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Politique

ENQUETE SUR LE FILS DU PRESIDENT : La face cachée de Karim Wade

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ENQUETE SUR LE FILS DU PRESIDENT : La face cachée de Karim Wade

On l’appelle Karim (il prendrait mal qu’on l’appelle Monsieur). Tout comme on appelle Sindiély Aïda Wade, Sindiély tout court. Né le 1er septembre 1968 à Paris, Karim Meïssa Wade, l’actuel Président de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci) vient au monde sous le signe de la « Vierge ». Arrivé au Sénégal, il le quittera à l’âge de quinze ans. « Vierge » tout comme l’ancien Président de la République Abdou Diouf, il partage avec lui le sens de la méthode, de l’organisation, de la méticulosité et un certain esprit de...rancune. Ne dit-il pas lui-même que « le diable est dans les détails ». Derrière ce colosse debout de 1m,90 se cache un homme mystérieux, pudique. Qui est-il ?

Marié à une Française, Karine (qu’il cache comme un trésor) et père de trois petites filles, Karim Wade maintient sa famille loin des flashes des photographes et des caméras de la télévision. « Celui qui photographie ma famille sans ma permission, je le poursuivrai en justice. Ça, c’est ma vie privée », dit-il souvent.

Ce jeune homme, au regard blanc et fixe comme celui de l’aigle, porte rarement des cravates, adore les pantalons jean et les tee shirts. Il s’est plus révélé au public en 2000 avec la campagne électorale et l’arrivée de son père au pouvoir, un certain 19 mars. À plusieurs reprises, il fait la « Une » de la presse. Souvent, il a été au tribunal en procès contre des journaux. Quand il gagne un procès, il refuse de lâcher le morceau.

À ses proches qui sont intervenus dans le différend l’opposant au journal « L’Observateur », il lâche avec ironie : « je jouais au football, on m’a blessé. L’arbitre a sifflé un penalty et on me demande de ne pas tirer ? Laissez-moi au moins tirer la balle, et on verra si je vais marquer ou non ». L’image est forte même si le football n’est plus sa première passion. Il est devenu fou du jet-ski qu’il aime pratiquer avec son ami, le roi du Maroc, Mohamed VI, tout comme le jeu d’échecs. Il se promène souvent avec un petit modèle de ce jeu pour « esprits supérieurs » (pas comme l’entendait Nietzsche) pour en découdre avec son conseiller, chargé des relations avec les médias, Cheikh Diallo.

Touches pas à Sindiély !

Même s’il a passé beaucoup d’années en Europe, il n’en demeure pas mois que Karim est un « fan » de la musique sénégalaise, plus particulièrement de feu Ndongo Lô. Dans sa voiture, il garde le dernier Cd de l’enfant de Pikine et aime écouter en boucle sa chanson « Jalléma ». Il fréquente aussi le leader du Ram Dan, Thione Seck. Ce dernier le distrait beaucoup. Lors d’une conversation, le président de l’Anoci lui a dit : « Thione, tu as chanté numéro dix que tu as dédié à Abdou Diouf. Je voudrais bien que tu chantes numéro 1 pour le Président ». Le « Président », c’est son père. Si Viviane Wade appelle son époux « Abou », Karim, lui, le vouvoie et l’appelle « Monsieur le Président de la République ». Dans la famille des Wade, on est très proche. Le fils ne supporte pas que l’on parle en mal de sa sœur cadette Sindiély. « On peut parler de la tête, presque sans cheveu de Karim, mais il faut laisser là où ils sont, les cheveux longs de Sindiély », dit-il à ses proches. L’histoire retiendra qu’il ne s’était pas empêché de trouver dans un restaurant une journaliste pour lui asséner sur un ton sec : « Toi, je vais te casser ». Le crime de la consoeur : avoir écrit sur sa sœur. Demandez aussi à Souleymane Jules Diop !

Côté lecture, Karim l’expert en finances, n’aime pas beaucoup la littérature. Il raffole plutôt de livres économiques, comme il aime regarder des films d’action. Cinéphile comme lui, Macky Sall, le Premier ministre, partage le même plaisir des sensations fortes. Entre les deux personnalités, existe une vieille et solide relation. C’est l’un des rares domiciles qu’il fréquente tout comme celui de Abdoulaye Diop, ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances. En dehors de Macky, de Abdoulaye Bladé ou de Thierno Ousmane Sy (qui a été son témoin de mariage) , Karim n’a pas d’intimes dans le gouvernement. Les soirées mondaines ne sont pas sa tasse de thé...glacé, dont il raffole. N’empêche, en 2005, il s’était rendu au Centre culturel Français en compagnie de Cheikh Diallo et de Hassan Bâ pour suivre un concert de...rap !

4 heures de sommeil par jour...

