Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

ELECTIONS COUPLEES DE FEVRIER 2007 - La Cpa refuse le hold-up

Single Post
ELECTIONS COUPLEES DE FEVRIER 2007 - La Cpa refuse le hold-up

Les élections générales et couplées de février 2007 sont prévues dans cinq mois tout au plus si elles se tiennent à date échue. L’opposition, celle qui se trouve rassemblée dans la Coalition pour l’alternative (Cpa) pense elle, que les dès sont pipés d’or et déjà et crie au « hold-up électoral ». Dans un mémorandum daté du mois d’avril dernier, elle s’insurge contre la « manipulation du processus électoral » par les libéraux et fonde sa requête d’un audit du fichier électoral avant tout. Une demande qui, si on en croit, la Commission électorale autonome (Cna) du magistrat Moustapha Touré, a reçu suite favorable.

Pour la Cpa dans son mémorandum sur le processus électoral d’avril dernier, dont Sud Quotidien a pu se procurer copie, « tous les observateurs de la scène politique nationale doutent et s’interrogent sur la volonté du régime de Maître Wade d’organiser des élections transparentes en 2007. C’est parce qu’il ne pouvait plus continuer d’entretenir le mystère sur la date des élections législatives et présidentielle couplées pour 2007, que le gouvernement a annoncé la date des prochains scrutins pour le 25 février 2007 ».

N’empêche, pour les camarades de Amath Dansokho, « une chose est de fixer la date des élections, une autre est de les tenir effectivement ». Et pour eux, aujourd’hui, tous les indicateurs, liés au processus électoral, « établissent très clairement et de façon irréfutable, que le régime libéral en place n’est nullement disposé à organiser des élections transparentes en 2007 ». Déjà, écrivent-ils dans leur mémorandum, véritable réquisitoire, « depuis quelque temps, le régime prépare psychologiquement l’opinion pour lui faire avaler la pilule de la fraude qui se prépare. La date des élections fixée au 25 février 2007, la refonte du fichier en cours avec les cartes d’identité et d’électeur numérisées, la mise sur pied de la C.ena. en remplacement de l’O.N.E.L., etc., constituent autant d’arguments que le régime distille dans l’opinion pour faire croire que les élections auront lieu et que les conditions de la transparence de celles-ci sont réunies. Or, rien de tout cela ne constitue des conditions nécessaires et suffisantes pour la tenue de scrutins libres, démocratiques et limpides ».

La date des élections

Argumentant, les camarades de Moustapha Niasse, de Moustapha Fall Thié, de Madior Diouf et alliés, indiquent que « pour la première fois de notre histoire, des élections législatives ont été renvoyées pour être couplées avec la présidentielle …» Et, poursuivent-ils, devant la persistance et l’amplification des interrogations sur la date précise de la présidentielle, le pouvoir a été contraint d’indiquer une date : celle du 25 février 2007 ». Ce qui ne les empêche pas de rester circonspects. « Le scepticisme demeure car, à plusieurs reprises, Me Wade a eu à faire des promesses qu’il n’a jamais respectées », professent-ils. Pour preuve : « Pour son message à la Nation à l’occasion du 31 décembre 2004 et dans son adresse à la Nation à la veille de la célébration de la fête de l’Indépendance du 4 avril 2005, il avait solennellement déclaré qu’il allait respecter le calendrier républicain des élections, mais il n’en a rien été. Non seulement il n’a pas respecté sa parole, mais de façon unilatérale et sans concertation avec les acteurs politiques, il a décidé le couplage des élections et la prorogation du mandat des députés ». Alors, ils veulent être comme Saint Juste : voir avant de croire.

Le couplage des élections

Selon le mémorandum de la Cpa, prenant prétexte des inondations survenues dans la région de Dakar au cours de l’hivernage 2005, « Me Wade a pris la décision de coupler les législatives de 2006 avec la présidentielle de 2007, au mépris le plus absolu des dispositions de l’Article 60 de la Constitution et du principe de dialogue et de concertation qui a prévalu jusqu’ici entre les acteurs du jeu politique. Pendant longtemps, il a entretenu le flou le plus total sur le couplage des élections, et a attendu le dernier moment pour actionner sa majorité mécanique à l’Assemblée nationale pour faire voter une loi le 16 décembre 2005 pour coupler les deux scrutins, et faire proroger en même temps le mandat des députés ». C’est une des décisions, selon les camarades de Ousmane Tanor Dieng, « les plus scandaleuses dans l’histoire politique du Sénégal et une violation flagrante des règles qui régissent le fonctionnement des Institutions Républicaines ».

Procédure d’inscription sur les listes électorales

Abordant la procédure d’inscription sur les listes électorales, les camarades de Abdoulaye Bathily affirment dans ledit mémorandum qu’aujourd’hui, « il ne fait l’ombre d’aucun doute, que si le calendrier des élections était respecté pour 2006, les législatives ne pourraient guère se tenir sur la base du nouveau fichier en cours d’élaboration, le gouvernement n’ayant pas accepté la proposition de l’opposition de faire le toilettage du dernier fichier, selon les dispositions de l’Article 7 de la loi 2004-32 du 25 août 2004, pour parer à toute éventualité au cas où la procédure en cours n’aboutirait pas ». Dès lors, «on peut imaginer la situation chaotique extraordinaire dans laquelle notre pays se trouverait et les conséquences inimaginables qui pourraient en découler ».

