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Fonds Taïwanais, Ics, Phosphates de Matam : Godart brise son silence

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Fonds Taïwanais, Ics, Phosphates de Matam : Godart brise son silence
Attendu depuis longtemps sur les dossiers sur lesquels son nom a été cité, Jérôme Godart est finalement sorti de son mutisme.

Cité dans les fonds taïwanais, les Ics et les phosphates de Matam, M. Jérôme Godart brise le silence. Selon l'homme d'affaires français établi à Nicosie, en Chypre, les seuls dossiers qui le lient avec l'Etat sénégalais, concernent les Industries chimiques du Sénégal (Ics) Un projet qui avait amené le consortium indien (Iffco/Oswall) à renvoyer aux calendes...indiennes la recapitalisation des Ics. Une recapitalisation qui avait fait l'objet d'âpres négociations entre l'Etat sénégalais et les Indiens. Elles achopperont sur la concession des phosphates de Matam. En effet, l'Etat sénégalais ne voulait pas parler de ce projet avec les Indiens qui y tenaient comme les prunelles de leurs yeux. Une position qui avait outré le consortium Iffco/Oswall. Ayant déjà octroyé Matam à Jérôme Godart, l'Etat ne pouvait plus signer avec le consortium indien qui voulait lui aussi ce projet d'exploitation.

Les explications de Jérôme Godart ont mis fin à toute spéculation sur la concession des phosphates de Matam. En effet, ce projet a été concédé à M. Godart depuis...2005. ‘Les phosphates de Matam sont un projet dans lequel nous avons une participation conséquente, et auquel nous croyons et pour lequel nous avons d'ores et déjà beaucoup investi avec notre partenaire (?)’, explique Jérôme Godart. Un partenaire que M. Godart ne veut donner aucune autre explication. ‘Je ne peux pas en dire autrement. Tout ce que je peux dire en ce qui concerne les phosphates de Matam est que je ne peux que regretter la lenteur de l'Etat sénégalais sur ce dossier’, déplore-t-il.

Du côté du ministère des Mines, en l'absence du maître des lieux, Me Madické Niang, un haut cadre confirme l'information selon laquelle Jérôme Godart bénéficie de la concession des phosphates de Matam. Cependant, s'empresse-t-il de préciser, cette concession a été faite sous réserve de la réalisation par les soins de M. Godart des études géologiques et techniques et d'une proposition de développement et d'exploitation que l'homme d'affaires français devait soumettre à la tutelle. Autre condition posée par l'Etat, une participation minimale de 40 % du privé sénégalais et des démembrements de l'Etat.

D'ailleurs, des sources officielles révèlent que M. Jérôme Godart a déjà créé la Société des phosphates de Matam dont il est le président directeur général. Une assemblée générale constitutive a été tenue, en 2005, à cet effet.

Après les Industries chimiques du Sénégal, les phosphates de Matam constituent un autre front ouvert par l'Etat sénégalais. Un contentieux qui risque d'avoir les mêmes effets que ce qui s'est passé avec le litige opposant Offnor, dont Godart est mandataire, et Ics. ‘Les actions engagées devant la justice française ont prouvé que mon mandataire, la société Offnor, s'est comportée en toute bonne foi sur ce dossier (Ics). Les justificatifs des pertes subies ayant été annexés à l'assignation en justice, en sont la preuve irréfutable’, soutient M. Godart. Le mandataire d'Offnor poursuit qu' ''il serait par ailleurs bon de se demander si les Ics ne fonctionneraient qu'à seulement 40 % de leurs capacités de production comme c'est le cas aujourd'hui si elles avaient respecté les engagements contractés avec Offnor’, dit-il.

Sur le préjudice résultant du non respect du contrat Dap (boue) n°Imp/05066003 du 1er juin 2005, Offnor demandait la somme de 68 millions 453 933 dollars ou sa contrepartie en euros (plus de 34 milliards de francs) au titre du préjudice subi du fait de la non exécution de l'Accord préliminaire.

Au finish, les Ics ont versé, entre les frais d'avocats et le préjudice subi par Offnor plus de 12 millions de dollars, soit 6 milliards de francs, selon des sources dignes de foi. Un montant qui devait servir à payer les petits porteurs des billets de trésorerie relatifs (emprunts à court). D'ailleurs, sous cet aspect, le bilan financier 2005 des Industries chimiques du Sénégal a été provisionné de 12 millions de dollars.

Sur les fameux fonds taïwanais de 14 millions de dollars, soit 7 milliards de francs qui auraient transité dans son compte, Jérôme Godart rejette les accusations portées sur lui et menace. ‘Je n'ai aucune relation avec Pierre et Emmanuel Aïm. D'ailleurs, je réserve tous mes droits pour une action en justice en diffamation. Je n'ai reçu aucun dollar provenant des fonds taïwanais qui alimentent le débat au Sénégal. Ceux qui ont cité mon nom dans cette affaire devront en assumer la responsabilité’, martèle M. Godart.

Il faut rappeler que c'est suite à l’effet provoqué par les révélations de l'hebdomadaire Le Témoin sur les 7 milliards de Taïwan que l'Etat a procédé, le 14 janvier dernier, à la répartition des fameux fonds. Un scandale mis au grand jour par la publication de Mamadou Oumar Ndiaye, et auquel le gouvernement n'a jamais apporté un démenti.

L'hebdomadaire rappelait que c'est le président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui avait dépêché à Taïwan son conseiller spécial, M. Pierre Aïm, auprès de son homologue chinois, M. Chen Shui-Bian, pour négocier un financement de 15 millions de dollars devant servir à la réalisation de divers projets de développement dans notre pays.

C’est à cette occasion en effet que M. Pierre Aïm a reçu la somme de 15 millions de dollars (7, 5 milliards de francs Cfa environ au cours de l’époque) pour le compte de son mandant.

M. Pierre Aïm nie que son fils Emmanuel Aïm possède un compte bancaire à Nicosie, en Chypre. M. Aïm a expliqué au Témoin qu’après avoir reçu les fonds, il les a versés dans le compte bancaire qui lui avait été indiqué par le chef de l’Etat, à Chypre, et que lui-même a transféré son million de dollars de commissions dans le compte bancaire de son fils Emmanuel, à la Bank of América, 401 Lincoln Road aux Usa.

C'est à la suite de cela que M. Godart a été cité dans l'affaire. Les dollars de Taïwan se sont retrouvés à Chypre, et transité par le compte bancaire de son fils mais... aux Etats-Unis, à la Bank of América rue Lincoln Road plus précisément. ‘Et c’est à partir de ce dernier compte qu’ils ont été virés à Chypre dans le compte de la société Fitem Entreprises Limited ouvert dans les livres de la Société Générale. La société Fitem Entreprises qui appartient non pas à Emmanuel Aïm comme nous l’avons écrit mais... à M. Jérôme Godard’, selon Le Témoin.

A en croire M. Godart, il n'est ni de près ni de loin lié par cette affaire, ‘et l'Etat sénégalais a amené les preuves que je ne suis pas concerné’, estime-t-il.

Selon lui, les scandales sur les comptes bancaires devront être trouvés aussi du côté de la Banque méditerranéenne de Beyrouth (Liban), d'autres à Chypre, Dubaï et Paris, cite-t-il, sans aucune autre précision.



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