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Politique

Gestion deniers publics - El Hadji NDIAYE, secrétaire exécutif de Wacco ak Alternance : « Si les Sénégalais ne sont pas informés, c’est une perte pour toute la Nation »

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Gestion deniers publics - El Hadji NDIAYE, secrétaire exécutif de Wacco ak Alternance : « Si les Sénégalais ne sont pas informés, c’est une perte pour toute la Nation »

A l’instar des autres structures satellites du Parti démocratiques sénégalais (Pds), le mouvement Wacco ak Alternance, par la voix de son secrétaire exécutif, El Hadji Ndiaye, s’est prononcé sur le débat relatif à l’audition de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), par l’Assemblée nationale. Selon El Hadji Ndiaye, le Sénégal y gagnerait, si Me Wade autorisait l’Anoci à se présenter devant l’Assemblée nationale afin, dit-il, d’éclairer la lanterne des Sénégalais. Il considère que «si les Sénégalais ne sont pas informés (sur la gestion de leurs deniers publics), c’est une perte pour toute la nation».  

Comment vous appréhendez cette guerre feutrée entre Macky Sall et Karim Wade à propos de la convocation de l’Anoci à l’Assemblée nationale ?

Ecoutez, le débat n’oppose pas Macky Sall et Karim Sall. Du tout ! C’est plutôt un débat entre Macky Sall et le président de République. Vous savez, je suis personnellement l’information, à la source. C’était pour reconstituer les faits parce qu’il y avait beaucoup de confusion entre ce qui se dit et ce qui s’est réellement passé. Sachant que la vérité était autre par delà les apparences, j’ai voulu rendre service à l’opinion en allant faire mes investigations. Je trouve que le point de départ de tout cela, c’était une lettre du président de l’Assemblée nationale (Ndlr : Macky Sall), adressée au ministre de l’Information, chargé des relations avec les Institutions, Bacar Dia ; lettre dans laquelle il lui demandait de bien vouloir convoquer les responsables de l’Artp (Agence de régulation des télécommunications et des postes : Ndlr) et de l’Anoci aux fins d’une audition. Une lettre datée du 12 septembre, signée dûment par le président de la République a fait l’objet d’une réplique de la part de ce dernier, en invoquant l’article 44 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Alors, il n’y a pas une opposition de débat entre Macky Sall et Karim Wade. Le premier voulant avoir l’œil ou mettre la main sur certains responsables qui dépendaient du président République s’est vu tout simplement opposer une fin de non-recevoir par le président de la République qui estimait qu’il devait passer par lui. Maintenant, il faut reconnaître que ce sujet pouvait servir de pâture et à la presse et à des gens appartenant à des camps différents. Les uns veulent bien vendre ; les autres veulent alimenter un débat qui est hors du temps. Parce que nous, nous refusons de parler de succession pour le moment, même si nous acceptons que le débat soit posé.

Etes-vous favorable à l’audition de l’Anoci par l’Assemblée, afin d’éclairer la lanterne de Sénégalais sur la gestion de cette structure ?

Absolument ! L’Anoci devrait être auditionnée afin que tous les Sénégalais aient le cœur net sur la gestion de leur devenir. Mais notre rôle est de rétablir. Nous ne voulons pas tomber dans le piège de deux choses. Premièrement : «Le haïr sans cause», c’est-à-dire pour des querelles de succession qu’on se laisse emballer dans une guerre qui n’est pas la nôtre. Deuxièmement, «Aider sans cause», autrement dit être partisan de quelqu’un sans savoir ce qui se passe réellement. Ces gens ont risqué, soutenu l’effet de cette cause, sans cause.

Quelle est là la responsabilité du chef de l’Etat par rapport aux attaques que subit le président de l’Assemblée ?

Je suis d’avis de ceux qui soutiennent la thèse selon laquelle la crédibilité des institutions participe de la force de l’Etat. Sous ce rapport, le président de la République, gardien de la Constitution, devrait tout simplement, quand il le faut, rappeler les gens à l’ordre surtout quand il s’agit d’hommes d’Etat comme Farba Senghor. Il faut avouer que Farba Senghor, même s’il agit au nom d’un clan, n’a pas été élégant. Parce que sous le manteau d’un ministre de la République avoir un comportement qui frise celui d’un pauvre citoyen comme moi, il est hors de question. Ma critique va à l’encontre du député Khouraïchi Thiam qui doit arrêter de convertir en science rationnelle ses propres démêlées avec Macky Sall. Ce débat ne doit pas être personnel. Il ne faut pas s’incruster dans cette brèche pour régler ses comptes, au nom de la Nation, à un adversaire. Ce n’est pas décent ! Ça ne va pas embellir l’image de Pds. Nous disons donc qu’il fallait simplement constater l’erreur de procédure de Macky Sall et l’inviter à reprendre la lettre, mais en respectant cette procédure tout simplement. Donc, j’invite le président de la République à mettre fin à ce conflit. Mais, il faut que les gens arrêtent de diaboliser Karim Wade que, personnellement, je ne connais pas, que, la plupart de ceux qui parlent de lui, ne connaissent pas. C’est ce que j’appelle tout à l’heure «les haïr sans cause». Moi, je me garderai de parler de l’homme tant que je n’aurai pas appris à le connaître. Ceci est valable pour la structure qu’il dirige (il s’agit de l’Anoci, dont Karim Wade est le président : Ndlr). C’est pourquoi je vais, avec la structure que je dirige chercher, visiter, comprendre ce qui se passe. Je crois que cela le crédibiliserait et crédibiliserait tout le Sénégal en entier.