Et de poursuivre, depuis que la décision de refonte totale du fichier a été prise le 16 juillet 2004 par le président de la République (…) aucune des dispositions et procédures contenues dans le document de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) du ministère de l’Intérieur, en date du 26 janvier 2005 et portant sur la présentation de la nouvelle procédure d’inscription sur les listes électorales « n’a été respectée ». Il était prévu, écrivent-ils, « que les électeurs recevraient leur nouvelle carte d’identité numérisée et leur carte d’électeur, 48h ou 72h au maximum, après l’inscription sur les listes. Cela va faire bientôt neuf (9) mois que les inscriptions ont démarré (5 septembre 2005), et l’écrasante majorité des Sénégalais inscrits n’ont rien reçu ; ni carte d’identité numérisée ni carte d’électeur. On leur fait faire des va-et-vient interminables dans les commissions pour voir si leurs pièces sont disponibles, mais en vain. Certains ont fait le déplacement plus de dix (10) fois, et parfois sur de longues distances, mais sont obligés de rentrer bredouilles, car il n’y a ni commissions administratives de distribution des cartes d’électeur, ni planning de distribution ».

La partition du pays en deux Collèges électoraux

Pis, selon les camarades de Madior Diouf, le gouvernement a instauré une partition du pays en deux collèges électoraux distincts, rappelant les quatre communes d’avant l’indépendance, avec les citoyens et les non-citoyens ». Dans le monde rural, disent-ils, « il n’y a presque pas d’inscription sur les listes électorales. Les commissions mobiles qui étaient prévues pour les communautés rurales, n’ont guère fonctionné, et celles qui fonctionnent sont souvent paralysées, suite aux interminables délestages de la Sénélec, aux machines en panne, au manque de combustible pour les groupes électrogènes, etc ». Si l’on sait que le monde rural représente près de 70 % de la population sénégalaise, on mesure toutes les conséquences imprévisibles qui pourraient découler des frustrations de cette importante frange de citoyens privés de l’exercice de leurs droits civiques, se désolent ainsi ces opposants. Qui avancent dans leur note que « c’est parce que le régime de Me Wade est conscient du fait que les populations du monde rural lui ont définitivement tourné le dos en raison de sa politique agricole désastreuse, qu’il cherche obstinément et par tous les moyens à éviter le vote sanction, suite aux bons impayés, à la destruction et à l’effondrement de la filière arachidière ». Pour eux, « c’est là, une situation inacceptable ».

En tout état de cause et de toute évidence, sentences-ils, « au rythme où évoluent les choses, les échéances électorales de 2007, sont parties pour être parmi les plus contestées de l’histoire des élections au Sénégal. Malgré les assurances nombreuses, répétées (et données par le ministère de l’Intérieur sur le déroulement normal du processus électoral), tous les jours qui passent démontrent aux Sénégalais la nébuleuse et l’opacité qui entourent les opérations d’inscription sur les listes électorales qui constituent la première phase du processus. D’où les nombreuses inquiétudes et appréhensions qui émanent de toutes les couches de la société sur la tenue même des élections 2007 ».

Concluant leur mémo les membres de la Cpa, qui, après avoir décrit et fustigé ce qui passe à leurs yeux comme des failles béantes du processus électoral en cours, déclarent que, « tous les observateurs nationaux comme internationaux, s’accordent à penser que le Sénégal s’oriente vers le contentieux électoral le plus lourd de son histoire, parce qu’ils croyaient qu’avec l’alternance intervenue le 19 mars 2000, avec des élections transparentes et non contestées, il n’était plus possible de revenir en arrière ». Et d’assurer « que le moment est venu, pour les Sénégalaises et les Sénégalais, de dresser un puissant rempart contre les dérives du régime libéral, qui, si on n’y prend garde, risquent de faire sombrer notre pays dans un chaos extraordinaire et de faire voler en éclats la paix civile et la concorde nationale ».

Les a –t-on entendu du côté de l’avenue Léopold Sédar Senghor ? Le président de la Cena a indiqué que l’audit du fichier électoral que réclame l’opposition est désormais chose acquise et le chef de l’Etat a envoyé comme il l’avait promis le jour de la Korité, correspondance à certains membres de l’opposition les invitant à le rencontrer le 11 novembre prochain parce qu’il reste convaincu, souligne-t-il dans sa lettre, « qu’avec la synergie de toutes les forces vives, il est possible d’aller plus loin… » Veut-il les entretenir du processus électoral ainsi que des voies et moyens à le rendre fiable, transparent et régulier à cinq mois des échéances ? L’opposition semble ne rien demander de plus.

Madior FALL



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email