous les juristes ont droit de dire que du point de vue strictement juridique, l’Assemblée ne peut pas voter cette loi.

Ensuite, en tant que citoyen, je ne vois pas pourquoi modifier cette loi. Le président a été élu pour cinq ans. A l’issue de cette durée, s’il veut se représenter, il est libre de le faire. Avec tout le respect que je dois au président, je lui dis ici qu’il n’y a pas péril en la demeure. Il n’est pas opportun de modifier la Constitution et donner ainsi des arguments à nos adversaires. En tant qu’inconditionnel du chef de l’Etat, ça me fait parfois mal qu’on m’oppose des choses face auxquelles je n’ai aucun argument pour me défendre. Il ne s’agit pas de dire que le président de la République est entouré de juristes émérites. Ce n’est pas ça le problème puisque ‘science sans conscience n’est que ruine de l’âme’.

Wal Fadjri : Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander à Karim Wade de descendre dans l’arène politique. Est-ce votre cas ?

Me Djibril War : Ces gens qui tiennent ce discours, je les méprise. Dans un pays comme le Sénégal, Karim Wade qui est majeur et vacciné, n’a pas besoin de ces griots, de ces petits esclaves de la trempe des Daour Niang Ndiaye, Adama Bâ et autres pour faire ce qu’il veut. Je veux que les populations de ces localités sanctionnent ces vassaux de la manière la plus dramatique. Je le redis ici, Karim Wade est plus une victime qu’un coupable. Par contre, partout où ils seront, ces opportunistes qui se cachent derrière Abdoulaye Wade et Karim, s’ils tentent de porter atteinte à l’intégrité physique des personnes, je vous assure que j’userai de mon droit de poursuite sans hésiter. C’est valable pour tous ceux que je viens de citer. S’ils enlèvent leurs casquettes républicaines pour devenir des roturiers, je vous assure que je les suivrais sur ce terrain. Par ailleurs, je dis : ’Monsieur le président, méfiez-vous du ressac !’. Tous ceux qui s’agitent autour de vous, préparent le terrain à Idrissa Seck. Tous ceux qui disent œuvrer pour l’avènement de Karim Wade travaillent pour Idrissa Seck. Que ce soit Maniang Faye, Adama Bâ, Daour Niang Ndiaye, Bocar Sédikh Kane, ils ont tous été des valets de Idrissa Seck. C’est pourquoi j’appelle Me Wade à la vigilance. En lui disant que ces gens sont en train de labourer, non vos champs et ceux de votre fils, mais ceux de Idrissa Seck. 



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