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Politique

FLAMBEE DES PRIX : Le Pds lance sa campagne d’explications

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FLAMBEE DES PRIX : Le Pds lance sa campagne d’explications

Suite à une initiative de l’antenne régionale de la Cellule initiatives et stratégies (Cis) de Thiès, la structure des cadres du Pds, conduite au niveau local par Omar Badiane, un forum sur la flambée des prix s’est tenu, samedi dernier à Thiès. Au cours de cette conférence, le modérateur, le Pr Iba Der Thiam, premier vice-président à l’Assemblée nationale, a invité le public à lancer une vaste campagne d’explications sur la flambée des prix, au sortir, de la rencontre.

« Commencez par votre femme, vos enfants puis le voisinage », a-t-il lancé. Face à des gens qui tentent de profiter d’une situation mondiale pour semer le trouble dans la tête des Sénégalais, le Pr Iba Der suggère qu’il faut donner la bonne information et laisser au peuple sénégalais, plein de lucidité, faire la part des choses.

Animé par le Pr Moustapha Kassé, appuyé par des spécialistes de l’ « Ecole de Dakar » qu’il dirige, la salle du Conseil régional de Thiès a accueilli un nombreux public. Parmi lequel, tous les responsables libéraux du département de Thiès ont marqué leur présence ou se sont fait représenter en cas d’absence. Dès l’entame de sa communication, le Pr Kassé a tenu à camper la flambée des prix dans le contexte global mondial.

Selon lui, cette hausse généralisé et vertigineuse des prix, constatée dans le monde, n’épargne évidemment pas le Sénégal qui fait partie des petits poucets du système financier international. Etant un pays non producteur de pétrole et faible économiquement, le coût de la vie s’y est renchérie comme partout ailleurs. Une des causes agitées par le conférencier demeure la spéculation entretenue par des « forces obscures à travers des multinationales » qui ont eu raison de l’Etat-Nation.

Autrement dit, ces puissances financières mondiales ont la possibilité de se mouvoir sans se préoccuper des frontières ou espaces organisés. Une situation qui a fini de fragiliser les systèmes organisés au point que les secteurs de la production en souffrent terriblement. Cette réorientation des flux financiers internationaux se ressent durement dans le domaine de l’alimentation. Prenant exemple sur la montée en flèche du prix du riz, passé en l’espace de trois mois de 360 dollars à 760 dollars la tonne, le Pr Kassé a démontré l’impuissance d’un petit client comme le Sénégal par rapport à un géant comme la Chine qui paye le tiers de l’offre mondiale en riz. A cela s’ajoute le fait que les pays producteurs de riz en sont aussi consommateurs et donc, pour éviter toute situation difficile sur le plan de leur sécurité alimentaire, offrent à leurs producteurs des prix sur place plus intéressant que ceux pratiqués sur le marché international.

« Une manière stratégique de garder leur production pour leur autosuffisance alimentaire », précise-t-il. Mais comme le riz se cultive dans des deltas, l’avenir de la culture du riz se trouve en Afrique.

Au Sénégal, sur les 250.000 ha de terres cultivables de la Vallée, seul le tiers environ est exploité pour l’instant. C’est pourquoi, le Pr Kassé soutient qu’après avoir raté le départ dès 1960, pour n’avoir pas épousé l’approche de Mamadou Dia sur le plan agricole, le Sénégal s’est davantage enlisé en 1984, en lançant la Nouvelle politique agricole. Une décision prise à la va-vite et qui a démantelé totalement le système de production agricole de notre pays.

Alors, c’est là ou le conférencier salut la mise en place des agences nationales avec l’avènement de l’alternance en 2000. « C’est une autre manière de ramener l’Etat dans le système productif », indique-t-il. Et le Sénégal étant un pays dont le système de production énergétique est construit autour du pétrole, il est évident qu’avec le prix du baril à plus de 100 dollars et l’énergie pesant 30 à 40% sur les coûts de facteurs de production des biens au niveau national, la hausse des prix touche pratiquement tous les secteurs.

C’est ce qui explique la politique de subvention des produits pour éviter que le consommateur sénégalais ne subisse de plein fouet cette forte hausse des prix. Outre ces décisions immédiates prises par le gouvernement, la diversité des sources d’énergies (solaire, éolienne ...) se poursuit. Idem dans le domaine de l’agriculture où la diversification et la mécanisation, demeurent un passage obligé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

« Ceci va permettre au Sénégal de rééquilibrer sa balance commerciale pour tendre vers une croissance durable », souligne le Pr Kassé. Selon lui, la situation n’a jamais été aussi propice, malgré les difficultés du moment, pour relancer notre agriculture dans le bon sens ; c’est-à-dire en faire le moteur de notre croissance.



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