Habib Sy à l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum « Vous nous avez légué des pertes de 108 milliards »

La récente sortie de l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum sur l’état des finances publiques, la gestion du pays par l’alternance, n’a pas eu l’heur de plaire au ministre d’Etat, ministre des Infrastructures. En réplique à l’affirmation du dernier chef du gouvernement du Président Abdou Diouf, Habib Sy révèle qu’un audit du gouvernement de Mamadou Lamine Loum a permis de déplorer des pertes de l’ordre de 108 milliards de Fcfa.

C’en a tout l’air de la réponse du berger à la bergère. Vingt-quatre après la sortie du dernier Premier ministre du Président Diouf dans le n° 1620 du « Quotidien » du mardi 3 juin 2008, la réponse du ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres, des télécommunications et des Tic ne s’est pas attendre. En marge d’un forum organisé hier, sur la régulation et le partenariat des télécom/Tic, Habib Sy a laissé entendre, en réplique aux déclarations de M. Loum qu’un audit effectué après le départ de l’ancien Premier ministre du Président Diouf a permis de savoir que les pertes subies par l’économie sénégalaise étaient de l’ordre de 108 milliards de Fcfa ». Le ministre d’Etat ajoute : « Ce que Mamadou Lamine Loum à légué en tant que Premier ministre, c’est aussi le manque criard de transports publics, des routes monocouches détruites par la moindre pluie, des malades qui mourraient en cours d’évacuation dans les différentes structures sanitaires, un taux de pistes de 1o% que nous avons aujourd’hui porté à 30% ». «Dans son livre intitulé « Le Sénégal au 1° avril 2 000 », poursuit Habib Sy, Mamadou Loum renseigne que le Parti socialiste a investi sur les infrastructures 200 milliards de Fcfa de 1993 à 2000. Ce qui est insignifiant si l’on sait que de 2000 à 2006, le Pds au pouvoir a investi 751 milliards de Fcfa sur les infrastructures. » Il s’agit, avec le Pds, des routes enrobées denses qui gagnent en épaisseur et non plus des routes monocouches que le Ps construisait et qui ne pouvaient pas du tout résister à plus d’un hivernage. Ces routes monocouches, explique le ministre d’Etat, sont révolues et l’heure est à la construction d’infrastructures modernes. «La route Kaolack-Kaffrine a coûté 43 milliards de Fcfa alors que la Corniche a été réalisée à hauteur de 28 milliards Fcfa. C’est parce que le coût de réalisation d’une route en milieu urbain est plus coûteux qu’une route rase campagne. En milieu urbain, la construction d’une route exige beaucoup d’aménagements. Ces aménagements sont parfois plus coûteux que la route elle-même. Ceci, l’ancien Premier ministre doit le savoir avant de raconter n’importe quoi », a notamment dit Habib Sy. Interpellé sur le retrait éventuel de l’Etat du capital de la Sonatel, le ministre d’Etat s’est limité à dire ce qui suit : « Quand la décision sera prise, vous serez au courant. Pour le moment, il n’en est rien ». Le ministre a par ailleurs laissé entendre aux participants au forum que le Sénégal est en train de mettre en place un cybervillage à l’entrée de Dakar. « Sa vocation est de recevoir les entreprises évoluant dans le domaine des technologies de pointe hautement compétitives de e-commerce, l’objectif étant de stimuler le secteur privé dans le domaine du commerce », a souligné le ministre d’Etat.