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Politique

Entretien avec......Latif Guèye, Secrétaire Général du RDS: “Il n’y a jamais eu de rupture, dans notre compagnonnage avec Wade”

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Entretien avec......Latif Guèye, Secrétaire Général du RDS: “Il n’y a jamais eu de rupture, dans notre compagnonnage avec Wade”
“Examen de passage réussi !”, pourrait-on dire, pour le Rassemblement démocratique Sénégalais (Rds), que dirige le non moins leader de l’Ong Jamra, Abdou Latif Guèye. Ces dernières semaines, nombreux auront été les militants et sympathisants du Rds, notamment la tendance modérée, a avoir retenu leurs souffles, tant le suspense était pesant, à la veille du 3e Conseil national de ce parti, qui devait consacrer la position définitive du Rds par rapport aux scrutins décisifs du 25 février prochain. Au bout du compte, Latif Guèye aura vaille que vaille réussi – à l’issue de délicates manœuvres – à rallier à “sa cause” l’aile dure de son parti qui, jusqu’à la dernière limite, semblait déterminée à consommer la rupture définitive du Rds d’avec la Mouvance présidentielle. Il a fallu pas moins de cinq mois de tractations pour qu’un consensus fût trouvé. Mais force est de reconnaître que l’autre élément déterminant qui aura permis de sauver la situation, aura été les bonnes dispositions dont a fait preuve le Secrétaire général national du Pds, le président Abdoulaye Wade, en dépêchant dare-dare son directeur de campagne, le Premier ministre Macky Sall pour que la bonne intelligence entre le Rds et le Pds puisse être sauvegardée.
Messager : Pourquoi avoir tenu votre Conseil national à quelques semaines seulement des élections ?
Latif Guèye : Statutairement, le Rds est tenu de convoquer son Congres tous les deux ans. Mais avec la proximité des élections nous risquions de ne pouvoir tenir cette assise que plusieurs mois après le scrutin. Ce qui serait un non-sens. Et puisque les textes qui régissent le Rds nous donnent la possibilité de tenir un Conseil national entre deux Congres, le Bureau politique a alors convoqué cette instance qui, comme vous en avez été témoin, s’est par la suite transformée en Congrès extraordinaire. Et le tour est joué !

Il semble que vous ayez précipité la tenue de ce Conseil national pour court-circuiter l’aile dure de votre parti ?
Pas du tout. En ma qualité de responsable moral du Rds, investi de la confiance de mes camarades, je me devais de trouver une solution, après plusieurs mois de débats contradictoires internes, pour que nous puissions tenir cette séance statutaire de notre parti, afin de prendre clairement position, par rapport aux échéances cruciales de février 2007. Je considère que le Rds n’a pas le droit, dans cette phase du virage délicat qu’emprunte présentement notre pays, de laisser l’histoire politique se faire sans lui. D’autant que nous sommes, depuis plusieurs années, présents dans l’arène politique. C’est d’ailleurs une des raisons invoquées par ceux que d’aucuns qualifient de “faucons du Rds” pour exiger que le Rds aille aux élections sous sa propre bannière. Naturellement j’étais personnellement plutôt favorable à ce que l’on accompagnât encore le Président Wade, ne fût-ce que pour lui permettre de parachever les innombrables chantiers qu’il a initiés au profit du peuple sénégalais.

