La nouvelle tendance de l’Etat sénégalais à se tourner systématiquement vers le «marché de la dette» et qui vaut au «régime de Macky SALL de battre tous les records d’emprunts obligataires» (6 à 8 en 1 an) révèle une situation économique restée stagnante, voir même régressive, qui interpelle directement sur la planification économique, le modèle de gouvernance et les perspectives pour le Sénégal.
En tout état de cause, certaines priorités sont restées en l’état, d’autres ont empirées. Partout au Sénégal, persistent les mêmes signes de précarité (coupures d’électricité, flambée des prix des denrées de première nécessité, notamment le lait, pénuries récurrentes de gaz butane, cherté des semences et intrants agricoles mais aussi et surtout absence d’infrastructures adéquates devant permettre la gestion des inondations.)
Aussi faut-il en conclure que les emprunts n’ont servi qu’à assurer les dépenses de fonctionnement alors qu’au même moment on assiste à une raréfaction des investisseurs qui préfère des pays comme le Ghana.
La réponse à cette interpellation, sujet tabou durant les premières semaines de l’ère du yonou yokkouté mais très vite devenu une réalité déconcertante dès la première année de gouvernance, si elle est faite de façon sereine, devrait constituer, pour les tenants du pouvoir, une bonne occasion de rassurer les sénégalais face à la déprime populaire qui a fini de tuer les espérances les plus légitimes au mieux-être.
Malheureusement, les sorties simultanées des sieurs Latif Coulibaly, ministre de la bonne gouvernance et Lat DIOP, directeur de l’investissement du ministère des finances, cachent mal le caractère allergique des autorités de l’actuel régime à la critique et au débat d’idées. En atteste l’assertion « Pape DIOP ne parle que pour exister ; … ) repris, presque en chœur, pour apporte une réplique, du reste, mal élaborée.
Pire, Monsieur Lat DIOP, à travers un raisonnement qui frise l’incohérence et peut sembler comme une aberration pour les techniciens du ministère de l’économie et des finances, revient sur les emprunts faits par l’ancien régime pour enrichir, dit-il, les autorités d’alors et des taux fixés en violation des normes de l’Ispe (Instrument de Soutien à la politique économique).
Ce qui est absolument faux parce qu’il fonde sa comparaison sur un horizon temporaire (5 trimestres contre 4) qui n’est pas le même pour ce qui concerne les conventions de prêts. Plus intolérable encore pour celui qui était DDI du temps de Abdoulaye WADE et qui cherche visiblement à entrer dans les bonnes grâces du palais, il omet volontairement de dire qu’en fin 2011 le pays avait une viabilité d’endettement positive de près de 32% et que pendant cette période, le Sénégal a levé 500 millions de dollars US sur le marché financier international pour 10 ans. Pour combler le tout, le ministère des finances à travers la personne de Monsieur Abdoulaye DIOP a été doublement primé en Afrique et en Europe.
Si le Sénégal affichait l’image qu’il dépeint dans sa déclaration, on ne parlerait pas actuellement des 26 décrets d’avance d’un montant de plus de 100 milliards, ni des réductions des subventions sur le secteur agricole et énergétique, ni des moins-values des recettes trimestrielles de l’ordre de 49,9 milliards de francs CFA, encore moins de cet harcèlement exercé sur les Pme sénégalaises comme les entreprises de presse alors que l’Etat leur doit de l’argent surtout pour celles qui se sont impliquées dans la gestion des inondations.
Enfin de compte, on ne peut que s’étonner de l’incongruité du raisonnement servi dans les colonnes du journal l’AS, étant donné qu’il aura tout juste réussi un aveu compromettant pour les autorités dont il se voudrait un affidé inconditionnel. Il accepte que «l’investissement privé ne soit pas bien encadré puisque beaucoup d’investisseurs viennent puis repartent sans investir.»
Si on sait que l’investissement privé est fortement tributaire de l’environnement des affaires et du cadrage macroéconomique, alors on pourrait se permettre d’affirmer sans risque de se tromper que le Sénégal traine, pèche en matière des réformes dans ce secteur. Inéluctablement, il ne peut en résulte que des politiques d’emplois inopérantes, instables et une absence de création de richesse qui est le moteur de l’économie
Au passage félicitons le Président Papa DIOP pour sa volonté d’instaurer un débat utile pour les populations sénégalaises au sens où il contribue à éclairer la lanterne de nos concitoyens sur le niveau de prise en charge de leurs besoins prioritaires.
Abdoulaye SECK,
Analyste financier, Spécialiste en Finance et gestion des risques
Membre du Comité directeur de la Convergence Démocratique/bokk Gis gis
9 Commentaires
Gass
En Juillet, 2013 (01:08 AM)Ce Diop a été un desastre pour le Senegal. Il a ete un complice actif du regime gabegique des Wade.
Am
En Juillet, 2013 (01:35 AM)@lauteur
En Juillet, 2013 (04:10 AM)vous faites du journalisme à la noix!!!
Monsieur se léve de bon matin et se dit oh un petit article sur seneweb ça peut le faire
et voilà ce que tu nous pond?
Non mais abdoulaye diop serait bla bla bla.... ça frise le ridicule...
va prendre tes comprimés et puis revient nous parler...
Cloudcomputing
En Juillet, 2013 (06:40 AM)Kocc
En Juillet, 2013 (06:50 AM)@abdoulaye Seck
En Juillet, 2013 (06:57 AM)Le temps démontrera que toutes les accusations fallacieuses sur le pouvoir de Wade n'étaient que de la calomnie et du mensonge.
Il y'a certainement eu enrichissement sans cause de certains mais ils sont une minorité et ce n'est pas dans les proportions qui sont annoncés car si le Sénégal avait autant de milliards il serait un pays riche.
Force est aujourd'hui de constater que ce pays se porte plus mal qu'il ne l'était et il est temps pour le président d'ouvrir les yeux et de changer de politique.
Water
En Juillet, 2013 (09:38 AM)A L'auteur De L'article
En Juillet, 2013 (10:23 AM)PS : qu’entendez-vous par « moins value de recette trimestrielle ». J’avoue que je n’ai pas très bien compris ce groupe de mots.
Je ne suis pas un expert. Je veux juste comprendre. lOl
Dope
En Juillet, 2013 (11:50 AM)Participer à la Discussion