Le rythme de travail de Karim Wade est presque surhumain. L’a-t-il hérité de son père, comme cet amour pour la natation ? Tout porte à le croire. Le fils du Président dort quatre heures par jour et reçoit au minimum cent coups de fil quotidiennement. Ne parlons pas des appels en absence...Son côté négatif ? Il use ses collaborateurs. À n’importe quelle heure, il peut réveiller l’un d’eux pour des détails. Un document, un fait, un rendez-vous...Pour Karim, « le diable se cache dans les détails ». C’est ce qu’il dit souvent à ses proches. Tenez ! Dans la nuit du samedi à dimanche dernier, vers 2 heures du matin, il était sur la Corniche en compagnie de Abdoulaye Baldé, pour les derniers réglages avant le lancement des travaux prévu le lendemain. En jean et baskets, Karim regardait tout et rien, vérifiait les poteaux comme un manœuvre, fixait un boulon... Rencontré non loin de là, un policier de la Brigade nationale de la sûreté de l’Etat (Bnse) nous a confié : « Avec ces chantiers, ce garçon-là peut faire gagner son père. C’est un vrai dur ». Certains qui l’ont connu avant l’alternance ou juste après, pensent qu’il a changé et que le Karim actuel n’a rien à voir avec celui d’avant. « Quand vous avez besoin de lui, il est difficilement joignable, mais quand c’est le contraire, alors là vraiment... », se plaint une de ses connaissances. Il est cependant resté fidèle à Bibo Bourgi qu’il fréquente tous les jours, à la rue Jules Ferry et Thierno Ousmane Sy de la Présidence. Ces deux-là ont été ses témoins de mariage. Le très introduit notaire Me Amadou Moustapha Ndiaye et son frère gardent des contacts suivis avec lui.

Ses deux ennemis ? le « masla » et le « grawoul ». À ses proches, il dit ceci : « c’est le masla et le grawoul qui perdent les Sénégalais. Car, quand un compatriote te dit « grawoul », c’est tout le contraire et c’est parce que c’est grave » ! La sentence est donnée. Aussi, est-il souvent dubitatif même s’il cède souvent face à des explications cartésiennes. D’où son concept de « Génération du concret ». Quand il parle, comme c’était le cas dimanche dernier lors de la pose de la première pierre des travaux de la Corniche, c’est pour dire quelque chose de concret, de palpable. « Karim, à travers le sommet de l’Oci a deux objectifs : ne pas décevoir son père, et ne pas décevoir le peuple Sénégalais », dit une personnalité qui le fréquente. Pour l’heure, papa a dit à maman que son fils a bien travaillé...

Dans l’avion avec la dépouille de Serigne Mourtada

La presse, on se le rappelle, avait mis l’accent sur le fait que le décès de Serigne Mourtada Mbacké avait été verrouillé 72 heures durant. Des journalistes avaient même émis la thèse selon laquelle, un « ndiguel » est venu de Touba pour faire taire les langues. Ce verrouillage était l’œuvre de...Karim Wade. Informé du décès de Serigne Mourtada, il s’est immédiatement rendu au Maroc. En compagnie de Serigne Abo Mbacké, fils de Serigne Mourtada, il a transporté le corps du saint homme à Dakar. Tous les frais ont été payés par Karim qui avait par la même occasion demandé le verrouillage de l’information à tous les niveaux. En dehors des hautes autorités de Touba, seul le Président Wade était au courant du décès..

« Je veux être maire de Dubaï »

Karim est très fidèle en amitié. « Quand je te dis que tu es mon ami, même si t’es en enfer, je viendrai te crier cette amitié », dit-il souvent. Il garde toujours des relations avec son ancien maître coranique, Sékou, qui réside aujourd’hui en Guinée. De même est-il en contact permanent avec Habib Diouf, fils de l’ancien Président du Sénégalais, avec qui il a beaucoup d’amis communs. Les relations entre Karim et Bibo Bourgi ne sont plus à démontrer. De même ses liens étroits avec Ousmane Diop, fils de Mamadou Diop. Déjà jeunes, ils jouaient ensemble au football et faisaient l’équitation. Karim a t-il des ambitions présidentielles comme le prétendent certains ? « Je veux être maire de Dubaï », répond-il souvent, ironique. Très social, la devanture de sa maison sise au Point E ne désemplit presque jamais. Chaque année, c’est plusieurs personnes qu’il convoie à la Mecque. A « L’Ozio » qu’il fréquente souvent comme « Le Mogador » aux Almadies, on se souvient toujours de cette vielle femme nécessiteuse à qui il avait offert un conteneur de friperie « pour l’aider à travailler ». Il aide et a beaucoup aidé des étudiants Sénégalais de l’étranger qui étaient en difficulté (...).

Il ne pardonnera jamais à Idrissa Seck

Côté politique, le Président de l’Anoci insiste souvent auprès de son père pour que ce dernier diminue le prix du riz, du sucre et de l’huile. Il admire le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp) et a une relation particulière avec Amath Dansokho. Vous ne voulez pas le fâcher ? Alors évitez de parler avec lui de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. Quel sentiment éprouve Karim envers Idrissa Seck ? « Le même sentiment que vous auriez eu à l’endroit de quelqu’un qui a traité votre père d’ancien spermatozoïde », dit-il à ses proches.

L’homme d’une courtoisie certaine- il fait lui-même le thé quand il reçoit ses invités au Point E- est néanmoins très taquin. Jeudi dernier, recevant l’humouriste Saneex en compagnie de Gallo Thiello, il a demandé au comédien de Thiès : « Saneex, que veut dire Eupeuteuleuw ? ». Autre exemple. En 2001, alors qu’il conduisait une « 406 », un policier l’interpelle. « Permis ? » Ne le reconnaissant pas, le policier monte dans la voiture et lui demande de prendre le chemin du commissariat central. Va pour les salamalecs. En chemin, le policier lui demande dans quel domaine il exerce. « Finance », répond le fils du Président. « Vous vous appelez comment », ajoute le policier. « Karim », répond-il. « Karim comment ? » insiste l’homme en tenue. « Wade », répond calmement l’autre. Sur ce, le policier tient la tête entre les deux mains. Un geste qui fait ricaner le théoricien de la génération du « concret » qui insiste pour aller au commissariat. En vain. Ainsi est Karim Meïssa Wade.



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