Pourtant, les organisateurs informent qu'ils ont bien invité les différentes représentations diplomatiques du Sénégal à Paris. Des lettres d'invitation ont été envoyées à l'Ambassadrice du Sénégal à Paris, au Consul général du Sénégal à Paris, au délégué permanent du Sénégal à l'Unesco, précisent-ils. Mieux, des émissaires spéciaux ont été envoyés auprès de ces différentes personnalités afin de leur remettre des invitations ‘de peur que la Poste n'achemine avec retard les courriers’, même si l'on sait qu'une lettre postée de Paris et à destination de la région parisienne, ne fait que 24 heures pour arriver à destination. Alors pourquoi ces autorités n'ont-elles pas fait le déplacement ? Leur calendrier leur permettait-il ? Si oui, pourquoi n'ont-elles pas envoyé des représentants ? Voilà des questions qui intriguent même les Sénégalais qui ont assisté à la cérémonie.
Interrogé sur ces absences remarquées, le sociologue Babacar Sall, coordonnateur de la journée d'hommage, soutient : ‘Nous avons fait notre devoir en les invitant. C'est à eux de faire le leur en répondant à l'invitation qui leur a été adressée’. Pourtant Mamadou Dia, à défaut d'obsèques nationales, soutiennent des observateurs, mérite bien l'attention des autorités, fussent-elles libérales. De toutes les façons, remarquent-ils, l'Etat est impersonnel et doit le rester en toute circonstance. Il doit reconnaître la valeur de ses citoyens, surtout les plus méritants d'entre eux. En plus que fait-on de la continuité de l'Etat ? Une Nation, une République, un Etat, ce n'est pas seulement le présent. C'est à la fois le présent, l'avenir et le passé. Sinon pourquoi célébrer les Tirailleurs sénégalais ? Pourquoi vouloir construire un musée du Souvenir africain ?
L'autre grand absent de la cérémonie est également le président Abdou Diouf qui est, par ailleurs, secrétaire général de la Francophonie. Il n'a pas été non plus représenté. Pour rappel, c'est Mamadou Dia qui l'a nommé Gouverneur à l'âge 24 ans. Et avant, c'est le président qui lui a confié le secrétariat à la Défense. Donc le président Mamadou Dia n'aurait pas dit non à sa présence à cette cérémonie.
Mais la qualité des personnalités présentes à cette cérémonie a fait oublier l'absence des autorités sénégalaises accrédités à Paris. Des représentants du corps diplomatique à Paris sont venus porter un dernier témoignage au Maodo du Sénégal. Même l'ancien président algérien, Ben Bella et son épouse, ont envoyé un message d'hommage. Ça doit servir de leçons aux autorités sénégalaises.
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