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Politique

ENTRETIEN AVEC THIERNO LÔ, Ministre de l'environnement ( suite et fin):« Wade n’est pas l’alter-ego d’Idy qui n’a aucun passé militant »

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ENTRETIEN AVEC THIERNO LÔ, Ministre de l'environnement ( suite et fin):« Wade n’est pas l’alter-ego d’Idy qui n’a aucun passé militant »

À travers cette dernière partie de l’entretien qu’il nous a accordé, le ministre Thierno Lô livre son appréciation sur la création de Rewmi d’Idrissa Seck. Il parle également, entre autres, de ses rapports avec Modou Diagne Fada, le Pr Iba Der Thiam et de la politique d’assainissement au Sénégal.

 
Matin :

En tant que cadre et responsable du Pds, que pensez-vous de la création du parti dénommé Rewmi ?

Thierno Lô :

Ne pas faire de commentaire sur cette affaire de Idrissa Seck est pour moi comme une fuite de responsabilité. Cet homme a le droit en tant que citoyen de créer son parti, la Constitution le lui permet. Et sur ce fait, je n’ai pas de commentaire particulier. Mes observations portent sur le discours de M. Seck. Il me semble qu’il a reconnu en un moment donné, avoir eu une position de pouvoir assimilable au poste de vice-président ou même président de la République. Simplement parce que le chef de l’Etat lui a délégué tous ses pouvoirs. Un rappel: nous avons été les premiers en son temps à la Cdp à parler de dualité au sommet de l’État. C’est avec la fameuse affaire des billets pour le pèlerinage. Il était pour nous inacceptable d’entendre des termes du genre "les gens de Idy", "les gens de Wade". Finalement, ces batailles de clans ont causé plus de tort à la majorité au pouvoir que des actes posés par l’opposition. Nous avons dit qu’il était temps de mettre un terme à cette dualité. Parce que Idrissa Seck n’était pas le dépositaire des suffrages. Aujourd’hui encore, je refuse que l’on nous entraîne vers toute bipolarisation du genre Wade-Idrissa Seck. Simplement, pour qui connaît Wade, il n’est même pas l’alter ego de Idy. M. Seck n’a aucun passé militant au sens légitime du terme. C’est-à-dire que quand nous nous battions, jeunes, contre l’Ups puis le Ps, il n’existait pas. Nous ne pouvons pas accepter que Idrissa Seck qui a été fait de toutes pièces par le président Wade, qui l’a sorti du néant pour lui donner tous les pouvoirs, vienne essayer de nous gérer. En ce qui me concerne, je ne peux me laisser mener par cet homme. Je ne lui reconnais aucune possibilité de pouvoir le faire! C’est pourquoi la majorité autour du président doit sortir de sa léthargie, et ne pas laisser trois ou quatre personnes répondre à Idrissa Seck. Aussi, il n’est même pas question d’en faire un phénomène ou un événement quelconque.

Quel est l’état des lieux dans votre circonscription politique à Darou Mousty ?

Si tout se passait dans le pays comme à Darou Mousty, le président Abdoulaye Wade peut prendre des vacances et aller dormir tranquillement, tout en étant sûr d’emporter les élections à 100 %. Je n’en veux pour preuve que Darou Mousty est premier dans le cadre des inscriptions, dans tout le département de Kébémer. Les six communautés rurales de Darou collent au chef de l’État. Ces populations n’attendent que le signal pour rendre au président tout le bien qu’il leur a offert. J’ai accompagné toutes les opérations dans le cadre des inscriptions. J’ai même donné un véhicule pour faciliter les choses, doté la commission de registres, de carburants, d’un groupe électrogène... Je peux mettre à notre actif la mort de l’opposition dans la zone. À ma venue dans le parti, j’ai pu faire venir les ténors du Ps, de l’Afp et autres. Pour vous permettre de le vérifier, je vous donne des noms : Cheikh Fall de l’Afp tout comme Ndiaw Ka du Ps sont à nos jours au Pds. Et tant d’autres responsables, commerçants, transporteurs, etc.

Quels sont vos rapports actuels avec le professeur Iba Der Thiam ?

Le professeur Iba Der Thiam est mon tout premier ami. Il a été mon maître dans beaucoup de choses. Si j’ai une bonne formation politique comme on peut le dire, je le dois à cet homme. Si j’ai pu comprendre l’histoire politique de ce pays, les hommes, et que j’ai pu apprécier la valeur des personnages comme Amadou Mahtar Mbow, Lamine Senghor, Garang Coulibaly ou avoir une bonne idée du panafricanisme, les luttes syndicales, et que j’ai pu avoir confiance en moi et me forger pour être à même de servir mon pays. Je dois beaucoup au professeur Iba Der Thiam. Il m’a toujours accompagné dans mes prises de positions et dans mes choix. Le professeur Thiam avec tout ce qu’il représente a l’habitude de dire : « A chaque fois que j’avais une contradiction avec Thierno, quand je rentre chez moi, je ne dors pas et j’ai l’impression de m’être trompé ». Il est d'une générosité, d'une humilité que beaucoup de gens ne lui reconnaissent pas. Il est mon mentor.

