Les femmes du Parti de la vérité pour le développement (Pvd) désirent être des citoyennes responsables et des agents actifs du développement. Avec leur présidente, Mme Sokhna Dieng Mbacké, elles veulent être bien représentées sur tous les mandats électifs. Même si pour le moment, déclare l’épouse de Serigne Modou Kara Mbacké, le Pvd n’a pas encore défini précisément le chemin qui le mènera aux élections.
Les femmes de votre parti ont investi Serigne Modou Kara Mbacké pour qu’il soit leur candidat à l’élection présidentielle de 2007. Mais, qu’adviendrait-il en cas d’alliance ?
Nous allons vers une mutation constante de l’échiquier politique sénégalais. L’alternance a marqué une date dans les annales politiques du Sénégal, mais ce n’est pas une fin en soi. Et il y a actuellement une émergence de partis de type nouveau, comme le nôtre. Et ces partis vont changer la donne politique, non seulement sur le profil de celui qui va diriger le Sénégal, les années à venir, mais aussi sur le projet de société, qui sera différent de tous ce qui a été imposé par les Occidentaux, que ce soit le libéralisme, le capitalisme, le socialisme ou autre. C’est pourquoi notre leader peut avoir le profil du président de la République des années prochaines.
Vous avez demandé que les femmes soient bien représentées dans les différentes listes lors des prochaines élections. Peut-on savoir si Mme Mbacké sera sur les listes législatives pour être député prochainement à l’Assemblée nationale ?
Le président moral et guide-fondateur du Pvd, ainsi que son équipe, en décideront le moment venu. Tout ce que nous avons fait nous, c’est de demander à M. Mbacké de faire très attention à la place que le Pvd va donner aux femmes et à leurs nombres sur toutes les listes et sur tous les mandats électifs. La femme représente le réceptacle des valeurs de la société. Etant donné que nous sommes un parti d’é-ducation, de formation des masses vers une restauration des valeurs et vertus de nos traditions sociales et religieuses, la voix des femmes, aussi bien dans l’hémicycle que dans le gouvernement, dans les présidences de Conseils régionaux, dans les mairies, communautés rurales et autres, doit être entendue et bien comprise pour un changement de mentalités.
Est-ce que vous aspirez à être tête de liste ?
Tête de liste ou dans la liste, ce n’est pas important. L’essentiel est que les femmes du Pvd soient représentées. Ce n’est pas un problème personnel ni de positionnement. Cette guerre de positionnements n’existe pas dans notre parti. Même si au niveau des hommes, il y a eu quelques tiraillements, au niveau des femmes, nous n’avons pas ce problème. Toute femme du Pvd, qui ira sur une liste, quelle qu’elle soit, représentera toutes les femmes du parti et celles du Sénégal.
Comment analysez-vous la sortie de Idrissa Seck de la prison ?
Le président-fondateur du Pvd avait toujours insisté, depuis l’incarcération de l’ancien Premier ministre, sur l’équité et la Justice. Il avait toujours dit : «Si cet ancien Premier ministre est coupable de quelque chose, jugez-le, mais si vous attendez d’avoir des preuves et pendant ce temps vous le laissez en prison, ce n’est pas juste. Laissez-le aller vers sa famille, vers ses amis, vers ses camarades de parti et autres ! Laissez-lui sa liberté, jusqu’à ce que vous soyez sûr de sa culpabilité !» Donc, si aujourd’hui, il sort de prison, que ce soit un non-lieu partiel ou une liberté provisoire, le Pvd ne peut que s’en réjouir, en attendant de connaître le dénouement de ce qu’on peut appeler un feuilleton dans la vie politique et étatique sénégalaise.
Comment voyez-vous l’avenir politique du Sénégal avec la mise en liberté de Idrissa Seck ?
Idrissa Seck est un homme politique, qui a exercé des fonctions éminemment importantes jusqu’à celles de Premier ministre du Sénégal. C’est un homme du Pds jusqu’à preuve du contraire et qui a des ambitions légitimes comme tout citoyen sénégalais et tout responsable dans ce pays. Mais, sa sortie, ou même son incarcération n’est de nature à bouleverser l’échiquier politique sénégalais. Peut-être que son parti peut être bouleversé ; il peut créer des remous comme ça était le cas pendant 7 mois où il y a eu une fraction, une dissidence presque au sein du Pds, mais ce n’est pas la fin du monde ou le début d’un autre monde. Nous attendons de voir s’il va réintégrer son parti, s’il va créer son propre parti ou entrer dans une coalition. Quel que soit alpha, les élections se passeront et le peuple sénégalais décidera du sort de tout le monde.
Est-ce que le Pvd pourrait s’allier avec Idrissa Seck, si jamais il crée son propre parti ? Le Pvd est un parti ouvert, de rassemblement, de régulation et c’est le grand parti de l’espoir. L’espoir du peuple sénégalais. Il y a une nouvelle morale politique que nous voulons instaurer ; donc, c’est avec beaucoup de critères que nous allons choisir nos alliés. Des critères conformes à nos pratiques, à nos fondamentaux. Donc le moment venu, si une alliance est possible, on la fera ; si elle n’est pas souhaitable, le Pvd ira seul à la grande bataille.
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