Est-il vrai que les Islamistes constituent cette fameuse “aile dure” du Rds ?
Vous savez, le Rds a été créé dans le prolongement d’une autre structure dont j’assume la direction. Il s’agit de l’Ong Jamra qui, comme vous le savez, a célébré en mai dernier ses 25 ans de présence sur le terrain socio-éducatif Vingt cinq années pendant lesquelles mes compagnons et moi n’avons jamais fléchi dans la lutte contre les fléaux sociaux, que constituent particulièrement la toxicomanie, la pédophilie, la dégradation de l’image de la femme, etc. Il est vrai que cette ligne nous a valu un fort mouvement de sympathie dans certains milieux islamistes et, conséquemment, de nombreuses adhésions dans les différentes cellules régionales et départementales de Jamra. Lorsque nous avons décidé, la veille de l’Alternance de 2000, précisément le 17 août 1999, d’investir l’arène politique, en obtenant plus tard, le 09 mai 2000, le récépissé de reconnaissance du Rds, ce courant de sympathie s’est maintenu et même renforcé, en se transformant en une vague d’adhésion de ceux que vous appelez “islamistes”. Je trouve que ces derniers sont restés logiques avec eux-mêmes en consentant à nous accompagner, au Rds, dans une autre forme de combat, politique celui-là, mais toujours pour la dignité et le mieux être du Sénégalais. Ce combat que nous menons donc présentement n’est en fait qu’un prolongement des actions que nous menons depuis 25 ans dans Jamra. C’est ce qui explique d’ailleurs que nous ayons parmi nos slogans, au Rds, celui-ci : “le véritable développement, c’est le changement de comportement”. Tant nous sommes convaincus que l’élément central de toute politique de développement devrait être “l’Homme”. En effet, on ne peut prétendre développer un pays tant que des efforts ne sont pas faits, et encouragés, pour venir à bout de nos tares, presque congénitales, et qui ont noms : paresse, fourberie, goût du gain facile, etc. Il faut travailler au changement des mentalités. C’est une nécessité vitale pour accompagner et pérenniser nos acquis socio-économiques. Je ne me lasserai jamais de le dire : même si on déversait des milliards par jour au Sénégal, alors que nous passons le plus clair de notre temps à
nous faire des croc-en-jambe, à nous administrer mutuellement des coups bas, à reléguer l’intérêt de la communauté au second plan, au profit des fantasmes de nos individualités égoïstes et mesquines, beaucoup d’efforts entrepris par l’élite risquent de se révéler vains. Regardez vous-même : malgré les immenses réalisations de l’Alternance - comme la prise en charge médicale gratuite des retraités avec le Plan Sésame, le renforcement des droits de la Femme avec le droit à la propriété foncière et la prise en charge médicale de l’époux, la généralisation des bourses et des aides scolaires, la dotation d’équipements ultra-modernes aux agriculteurs, l’allégement de la fiscalité des entreprises pour leur permettre de recruter plus facilement, etc., on a l’impression que les Sénégalais sont plus que jamais fatigués. Et c’est de bonne guerre pour l’opposition de saisir la balle au bond pour dire que “rien n’a été fait”. Il aurait été plus adéquat de dire que “beaucoup de choses ont été réalisées, mais c’est insuffisant”. Et non que “rien n’a été fait”. C’est injuste. Bref, il y a un énorme chantier qui attend l’équipe victorieuse, au soir du 25 février 2007.

Donc vous ne quittez plus la Cap 21 ?
Il n’a jamais été question pour le Rds de quitter la Cap 21. Il s’agit d’une coalition de partis à la naissance de laquelle nous avons concrètement contribué, et ce depuis le Frte, en passant par le Fal, dont nous sommes également membre fondateur. Ce n’est pas logique de bouder une structure pour laquelle nous comptons parmi les géniteurs légitimes. Grâce à Dieu, à l’occasion de ce Conseil national, tous les segments du Rds ont pu trouver un consensus salutaire, qui nous a évité la scission. C’est à l’unanimité – donc sans aucune voix discordante – que le Conseil national du dimanche 10 décembre dernier a pu adopter la résolution portant investiture de Me Abdoulaye Wade, comme candidat du Rds à l’élection présidentielle du 25 février 2007.
Il est donc clair que le Rds battra campagne pour la réélection du Président Abdoulaye Wade, mais qu’en est-il des législatives ?
Notre partenariat avec le Pds se poursuit également à ce niveau. Il est vrai qu’en mai 2001, lors des précédentes législatives, nous avons vécu une expérience très amère avec nos amis libéraux. Il est inutile de revenir sur ces déconvenues du Rds, lors de ces investitures de 2001. Sachez simplement qu’aucun de nos candidats n’était finalement apparu sur les listes définitives, lors de leur publication - après qu’on eût, bien entendu, dissuadé le Rds, lors de négociations informelles, de se présenter sous sa propre bannière. L’argument alors invoqué était “d’éviter l’éparpillement des suffrages de la majorité”. Au bout du compte, nous n’étions présents ni dans les listes de la Coalition Sopi, tout en étant malheureusement forclos auprès du Ministère de l’Intérieur. C’était douloureux. Et cela avait même suscité beaucoup d’incompréhensions dans nos rapports avec le Pds et beaucoup d’amertume dans nos rangs. Forts de cette mésaventure, nous allons cette fois-ci veiller au grain. Bref, sachez simplement que nous irons à ces législatives en partenariat avec le Pds. Les modalités de ce partenariat seront portées à l’attention de l’opinion, dans le cadre d’une cérémonie publique (ndlr : dont la date du 18 décembre a été retenue) réunissant une délégation du Pds, dirigée par le Directeur de campagne du président Wade, Macky Sall, et une délégation du Rds que je dirigerai personnellement. Nous procéderons alors à la signature officielle d’un Protocole de partenariat électoral, dont les contours auront été définis, dans le cadre de négociations préparatoires, par les plénipotentiaires des deux partis.

Et après ?
Et après nous serons fins prêts pour battre campagne aux cotés de nos frères libéraux, en vue d’assurer une réélection triomphale du Candidat Abdoulaye Wade ! Tout en unissant naturellement nos efforts pour collecter le maximum de suffrages au profit des listes de notre Coalition. Notons qu’au terme de cet accord le Rds et le Pds, au-delà des scrutins de 2007, s’engagent à “poursuivre l’exploration des voies et moyens susceptibles de renforcer leur partenariat et leur alliance stratégique”.

Serait-ce alors un premier pas vers la fusion ?
L’avenir seul pourra le dire !


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