La souveraineté alimentaire tant chantée par le chef de l'État, Macky Sall, serait de l’utopie, si l’on s'en tient à l’analyse du Dr Abdourahmane Diouf, leader du parti Awalé. C’est du «saupoudrage», a-t-il soutenu dans le "Grand Jury" de ce dimanche 23 octobre 2022.
De l’avis de l’expert en droit commercial international, «il faut savoir que la souveraineté alimentaire, ça ne se fait pas en une année, en deux ou trois ans. Là, on l’entend beaucoup parler de souveraineté alimentaire en mettant en place un gouvernement qui aura un hivernage, un seul hivernage de 2023 pour bâtir une souveraineté alimentaire. C’est du saupoudrage. Lui-même sait qu’il ne va pas y arriver. Son ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, sait lui-même qu’il ne va pas y arriver».
Ainsi, poursuit-il, «ce qu’il aurait dû faire, c’est quand il est arrivé au pouvoir en 2012, voir quels sont les produits sensibles dont le Sénégal a besoin ; c’est le blé pour le pain, le riz pour le déjeuner… Quand on a fini de répertorier ces produits sensibles, on essaye de faire un bilan ou avantage. En 10 ans, on aurait dû trouver un système qui nous produit du blé, d’être autosuffisant en riz. Il n’envisage pas que les actes de politiques publiques qu'ils font peuvent être récoltés par un autre président, alors que la posture politique du Sénégal dépasse le président Macky Sall. Une souveraineté alimentaire en 2024, avec un seul hivernage, tous les Sénégalais, même ceux qui ne sont pas spécialistes des questions agricoles, savent que ce n’est pas possible. En réalité, tout, dans ce gouvernement, est du saupoudrage».
Pour le candidat déclaré de la Présidentielle de 2024, «le subterfuge du gouvernement, c’est d’essayer de nous faire comprendre que la faute, c’est les autres, alors que chez les autres, c’est la Chine d’abord, c’est l'inde d’abord, c’est la France d’abord. C’est nous qui n’avons pas eu la capacité de mettre en place des politiques économiques qui nous permettent d’être autonomes. Un président comme Macky Sall, qui était Premier ministre, président de l’Assemblée nationale durant la période de 2008 où il y a eu une grande crise mondiale, n’a par exemple pas retenu cette leçon. Durant les émeutes de la faim, le Sénégal avait par-devers lui de l’argent cash pour acheter du riz. Mais le riz n’était plus disponible sur le marché international, parce que les pays qui devaient nous les vendre étaient en rétention de stocks pour assurer eux-mêmes leur sécurité et leur souveraineté alimentaire».
7 Commentaires
Amsa
En Octobre, 2022 (19:15 PM)Participer à la Discussion