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Politique

[ A U D I O ] IDRISSA SECK: "ceux Qui Ont Peur De M’affronter, N’ont Qu’à Renoncer à Se Présenter"

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[ A U D I O ] IDRISSA SECK: "ceux Qui Ont Peur De M’affronter, N’ont Qu’à Renoncer à Se Présenter"
 
 


Source RFM : En Wolof
 

Idrissa Seck candidat à l’élection présidentielle de 2007 s’est longuement entretenu avec Alassane Samba Diop, dans l’émission dominicale de la Radio futurs médias (Rfm). L’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) revient sur ses relations avec Me Wade, les Chantiers de Thiès, les fonds politiques, son programme économique, l’Anoci, Karim Wade etc. Il donne aussi quelques esquisses de son programme économique. (Réalisée par la Rfm, transcrit par rewmi)

Rfm : Idrissa Seck , bonjour et merci de nous avoir accordé cet entretien. Beaucoup d’observateurs ont du mal à croire que vous irez au bout de votre candidature. Pourtant en dépit de nombreuses dénégations, certains persistent à penser qu’il y a un deal entre vous et Abdoulaye Wade ?

Idrissa Seck : Grand merci à vous Alassane ainsi qu’à tous vos auditeurs qui vont prendre le temps de nous écouter. Je voudrais saisir cette opportunité pour présenter mes vœux à tous les musulmans à l’occasion du mois de Ramadan, ainsi qu’à nos cousins chrétiens pour leur carême passé. Et en particulier à l’un d’eux Barthélémy, qui est dans les liens de la détention. Pour revenir à votre question, l’idée de deal est un fantasme du camp présidentiel. Ce qui m’engage se sont les actes que je pose et les paroles que je prononce. Je ne peux pas avoir mobilisé mes réseaux au niveau international, activer toutes les associations qui me soutiennent dans le monde, impliquer tous mes compagnons politiques au Sénégal pour du bluff. Cela ne me ressemble pas. Il n’y a jamais eu et n’y aura jamais de deal entre le président république et moi-même. Il m’a accusé de faits graves que la justice a réfutés un à un. L’idée de deal est étrangère à ma conception de l’éthique de l’Etat et de la République. Sauf volonté divine contraire, retenez donc qu’entre Abdoulaye Wade et moi, toute entente politique est derrière nous.

Rfm : Donc vous dites à tous les sénégalais, aujourd’hui qu’il n’y a jamais eu de deal entre vous et Abdoulaye Wade ?

I S : Aucun. Ce qu’il y a eu se sont des propositions, des négociations à l’initiative du Président de la République qui m’a envoyé des émissaires à la prison et après.

Rfm : En France aussi ?

I.S : Absolument.

Rfm : Qu’est ce qu’il voulait le Président Abdoulaye ?

I.S : Non, je n’ai pas à vous le dire. Ce que vous devez tout simplement retenir c’est qu’il n’y a aucun deal.

RFm : Vos adversaires rappellent toujours une phrase que vous avez eu à prononcer lors d’un séminaire gouvernemental à Ziguinchor. « Je suis né pauvre et je suis devenu riche ». Vous êtes-vous enrichi à la faveur du pouvoir ?

I.S : Certainement pas. Je voudrais rappeler le contexte de cette phrase. J’avais lancé en 2004, la stratégie de croissance accélérée au cours du séminaire gouvernemental de Ziguinchor, où j’avais invité des économistes de renom comme l’américain Michael Fairbanks de OTF ( On The Frontier). Dans sa présentation liminaire Michael Fairbanks avait demandé aux élites sénégalaises de faire un choix très précis entre l’ancien monde où les richesses et les privilèges étaient distribuées à la naissance et figées à vie, et le nouveau monde où les talents assurent cette distribution de richesses et de privilèges. Et où on peut naître pauvre et mourir riche et naître riche et mourir pauvre, en fonction du mérite. C’est en réaction à cette interpellation que j’avais formulé la phrase que vous rappelez. Je ne me suis pas enrichi à la faveur du pouvoir. Les seules ressources que mon passage au pouvoir, ont mises à ma disposition et qui renforcent mes moyens d’intervention politique et social sont les fonds politiques que le Président lui-même m’a discrétionnairement alloué. J’ai déjà indiqué le code qui préside chez moi à leur redistribution : les proches, les orphelins, les indigents, les lourdement endettés, l’affranchissement des joues, les voyageurs en détresse et ceux dont les cœurs sont à gagner à notre cause.

Rfm : Donc vous voudrez dire que le Président Wade avait mis à votre disposition les fonds politiques ?

