IBA DER THIAM, COORDONNATEUR DE LA CAP 21 : « Il n’y a pas de crise de confiance entre le pouvoir et l’opposition »

Le Professeur Iba Der Thiam, Coordonnateur de la Cap 21, estime qu’il n’y a pas de crise de confiance entre le pouvoir et l’opposition sur le processus électoral. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il souligne qu’il y a la volonté de l’opposition d’inventer une crise de confiance pour décrédibiliser le dispositif électoral. Le Pr. Thiam est aussi revenu sur les rumeurs liés au report des élections et la situation du Pds dans le Ndoucoumane.

« Il n’y a pas de crise de confiance. Il y a la volonté de l’opposition d’inventer une crise de confiance pour simplement donner le sentiment que ce qui est fait n’est pas fiable », a répondu le professeur Iba Der Thiam, interrogé sur le climat de suspicion entre le pouvoir et l’opposition sur le processus électoral. Pour lui, l’opposition a mis en place la stratégie de la décrédibilisation du dispositif électoral parce qu’elle sait qu’elle va perdre les élections couplées (présidentielle et législatives) de février prochain.

Selon le coordonnateur de la Cap 21, pour préparer l’opinion à sa défaite, l’opposition est en train de faire croire qu’il y a des fraudes, que les choses ne se passent pas normalement. Et pourtant, regrette le Pr. Thiam, l’opposition a vérifié le processus et a vu à quel point le dispositif était fiable et qu’il est impossible de tricher. « Comme ils ne sont pas honnêtes pour le reconnaître, ils continuent de parler de fraudes et de le répéter, pensant que la force de l’accoutumance aidant, ils finiront par enraciner cela dans les mentalités collectives et, demain, quand une victoire aura lieu, ils diront que c’est la fraude », dénonce le patron de la Cap 21.

Interrogé sur les rumeurs liés à un report des élections, le Pr. Iba Der Thiam a laissé entendre qu’il est contre le renvoi de ces échéances. « Il faut que le Sénégal soit sérieux. On a reporté les élections pour des raisons que tout le monde a comprises. Pour reporter les élections, on s’appuie sur des faits précis. On dit voilà un événement précis. On a aucune raison de les reporter », souligne-t-il avant d’ajouter : « le ministre de l’Intérieur a dit que les conditions étaient remplies. C’est cet avis qui compte pour le Pds. Nous pensons que les élections doivent se faire ».

Sur la situation du Parti démocratique sénégalais dans le Ndoucoumane, le Pr. Iba Der Thiam souligne que la formation libérale se porte bien dans cette zone parce qu’aujourd’hui, selon lui, l’unité est faite à plus de 90 %. « L’ensemble des fils de Kaffrine, qui sont des éléments significatifs, a accepté de travailler pour que le département revienne sous l’autorité du Pds tel que Me Abdoulaye Wade le souhaite », fait-il savoir.

Malentendu à lever

Dans ce processus, le Pr. Thiam estime qu’il y a un malentendu qu’il faut lever. « J’ai dit, dès le départ, que je ne suis pas parti à Kaffrine pour chercher quoi que ce soit. Si je l’avais voulu, j’aurais pu être secrétaire général ou président de la fédération », fait-il remarquer.

Le Pr. Iba Der Thiam a précisé qu’il est allé dans le Ndoucoumane à la demande des populations de cette zone. « Ils sont venus me dire : vous aviez gagné les élections en 2001, vous vous êtes retiré en 2002, nous avons perdu le département, nous ne voulons pas qu’en 2007 cela arrive », explique-t-il.

Le responsable libéral invoque l’autre motivation de sa descente sur le terrain politique de Kaffrine : « J’ai le devoir de témoigner ma reconnaissance pour tout ce que Me Wade a fait pour moi. J’ai été malade, Me Wade m’a soigné en consentant des sacrifices considérables. Il ne cesse de manifester à toutes les occasions son estime, sa considération, son respect ». Le Pr. Thiam se félicite du fait que Me Wade le consulte sur des problèmes importants. « Mon devoir, c’est que quand Me Wade décide de s’engager dans une bataille comme celle que nous connaissons, je sois à ses côtés pour lui apporter mon expérience, ma combativité, pour participer à sa réélection », lance-t-il, ajoutant que c’est le minimum qu’il puisse faire et Kaffrine est le lieu où il dit devoir le faire.

Sur les critiques suscitées par son engagement sur le terrain politique dans le Ndoucoumane de la part du député libéral Babacar Gaye, il précise : « Je ne menace personne à Kaffrine. Je ne suis ni intéressé par les fonctions de secrétaire général, ni par celles de président » précise-t-il. Il ajoute : « On m’a nommé président du collège électoral, je l’exercerai pleinement en veillant à ce qu’une synergie soit développée dans laquelle chacun sera partie-prenante. Aucune sensibilité ne sera marginalisée. Aucun élément favorable à Me Wade ne sera laissé de côté. Non seulement il y aura les éléments du Pds, mais il y aura les éléments de la Cap 21, de la société civile, les démocrates, etc. ». En adoptant ce discours rassembleur, le coordonnateur de la Cap 21 insiste que sa présence n’est pas un danger parce qu’il ne convoite pas le poste du secrétaire général, mais cherche plutôt à mobiliser les populations en vue de faire réélire Me Wade. Et les perspectives sont encourageantes, à en croire le Pr. Thiam qui cite pour preuve le meeting organisé le week-end dernier à Kaffrine. Ce rassemblement a dépassé l’entendement, selon le Pr. Thiam qui souligne et que « la ligne tracée doit continuer ». « C’est cela que veut le président de la République. Me Wade veut que nous ouvrions le parti, collaborions les uns et les autres, cessions les querelles et les antagonistes inutiles », lance-t-il.