Entre Libéraux et Rewmistes : La guerre des affiches fait rage à Dakar

Depuis l'apparition des affiches et posters géants des candidats, la guerre des affiches fait rage à Dakar. Et, dans cette véritable d'occupation de terrain, aucun candidat ne semble épargné.

‘Moi, si j'avais su ça...j'aurai (sic) pas venu’. Cette phrase, prononcée par un petit garçon, entraîné par d'autres un peu plus âgés que lui dans une embrouille, dans ''La guerre des boutons'', film-culte de Yves Robert, doit inspirer les candidats à la présidentielle du 25 février prochain. Car, beaucoup ont englouti des fortunes dans la confection des affiches, mais aujourd'hui, ils ne savent plus à quel support se fier pour faire passer leur message aux électeurs : murs, arbres, panneaux, etc., des supports censés accueillir ce medium important pour la mobilisation et l'opération de charme, se font rebelles. Poser les affiches et autres posters d'un candidat est devenu un exercice quasi périlleux ; un véritable parcours du combattant.

Surtout à Dakar où, tapies un peu partout, les mites humaines les guettent pour les ronger. La guerre des affiches fait rage !

C'est bien connu qu'en période électorale, la guerre des affiches est un peu comme le baromètre qui dénote de la vitalité d'une campagne, mais cette fois-ci, la virulence qui la caractérise est carrément extrême. Aucun candidat ne semble être à l'abri de tripatouillages des affiches, comme en témoigne ce chargé de communication d'un des candidats. ‘Nous ne pensions pas que le sabotage des affiches des candidats atteindrait une proportion aussi inquiétante. Mais, si les dégâts sont moindres chez nous, c'est parce que nous avions été bien inspirés de ne pas démarrer notre campagne avec les posters géants de notre candidat. Et, les faits nous donnent raison, car depuis vendredi dernier, ceux des candidats qui se sont risqués à cela en paient les frais’, avance-t-il non sans trahir une certaine allusion aux candidats Wade et Idy, dont les hommes de mains se livrent à une bataille sans merci de sabotage des affiches.

Les effets de cette bataille sont visibles à travers la ville et les mites humaines des deux camps s'en donnent à cœur joie comme l'attestent les propos de Ibou, la vingtaine et pro Idy, rencontré à Liberté IV en train de poser des affiches de son candidat. ‘Nous ne sommes pas à l'origine de cette guerre d'affiches, ce sont les nervis du Pds qui circulent la nuit pour décoller et déchirer nos affiches qui ont commencé. Mais, ils doivent savoir que nous ne sommes pas des enfants de chœur. Ils ont commencé et, puisque ce sont eux qui nous ont provoqués, à chaque affiche déchiquetée ou décrochée, nous leur ferons payer cher la provocation’, avertit-il.

Du côté des partisans de Wade, croisés hier vers Liberté I à 1 h du matin sabotant les affiches du candidat Idy, on fait entendre le même son de cloche. ‘Ce sont eux qui ont été les premiers à peindre en rouge les affiches de notre candidat et, comme vous le voyez, nous leur rendons la monnaie de leur pièce. Et s'ils n'arrêtent pas leur barbarie, nous allons leur montrer qu'à ce jeu-là nous sommes les plus forts’, menace ce jeune perché sur un échafaudage de fortune, à quelques mètres de Score Liberté I, posant des affiches de Wade sur le poster géant de Idy invitant à voter pour ‘Le président du vrai changement’. Opération à la fin de laquelle le visage de Idy se transformait en celle de Wade avec l'invite à voter Wade : ‘Le vrai président’. Au point où, un confrère qui n'avait pas vécu la scène en vienne à se demander si les posters changeaient au jour le jour du fait des coups ou parce que les candidats ne paient que pour un jour aux publicistes. Non, la vérité est que de vrais ‘artistes’ passent par là chaque fois que de besoin et font tout pour que leur candidat ne souffre pas d'ombrage. En somme, leur mission consiste à tout faire pour rendre moins, sinon pas visibles les adversaires de leur candidat.