Entretien Avec Idrissa Seck : « Je vais construire la première force politique du Sénégal »

Du jeudi 14 au dimanche 16 avril dernier, Idrissa Seck était dans le Saloum. L'ex-Premier ministre, accueilli par son nouvel allié, le marabout politicien dira que l'objectif principal de sa visite a été d'aller à l'écoute des populations toutes catégories confondues. Cette visite qui intervient quelques semaines après sa déclaration de candidature aux prochaines élections, a été une occasion pour Idrissa Seck d'aborder quelques questions. De son rapprochement avec Serigne Mamoune Niass, à son dossier judiciaire, aux raisons de sa candidature, en passant par la détresse paysanne. L'ex-Premier ministre tire le bilan de son séjour dans le Saloum. Entretien

L’Office : Vous venez d'effectuer un séjour de quatre jours dans le Saloum, dites les raisons de votre visite .

Idrissa Seck : « Je voudrais d'abord rendre grâce à Dieu et remercier très vivement toutes les populations du Sine Saloum qui m'ont accueilli admirablement, remercier toutes les autorités religieuses, politiques qui m'ont également accueilli de façon admirable, remercier particulièrement Serigne Mamoune Niass qui fit l'un des premiers leaders politiques à m'apporter publiquement son soutien dans le cadre du projet que je porte. La philosophie de cette visite s'inscrit dans ce que j'ai fait avant ma déclaration de politique générale lorsque j'ai commencé ma mission de Premier ministre, c'est-à-dire être à l'écoute des populations toutes catégories confondues pour bien m'imprégner de leur situation et pour lesquelles la prise en charge constitue le fondement de ma mission. C'est ce que j'ai également entrepris cette fois-ci en direction de ma profession de foi. Tout au long de cette mission, j'ai pu prendre l’exacte mesure de la détresse paysanne. J'ai pu écouter toutes les populations me dire à la fois leurs angoisses et leurs espérances. C'était le but de ma mission qui est préparatoire à notre profession de foi.

Vous étiez là au moment des bons impayés. Aujourd’hui vous êtes là dans le monde rural, et vous vivez leur détresse. Quel sentiment vous nourrit ?

« Au moment des bons impayés, dans ma déclaration de politique générale, j'avais annoncé que tous les bons seraient payés. Et, le lendemain les opérations avaient démarré. Donc les paysans savent que je fais ce que je dis. Et ils ont cette confiance qu'ils m'ont à nouveau exprimée et je convoite de Dieu qu'il m'assiste dans la possibilité de répondre à nouveau à cette espérance. »

Parlant de politique, est ce qu'on peut dire que le rapprochement Idrissa Seck-Mamoune Niass est confirmé à partir de Kaolack ?

« Le rapprochement existe depuis longtemps. Vous l'avez entendu à plusieurs occasions exprimer publiquement son soutien et le soutien de sa formation politique. Nous avons bien sur profiter de mon séjour à Kaolack pour approfondir ces discussions. Je ne parle pas de troisième pôle. Ce que je suis en train de construire, c'est la première force politique du Sénégal sur laquelle je m’appuie pour atteindre l'objectif d'occuper la station présidentielle. Cette force politique est en construction. Il est évident que le Rp de serigne Mamoune Niass y occupe une place importante comme d'autres formations politiques. Mais comme je l'ai annoncé, nous construisons une équipe représentative des compétences et des vertus de notre peuple. »

« Votre cortège a été bloqué à Nioro par des jeunes. N’est-ce pas un signe qui peut vous faire peur ?

« J e redis ma volonté de créer un Sénégal de paix, de tranquillité et de stabilité. La culture de violence doit être écartée. Je condamne naturellement la tentative, puisqu'elle n'a pas réussi. »

On parle de réouverture de votre dossier judiciaire.

« Ce dossier est clos depuis le premier jour. J'ai dit que d'ici à l'extinction du soleil, personne ne pourra rien me reprocher d'illégal et jusqu'à aujourd’hui, pas une seule pièce, pas une seule phrase de procédure ne vient me contredire et pas une ne pourra à l'avenir. Pour moi, c'est une non-question, toute mon énergie est mobilisée, à la préparation du projet de redressement national et à la constitution de l'équipe représentative des compétences et des vertus de notre peuple. »

Vous posez votre candidature contre Wade, pourquoi ?

« D'abord aucune des informations que je détiens, ne me permettent d'envisager sa candidature, j'ai posé la mienne. »