Entretien - Talla Sylla « Nous ferons échec au projet monarchique dont Karim Wade est, à la fois, le bénéficiaire et l’instrument »

Le leader du jëf jël, tête de liste de la coalition wa Thiès (entendez wallu askaanu Thiès), est candidat à la mairie de la capitale du rail. Même s’il  n’a pas encore dévoué son programme, Talla Sylla compte mettre en avant l’esprit de concertation, le dialogue inclusif et le principe de la démocratie participative comme méthode de gestion de la ville aux deux gares. Malgré la présence d’un ténor comme Idrissa Seck, prétendant à la municipalité, le chef de file de la coalition wa Thiès a comme leitmotive « Yes we can  », ce slogan qui a vibrer les États-Unis et qui a permis à un certain noir du nom de barack obama  de transformer en réalité ce que beaucoup de ses compatriotes considérant comme une simple utopie. M. Talla Sylla a bien voulu répondre à nos questions…

Le témoin- finalement, vous n’êtes plus le candidat de la coalition « Bennoo Siggil Sénégal » mais le porte étendard d’une autre coalition. Que s’est-il passé pour que la dynamique unitaire se casse autour de votre candidature ?

Talla Sylla- précisions que ni moi, ni un autre n’avait été « LE » candidat de la coalition « Bennoo Siggil Sénégal ».Il  s’agit partout de liste ; sûrement de têtes de liste. Et même sous cet entendement, la dynamique unitaire de la Coalition Bennoo Siggil Sénégal prévaut plus que jamais, car rendez-vous compte qu’à l’échelle nationale, les cas de non réalisation de cette unité, comme chez moi à Thiès, sont l’exception.Et ce même si c’est ce que l’on relève davantage, compte tenu des enjeux et des « personnalités » en présence. Aussi, l’on ne pourrait, à ce niveau, parler de casse de la dynamique unitaire autour la candidature de Talla Sylla à la mairie de Thiès .les discussions pour la constitution des listes de la coalition « Bennoo Siggil Sénégal » ont fondamentalement tourné autour de la représentation des entités qui la composent, suivant l’esprit de la lettre circulaire élaborée à cet effet.

Votre parti est –il toujours dans Bennoo Siggil Sénégal malgré la division constatée à Thiès ?

Notre adhésion à la coalition Bennoo Siggil Sénégal ne répond pas à une loi « tout ou rien ».Nous avons travaillé e toutes nos forces pour que l’unité de l’opposition soit la règle, et sa division,l’exception. Nous n’occultions pas l’occurrence de divergences éventuelles ; et nous avons jusqu’à la fin travaillée à les aplanir. Mais le temps n’a pas joué en notre faveur. Cela dit, même dans les rares zones où il y a plusieurs listes de l’opposition, nous travaillons à es retrouvailles au lendemain du scrutin.

Bennoo Siggil Sénégal est-il réellement solide ? N’est-il pas encore victime de l’opposition séculaire entre niasse et Tanor ?

Qui vivra verra. Je remarque et vous constatez avec nous que l’AFP et le PS sont ensemble à keur Madiabel et à ngueniène (fiefs des leaders des deux partis, ndlr) comme dans la quasi-totalité des collectivités locales.

Croyez-vous en vos chances à Thiès devant Idrissa Seck, les libéraux du PDS et les autres mouvements citoyens ?

Je suis plutôt conscient de la chance que Thiès aura de m’avoir comme maire. Et je ne ménagerai aucun effort pour lui offrir. J’ai fini de faire la preuve de mon désintéressement patriotique. Mon engagement pour Thiès est de notoriété publique. Ma disponibilité totale. Yes we can.

Que représente pour vous gagner les locales à Thiès, ville symbole ? Et quel est votre projet pour la ville ?

Gagner Thiès, ville de résistance, de refus, de dignité… toutes valeurs qui fondent l’esprit de nos combats serait la plus belles des victoires et le plus exaltant des challenges pour l’avenir. Nous aurons l’occasion au cours de la campagne de décliner et dérouler un programme pour Thiès et les thiessois. Nous avons choisi la concertation avec tous les thiessois comme méthode de la gestion de la cité du rail.