I.S : Bien évidemment, il aurait pu les mettre sous son lit ou les brûler ou les confier à son épouse ou à qui il veut. Le livre m’a inspiré d’en dresser compte. Même si la loi dit y a pas comptabilité, d’explication ou de justification, j’en ai dressé une. A cause du verset, où Dieu dit « Et nous avons dénombré toute chose dans un registre explicite ». Et l’application de ce verset me préserve aujourd’hui des oublis des mémoires affaiblies.

Rfm : Donc vous détenez les comptes des fonds politiques franc par franc ?

I.S : Totalement !

Rfm : Vous êtes souvent décrit comme un personnage cassant voire arrogant. Que répondez-vous à cette rumeur qui brouille un peu votre image ?

I.S : Le propre de la rumeur Alassane, c’est de partir de rien et gonfler telle une bulle et prendre injustement les allures d’une vérité. En l’occurrence l’idée d’un Idrissa Seck arrogant et cassant est une pure caricature. Le musulman que j’aspire à être connaît l’importance de l’humilité. Ma fréquentation des Psaumes, m’a également enseigné que « le Seigneur invite à être humble, afin que l’homme tiré de la terre cesse d’inspirer l’effroi » (psaume 10, verset 18). Mais humilité ne veut pas dire légèreté, encore moins vulgarité. Nul ne peut revendiquer une position de pouvoir et ne pas adopter une posture qui impose le respect. Dire le contraire, c’est cautionner une banalisation de l’autorité publique, donc un affaissement de l’autorité et du prestige de l’Etat comme on l’observe aujourd’hui dans notre pays.

Rfm : Pourtant vous avez quand même dit que vous êtes né pour être Président. Ce n’est pas modeste ça.

I S : Ce n’est pas modeste du tout et c’est pour cela que je ne l’ai jamais dit.

Rfm : Ah oui ?

I.S : Cette rumeur aussi est née du titre d’un journal de Princeton qui disait ceci exactement, « Idrissa will someday be président » (Idrissa sera un jour Président). Pour ma part je me limite humblement à prier, pour que ce jour là soit proche.

Rfm : Donc vous voulez dire aux sénégalais que c’est pas vous qui avait dit ça, c’est à Princeton qu’on l’a évoqué ?

I.S : Jamais ! C’est à la suite d’une visite de ma famille de Princeton (host family program) qu’un responsable à l’université a été interviewé et a dit ça dans un journal, « Idrissa will someday be président ». Mais moi, je n’ai pas dit que je suis né pour être Président, parce que je ne sais pas ce que Dieu a prévu pour moi.

Rfm : Pourquoi mêlez vous souvent le Coran aux discours politiques ?

IS : Ecoutez, le Coran est ma référence, comme Karl Marx peut l’être pour d’autres. Ce Coran m’enseigne aussi d’adopter comme source de référence l’Evangile, la Thora, les Psaumes de David, de m’ouvrir aux merveilles du monde à toutes ses cultures, de parler à chaque peuple sa langue. Figurez vous que c’est à travers Tintin, Titeuf, Ducoby et jeux électroniques que j’enseigne à mes enfants le Coran, de façon fragmentée et graduelle, comme l’a reçu le prophète Mohamed (Psl) pendant 23 ans. Ceux qui veulent en revanche, instituer un Etat islamique, où ne vivraient que des croyants musulmans, méconnaissent le Livre. Le Coran fonde la laïcité en divers versets. Celui-ci par exemple, Dieu dit « C’est Lui qui vous a crée, parmi vous, il y a mécréant et croyant » (sourate 64, verset 2). « L’un ne peut pas éteindre l’autre, songer au formidable dialogue entre Dieu et Satan (Ibliss), le premier a choisi d’accorder un délai au second, pour obstruer son chemin ». Un autre verset nul contraint en religion (sourate 2 verset 256). Un autre, « La vérité émane de votre Seigneur, quiconque le veut qu’il croit et quiconque le veut qu’il mécroit » (sourate 18 verset 29). Et par l’âme, et celui qui l’a harmonieusement façonné, il lui a alors inspiré son immoralité de même que sa piété (sourate 91 versets 7 et 8). Je voudrais, vraiment souligner Alassane et solennellement que j’accorde une importance fondamentale à la laïcité. Je ne peux pas avoir le parcours que j’ai eu et ne pas être ouvert sur les autres cultures et les autres sociétés. De Saint Gabriel (collège catholique de Thiès) à Princeton, en passant par Sciences Po Paris, je me suis fait des amis de toutes les religions, de toutes les civilisations et de tous les continents. Notre pays et c’est important de le souligner, est un exemple réussi de cohabitation entre les religions et même les non croyants. Je m’emploierai à préserver cet acquis essentiel si j’en suis responsabilisé. D’ailleurs premier ministre j’ai eu à démontrer mon attachement à cet équilibre, à l’occasion de la polémique engagée par le Président de la république contre le clergé en 2003.