Mais, ce n’est pas votre rôle ; vous êtes une association privée. Il y a des structures qui sont là pour ce travail… 

J’ai dit tantôt que le Sénégal gagnerait en voyant le président de la République, après avoir rectifié, demander que la procédure soit respectée afin d’éclairer la lanterne des Sénégalais sur ce qui se passe. Mais pour être honnête, à partir des investigations que j’ai pu faire, il n’y a pas péril en la demeure. C’est seulement la guerre des clochers qui a amené tout le monde à penser que ce qui se passait là-bas était peut- être opaque.

Pourtant, j’ai été agréablement surpris d’apprendre que le contrôle financier était dans les locaux. J’ai appris, par le biais du représentant du Synpics (Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal : Ndlr), que les marchés de l’Anoci étaient en général réguliers, car 98% de ces marchés ont fait l’objet d’appels d’offres, et que seulement 2% étaient passés de gré à gré. C’est très important car, l‘information vient du Synpics. J’ai aussi été agréablement surpris d’apprendre que l’Inspection générale d’Etat (Ige) va faire une visite dans les locaux de l’Anoci. J’ajoute également que le budget est géré par Abdoulaye Sadji, inspecteur du Trésor détaché. Je me suis dit que si le budget est géré par l’inspecteur Abdoulaye Sadji, la gestion financière effectuée par le ministère des Finances, ils n’ont pas de fonds qu’ils gèrent eux-mêmes. Si donc l’Anoci faisait obstacle à ce que l’on puisse pénétrer dans ce bâtiment (pour l’auditer), on peut la contourner en allant interroger le ministère des Finances ou directement Abdoulaye Sadji ou le Trésor. C’est pourquoi je dis qu’il faut recadrer le débat dans un souci d’équidistance. Si le Sénégal n’est pas bien informé, c’est la perte pour toute la Nation. Mais, si le Sénégal est bien informé, ce sera le gain de toute la population.

Aujourd’hui, le Sénégal traverse une crise économique avec la flambée des prix des denrées de première nécessité. Qu’en pensez-vous ?

Il faut relever que le Sénégal, malheureusement, dans l’espace Uemoa, est le pays qui a les produits les plus chers. Il faut arrêter cette tradition. Certes, le Sénégal n’est pas parmi les pays les plus riches mais, il n’est pas non plus le pays le plus pauvre.

Comment les produits de ce pays peuvent devenir les plus chers ici, alors qu’on a uniformisé les taxes dans l’espace Uemoa, le niveau de la Tva ? Il y a d’autres pays sahéliens plus pauvres même et où la vie est moins chère. Il y a également d’autres pays riches qui pouvaient se permettre d’avoir un coût de marché beaucoup plus élevé. Ce n’est pas le cas. Mais pourquoi ? Ça c’est une caractéristique purement sénégalaise. C’est cette tradition-là qui doit disparaître. Pour ce faire, il faut que les lois soient strictement appliquées. Je disais sur une autre station de radio que la loi 94-63 ayant institué la libéralisation dispose, entre autres, que si l’esprit de faire baisser les prix n’était pas respecté dans les marchés, l’Etat pouvait suspendre la loi en fixant les prix pendant deux mois, renouvelables une fois. De plus, si nous sommes tributaires du marché mondial par rapport au produit pétrolier, pourquoi ne pas informer juste en disant au peuple : «Voilà ce qui se passe», pour le préparer à accepter le nouveau cours des prix. L’Etat ne le fait pas et c’est une défaillance pour que les commerçants arrêtent de céder les produits aux prix qui leur conviennent.

Il y a trop de choses à faire. Il y a une part de responsabilité des commerçants, mais il y a d’une part de responsabilité de l’Etat. Mais nous ne pouvons pas continuer à dépendre du marché international. Nous avons beaucoup de terres. Qu’est-ce qui nous empêche d’aller cultiver la terre ? Pour ce faire, il faut que le sursaut soit fait par les élites. Au Sénégal, on a institué une politique telle que le monde rural vit un complexe par rapport au monde citadin. Aujourd’hui, tout le monde veut venir en ville. C’est ainsi que les terres sont abandonnées ; c’est ainsi que l’agriculture ne peut plus bouger parce qu’elle est piégée. Or, au début des indépendances, elle était privun mouvun (poumon).

En cela, je salue l’initiative du président de la République en instituant le plan Reva (Retour vers la terre). Malheureusement, ce projet n’a pas connu un bon avocat. Quand on veut installer des méthodes révolutionnaires, il faut les faire accepter par les populations, mais à travers des mains crédibles, des vecteurs d’information. Au bout du compte, tout se trouve dans l’esprit de la méthode. Malheureusement, l’homme (Farba Senghor : Ndlr) à qui l’on a confié ne correspondait pas, à mon avis, au meilleur profil. Le plan Reva doit être mieux explicité afin que les Sénégalais sachent la vérité, à savoir qu’on ne peut se développer sans passer par l’agriculture.



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