Dans une émission politique à canal info news, Ousmane Thiongane, chargé de la communication de rewmi, a parlé de votre parti qui aurait contacté Idrissa Seck  - bien avant sa rencontre avec Wade – pour nouer des alliances à propos des locales. Vous confirmez ?

Comme vous 1e dites si bien, dans le contexte d’avant la rencontre Idy-Wade, le rewmi était, pour nous qui travaillons à l’unité des forces de l’opposition, logé à la même enseigne que toutes ces autres entités que nous avions eu à contacter. En effet, le mot d’ordre était de railler tous les regroupements politiques en dehors de ceux du PDS, de la  Cap 21 et de la mouvance présidentielle. Et c’est dans ce cadre qu’à cette étape, nous avions eu à contacter le revoilà à travers son leader, comme nous  l’avion tenté et réussi avec d’autres forces politiques résolument dans l’opposition au Pds.

N’êtes-vous pas habité par la crainte d’un éventuel report des locales ? et au cas où le président l’aurait fait, quelle serait votre réaction ?

Jusqu’ici, le processus suit son cours sur le quel l’on peut trouver à redire. Mais certains repères comme le décret de convocation do collège électoral se tiendront à date. Au cas ou le président récidiverait pour les reporter, nous lui ferons la « gentillesse » de riposter. Nous préférons croire qu’il ne le fera pas, même s’il n’est plus capable de nous surprendre.

Avez-vous confiance au fichier qui, pourtant, a été l’objet du boycott des législative par l’ossature de « Bennoo Siggil Sénégal » ?

Cette question pourrait sembler davantage s’adresser au FSS ; car le Jef Jel avait participait aux élections législatifs et est représenté à l’assemblée nationale.Mais nous jugeons que les questions autour du fichier doivent être  posées dans le sens de donner l’occasion à ces techniciens qui y avaient travaillé et qui récusent sa fiabilité, d’apporter leurs preuves et d’en tirer les conséquences objectives en démocratie.

Que pensez- vous de la propension du président de la république à installer fiévreusement des délégations spéciales surtout dans les localités gagnées par l’opposition ?

WADE ne croit pas à la politique de décentralisation mais plutôt à une recentralisation autour de ses intérêts politiciens. Il ne conçoit pas que le peuple puisse accorder sa confiance à un autre parti que le sien,à un autre homme politique que lui-même. Mais qu’i ne s’avise pas demain de dissoudre une collectivité locale dirigée par un responsable du Jef Jel. Nous osons espérer que tous les élus de tous bord feront respecter la volonté du peuple face à la propension de Wade à régner par la dictature.

Que pensez-vous Karim Wade investi sur une liste du Pds à Dakar et de l’investiture de ses ouailles ailleurs, notamment Abdoulaye Baldé à Ziguinchor ?

Vous me parlez de quelqu’un qui se voit des << ouailles >> à la place des camarades politiques. Quelqu’un comme moi ne saurait en Karim Wade ne sera même pas chef de quartier à fortiori maire d’une ville ou vivent des femmes et des hommes, de vrais, au courage exemplaire et à l’honnêteté sans tâche.

Pensez du bien. Mais, pour le cas présent de ces élections locales, je préfère le laisser  avec ses << ouailles >>, face à la détermination  des listes de l’opposition. Lesquelles, nous le pensons, en veulent plus que lui.

Karim Wade à la tête de la marie de Dakar, n’est pas un décisif vers le sommet, je veux dire le pouvoir suprême ?

Celui qui avançait, jusqu’ici, masquée est aujourd’hui démasqué. Nous ferons échec au projet monarchique dont il est, à la fois, le bénéficiaire et l’instrument. Il ne sera  même pas chef de quartier à fortiori maire d’une ville ou vivent des femmes et des hommes, de vrais,au courage exemplaire et à l’honnêteté sans tâche.

Un mot sur cette interpellation de Macky Sall !

Le pouvoir est aujourd’hui aux abois qui se lance dans une fuite en avant et dans les dérivatifs comme en atteste la convocation de Macky Sall .Hier comme aujourd’hui ,nous nous constituons en remparts des libertés de la démocratie et de la République. Il est temps que les citoyens prennent leurs responsabilités en mettant un terme définitif à l’arbitraire du pouvoir .C’est par la mobilisation, l’organisation et la lutte que nous y parviendrons.