Vous avez remplacé Modou Diagne Fada à la tête du ministère de l’environnement. Il se trouve être de la même localité Darou Mousty où vous étes en adversité politique. Qu’est ce qui reste de vos rapports ?

Je n’ai remplacé personne. Le président a fait son remaniement et a formé son gouvernement. Et comme il en avait choisi certains, cette fois il s’est convaincu de s’attacher les compétences de Therno Lô. Et comme il a retenu quelqu'un, par exemple au tourisme, à l’économie, moi, il m’a confié l’environnement. Donc, je suis là en tant que citoyen choisi par son président, pour assumer une lettre de mission. Depuis cette date, je fais de mon mieux pour répondre à ses attentes en matière de gestion de l’environnement.

Et votre adversité politique avec Fada...

Je ne me cherche jamais d’adversaire politique au sein de ma formation. Comme tel, je ne considère pas Modou Diagne Fada comme un rival politique. Nous nous réclamons tous du même Pds. Et nous ne sommes pas arrivés au sein de ce parti à la faveur d'une élection. Ce qu’il y a, c’est que le président m’a nommé ministre et m’a envoyé à Darou Mousty d'où je suis natif. J’y suis parti pour renforcer et sécuriser les bases du Pds. En un mot, travailler pour le président de la République. Et dans cette mission-là, je ne regarde ni à gauche ni à droite. Je n’ai pas d’autres préoccupations.

Depuis un certain temps, il a été fait mention de bisbilles que vous aurez eues avec le ministre Farba Senghor. Qu’en est-il exactement ?

Ce n’est pas exact. Pour la bonne et simple raison que Farba Senghor est pour moi un ami. Ceux qui ont suivi récemment la télé ont dû voir que quand les mécaniciens de la Vdn se sont mobilisés dans un mouvement “And ak Thierno Lô fallat Abdoulaye Wade”, à mon arrivée au meeting, j’ai trouvé sur place Farba. Pourtant sans l’avoir invité, il est venu en ami apporter sa contribution. Il a pris la parole et ce qu’il a affirmé est assez édifiant sur nos rapports. Il a dit : « Thierno est mon ami. Je suis venu l’appuyer parce qu’il travaille pour le président comme moi ». Ensuite, il a ajouté : « Partout où je vois quelqu’un de son genre, je ne peux que faire avec lui ». C’est dire qu’au-delà de Farba, je n’ai aucun problème avec un quelconque membre du gouvernement de Macky Sall. Le jour du fameux « set sétal » dont la presse a parlé, Farba m’a appelé le matin. Je n’étais pas là, car j’ai pris une petite fièvre. Mais mes services les plus opérationnels étaient sur place.

Force est de constater les échecs répétitifs des politiques d’assainissement. Pensez-vous pouvoir relever le défi ?

Vous parlez de l’assainissement, mais je suppose que c’est des ordures qu’il est question pour vous. Ces ordures sont là depuis la Sias. Le président Abdoulaye Wade accomplit pleinement son devoir en éjectant 6 milliards de fcfa par an. Multipliez ce montant par 5 ans, c’est 30 milliards que le chef de l’État a mis à la disposition de Sénégalais bon teint. Ceux-là n’ont pas su choisir le bon concessionnaire. Ils sont allés signer un contrat léonin. Ensuite, ils n’ont rien fait pour contrôler la structure en charge d’encaisser l’argent et de lever les ordures. Si ces Sénégalais ont failli à la mission qui leur a été assignée, il va de soi que le pays connaisse ce déboire dans le cas de Ama Sénégal. Cette société a empoché beaucoup d’argent et n’a pas pu nous débarrasser des ordures. Et ceux qui devaient en découdre avec elle l’ont laissé faire. En fait, tout a été une mauvaise gestion dans cette affaire. Et de l’argent a été partagé entre individus. C’est ce que j’ai dénoncé. Réussir la question de l’assainissement implique un certain comportement, et un sens de la République. C’est surtout aussi, une responsabilité à assumer en toute loyauté vis-à-vis de la Nation et du président de la République. Tout ce que ce département a connu est un problème de mauvaise gestion, et je le décrie. Et le président de la République l’a compris très tôt. Il a choisi d’autres Sénégalais. En espérant que ceux-ci ne vont pas tomber dans les mêmes travers que les autres. Et depuis qu’il nous a confié le dossier, nous nous battons pour mettre de l’ordre dans la gestion des ordures et ce, avec les mesures d’urgences que vous avez connues Que l’on nous donne un peu de temps et les ordures seront des souvenirs lointains.


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