Rfm : Mais pourtant vos détracteurs disent que vous utilisez le Coran pour embobiner les populations, parce que vous savez que les Sénégalais sont sensibles à cette religion ?

I.S : Même si c’était le cas, se serait intelligent de le faire. Figurez vous que Napoléon en allant conquérir l’Egypte avait dans sa bibliothèque au rayon politique le Coran. Et il amusait ses collaborateurs à chaque fois qu’il commençait ses discours par « Allah le miséricordieux et le très miséricordieux », cela venant de Napoléon qui n’y croyait pas du tout. Dans mon cas ce n’est pas une manipulation politique. J’ai déjà dit que l’ordinateur qui a un disque dur donné ne fonctionne que sur la base de logiciels compatible avec son système d’exploitation.

Rfm : Mais Napoléon est une marque déposée, ils disent que c’est Abdoulaye Wade qui est Napoléon ?

I.S : (Rires). On ne veut pas d’un Napoléon. Je disais simplement que Napoléon en allant en Egypte avait bien compris qu’il fallait parler à chaque peuple sa langue et ça ne le gênait pas d’utiliser le Coran dans sa bibliothèque.

Rfm : Pour parler du Président Wade, vous aviez dit et répété que n’alliez jamais vous présenter contre lui. Qu’est ce qui vous a fait changer d’avis ?

IS ; Abdoulaye Wade et moi étions liés par un pacte, qu’il a rompu à la face du monde.

Rfm : C’est quel pacte ?

I.S : Je ne parle même pas de la brutalité par laquelle il m’a traité, cela passe encore, c’est au plan strictement individuel et par la grâce de Dieu, ma poitrine est suffisamment dilatée pour endurer. Ce qui passe moins, c’est que plus le temps passait, plus les dérives se multipliaient et plus il m’était difficile de me confiner dans une attitude de spectateur face à la déconstruction progressive des institutions, des avancées économiques et des acquis diplomatiques de notre pays. Le Abdoulaye Wade par lequel j’entendais renoncer à me présenter n’est plus celui-ci. L’actuel Wade est pris dans un étau, ligoté par une stratégie familiale et pris en otage par un entourage destructeur. Et je ne suis pas le seul sénégalais à ne plus reconnaître celui qui a été élu le 19 Mars 2000.

Rfm : Mais quel a été ce pacte entre vous et Abdoulaye Wade ?

I S : C’était de renoncer à ma candidature tant qu’il se présenterait, il l’a rompu.

Rfm : Vous dites qu’il est ligoté par un entourage familial, c’est quoi ?

I.S : Je me limite à ce que j’ai dit.

Rfm : Beaucoup d’observateurs estiment que vous ne rassurez pas et que vous allez régler des comptes une fois au pouvoir. Avez-vous présenté une candidature de revanche ?

IS : (Rires) Certainement pas. La revanche est une notion inconnue du musulman que j’aspire à être. Ma religion m’enseigne le pardon, mon cursus intellectuel et mes idéaux politiques m’incitent à la tolérance. Souvenez-vous, après avoir échappé au complot de ses frères et obtenu sur eux la victoire, Joseph leur dit ceci « Pas de récrimination contre vous aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne, c’est lui le plus miséricordieux des miséricordieux ». Je ne peux, une fois élu, distraire mon temps et mon énergie à régler des comptes, au détriment de la satisfaction des problèmes urgents des sénégalais. Et puis, je ne peux pas poser le moindre acte de représailles à l’encontre de Abdoulaye Wade. Les sénégalais ne le comprendraient pas et je tiens à l’estime de mes compatriotes. Il y a des choses que je préfère subir de mon compagnon au lieu de les lui faire subir. Abdoulaye Wade peut me faire ce qu’il désire. Je convoite de Dieu un cœur large pour le subir. Jamais je n’installerai le Sénégal dans un climat de règlement de comptes. L’Etat n’est pas un instrument pour assouvir des vengeances personnelles. J’en ai une bien plus haute idée.

Rfm : Et Karim Wade... ?

IS : (Silence). Je m’arrête à Abdoulaye Wade.

