La Petite-Côte devient, de plus en plus, un point de départ pour des candidats à l’émigration clandestine. Le plan Reva, qui a été révélé aux jeunes de Mbour, tarde à être matérialisé. Ainsi, les jeunes continuent à prendre le large pour se rendre en Espagne…
Le plan Reva n’est pas une réponse concoctée pour, uniquement, mettre un terme à l’émigration clandestine. Ça fait partie de nos actes prioritaires dans le cadre de notre insertion globale de la jeunesse du Sénégal.
Ceux qui partent où qui tentent de partir ne sont qu’une infime minorité, par rapport à la grande majorité des millions de jeunes sénégalais qui ont choisi de rester sur place. Vous pensez qu’on va concevoir des programmes exclusivement réservés à des jeunes qui sont partis et qui sont revenus. Et qu’est-ce qu’on doit faire pour ceux-là même qui ont eu le courage et le patriotisme de rester sur place, en bravant les difficultés et en se débrouillant avec les moyens du bord ?
Encore une fois, le jeune qui est tenté par l’émigration n’est pas fondamentalement pauvre. Celui qui met à la disposition d’un passeur une somme de 500 000 francs Cfa et, qui a la même somme pour argent de poche, n’est pas si pauvre que celui de mon village qui n’a jamais eu 200 000 francs Cfa dans sa vie.
Par ailleurs, nous, on est plus dans la même logique de renforcer le dispositif pour démanteler l’ensemble des réseaux de passeurs, en les réprimant et en faisant des actes majeurs pour que ces derniers puissent savoir qu’ils ont lancé une opération aventurière, d’esclavagisme, extrêmement grave, et qui viole la loi. Maintenant, les initiatives prises en faveur de la jeunesse ont connu un renforcement, de part et d’autre. Nous sommes en train, aujourd’hui, d’affiner notre système d’intervention, pour le rendre plus rapide et plus efficace.
Comment expliquez-vous la ferme détermination des jeunes à vouloir émigrer ?
C’est sur cette question qu’on doit, fondamentalement, insister. Encore, une fois de plus, l’échec lamentable et grave du défunt régime. Je ne regarde pas dans le rétroviseur et ne veux pas accuser encore le passé comme excuse facile. Si les pêcheurs sont tentés par ces aventures, en construisant des pirogues de fortune, pour amener des jeunes, c’est parce que le régime socialiste, sous la responsabilité de Ousmane Tanor Dieng, a bradé nos ressources halieutiques. C’est pourquoi, d’ailleurs, la lumière doit être faite sur cette question, de façon globale, et que des poursuites soient entamées si la responsabilité des uns et des autres est engagée.
De la même façon, aussi, vous savez bien que la perception même du jeune sénégalais à l’étranger était tellement positive. A un moment donné, elle a été entachée par cette découverte qui nous a permis de savoir que Moustapha Niasse, en son temps, procédait à des trafics de passeports diplomatiques et de service, de façon inacceptable.
Tout cela, c’est l’occasion, pour nous, de dire que toute la lumière doit être faite sur ces questions et que les responsables doivent être sanctionnés. Parce que nous constatons, aujourd’hui, par souci d’entretenir des causes partisanes et des intérêts personnels, nos ressources halieutiques ont été bradées et que pour beaucoup, l’image du Sénégal a été torpillée sur des bases mercantilistes.
Correspondant
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