Rfm : Que proposez vous de nouveau aux Sénégalais, et avec quels hommes et femmes, allez vous le réaliser ?

IS : Ce que j’espère c’est que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais ressentent dans son vécu quotidien, la restauration de l’état de droit, le respect des droits de l’Homme, un panier de la ménagère garni et des opportunités d’emplois. Les Sénégalais ne souhaitent plus voir au Sénégal des journalistes envoyés à la Dic pour avoir exprimé leur opinion, ni des journalistes étrangers expulsés pour le même motif. Les Sénégalais ne souhaitent plus voir, la manipulation des institutions judiciaires pour éliminer un adversaire politique gênant. Ils souhaitent, que la transparence irrigue tous les actes du gouvernement. Ce qui manque aujourd’hui avec les modèles de gestion comme l’Anoci et la société de gestion de l’aéroport international Blaise Diagne. Dans le premier cas, on fait croire aux sénégalais que c’est avec des dons que les travaux de l’Anoci vont être réalisés, alors qu’en fait ces travaux sont exécutés avec des ressources publiques. Près de 31 milliards auprès du Fonds Kowétien et de la Bit. Pour la société de construction de l’aéroport, on ne sait pas sur quelles bases le partenaire stratégique, à supposer qu’on en ait besoin, actionnaire à 55% de la société, a été choisi. Ce partenaire apporte 55%, ne prend aucun risque, puisse que l’emprunt est garanti par les redevances aéroportuaires, que vous et moi payons, tous ceux qui empruntent l’aéroport. Mais ce dit partenaire devrait être le gestionnaire d’un aéroport dont le coût dépasserait vraisemblablement 300 millions de dollars.

Rfm : Vous voulez donc dire M. le premier ministre qu’il y a une nébuleuse qui entoure l’Anoci et la société de gestion de l’aéroport ?

I.S : Je dis clairement, qu’il y a une exigence de clarification simplement et de vérité sur ces deux questions. Les sénégalais souhaitent également que la croissance descende au niveau du panier de la ménagère. Ils ne veulent plus d’un Sénégal où l’électricité est coupée régulièrement et où le Président leur demande de retourner à la bougie. Souvenez-vous du cri de campagne de mon candidat de l’époque dont j’étais le directeur de campagne, en direction de la jeunesse. « Vous qui n’avez pas d’emploi, levez les bras ». Aujourd’hui, quand il devra faire le tour du pays, je ne serai pas à ses côtés. Ces mêmes jeunes lui diront « M. le Président, nous sommes dans l’émigration clandestine. Nous prenons des barques, des pirogues de fortune, nous mourons dans la mer, parce que nous ne trouvons pas du travail chez nous, ni d’espoir ». Ce que je ferai de nouveau, m’appuyant sur les efforts de tous, c’est également ceci : le conflit casamançais sera notre première préoccupation. Nous ne donnerons pas de délai, ni 100 jours ni 200. Mais nous allons mobiliser les moyens nécessaires pour faire revenir la paix dans cette belle région du Sénégal. Nous avons dans cette perspective, un important projet dénommé « Initiative pour le développement intégré de la Casamance ». Nous allons également décongestionner Dakar. 22% de la population et 80% de l’industrie, ne peuvent pas être confinés sur 0,03% du territoire sénégalais.

Rfm : Oui, le gouvernement actuel a un projet allant dans ce sens qui s’appelle « Ville nouvelle »

IS : Oui, le projet Ville nouvelle, on reviendra là-dessus. Le site de Dakar sera réservé en priorité aux services, banques, assurances, nouvelles technologies. Il nous faudra maintenant sérieusement, aménager, hors de Dakar, d’autres pôles de développement, reliés au Port de Dakar par rail et autoroute, disposant de ports secs ainsi que de vastes espaces viabilisés et équipés pour abriter des sites industriels, des villages artisanaux et des zones d’habitation. Fournir des facilités de financement aux meilleurs projets à délocaliser sur lesdits sites. J’ai déjà discuté avec des partenaires et un fonds de 125 millions de dollars est déjà identifié à cet effet. Il nous faudra explorer les réponses populaires apportées aux besoins de santé d’éducation, afin de les moderniser et de les rendre plus efficaces. Nous avons également retenu un plan Job et Thiop (Manger et Travail), centré sur les trois secteurs fournisseurs de notre sécurité alimentaire, Agriculture, Elevage et Pêche. Nous allons mettre sur pied une politique de promotion économique véritable des jeunes. Remplacer « Coupélec » par une Sénélec performante scindée en deux. D’une part, des Ipp privées pour la production et une Sénélec publique pour la distribution et le transport. Nous allons restaurer la crédibilité financière de la Sar, pour une réelle relance de ses activités industrielles, à l’exclusion des activités d’importateur que les traders sont mieux à même d’accomplir. Vous savez qu’en ce moment, le gouvernement promet que la Sar va reprendre ses activités fin Novembre. Et à cet effet le gouvernement s’est engagé auprès des actionnaires de la Sar, à ne pas baisser le prix aux consommateurs des produits pétroliers. Mais sa parole n’étant pas stable, n’étant pas crédibles, ces actionnaires ni croient pas. Et dans l’appel d’offres qu’ils ont lancé pour acquérir les 5 bateaux de brut nécessaires d’ici à Mars 2007 à la relance de leur production, ils ont mis une clause, disant aux fournisseurs éventuels que, si le gouvernement ne respectait pas son engagement, ils pourraient eux, annuler le contrat d’achat. Ce qui a conduit, les fournisseurs du monde de brut, à ne pas répondre à l’appel d’offres.

Rfm : Ce qui veut dire qu’on va encore vers des coupures ?

IS : Ce qui veut dire que le discrédit de l’Etat, de sa parole a atteint un point extrème. C’est ça qu’il faudra restaurer. Soutenir également sérieusement l’Artisanat. Je veux m’arrêter sur cette question, j’ai été le premier ministre sénégalais à être aller à la télévision, vendre des babouches, pour des artisans. J’en ai vendu à l’époque au Président Diouf, au Premier ministre Habib Thiam et à des membres du gouvernement, pour leur dire, qu’elles n’étaient pas moins performantes que les babouches marocaines. Aujourd’hui, à titre d’illustratif, nous allons octroyer aux professionnels du Bois, c’est-à-dire aux menuisiers, les 18 milliards de chiffre d’affaire que génère le mobilier national et une part substantielle des 35 milliards de Fcfa, consacrés chaque année aux meubles importées. Toutes ces actions seront portées par les meilleurs d’entre nous, représentatifs des vertus et des compétences de notre pays et il y en a.

Rfm : Mais M. le Premier ministre, quels sont vos atouts et faiblesses dans la course vers la Présidentielle ?

I S : Je vous laisse en tant que observateur le soin de détecter les handicaps. Je crois que mon principal atout c’est ma foi. Foi en notre destin, en tant que pays disposant de filles et de fils aptes à assurer son redressement. Foi, en notre avenir commun.

Rfm : Que vous inspire comme réflexion l’attitude de l’opposition à votre égard. Ne vous êtes-vous pas fait trop d’ennemis parmi les opposants, pour ne pas faire alliance avec vous, parce que certains disent que c’est vous qui avez fait partir Moustapha Niasse du gouvernement. Un cas parmi tant d’autres ?

I S : On me prête beaucoup de propos. C’est comme si quand j’étais là, il n’y avait pas de Président de la République. Tout le monde sait que c’est un Président de la république qui nomme et démet un Premier ministre. J’en ai fait l’expérience non ? Donc ce n’est certainement pas moi qui ai enlevé Moustapha Niasse du gouvernement. Il s’y ajoute que je n’ai jamais eu de problèmes personnels avec des leaders de partis. Les partis ont des intérêts et chacun défend ses intérêts. Et à l’occasion des investitures pour les élections locales, j’avais très clairement dit à Landing Savané comme à Abdoulaye Bathily, que je n’allais pas favoriser leur installation, comme « le monsieur Casamance », en donnant la mairie de Bignona à Landing, ou de Bathily le « monsieur Sénégal oriental », en lui donnant Bakel. J’ai été très clair là-dessus et c’est politique, puisque ces deux régions ont une importance stratégique colossale. Assurer la promotion de politiciens susceptibles de devenir des concurrents à ces stations, n’est seulement pas la chose la plus intelligente à faire.

Rfm : Est-ce qu’aujourd’hui, ils peuvent avoir la même attitude qu’avec vous ?

IS : Ils auront l’attitude qu’ils veulent, ils sont grands. Murs et vaccinés comme on dit. Je tiens simplement à souligner qu’aujourd’hui, je pense que les intérêts supérieurs du pays supplantent tout autre intérêt. C’est pourquoi j’ai demandé à rencontrer les leaders de la Cpa. J’ai reçu hier soir Amath Dansokho, qui y travaille. J’ai également déclaré que, je suis tout à fait disposé à m’aligner derrière celui que les suffrages, (le seul lieu de souveraineté de notre peuple), auront désigné au premier tour comme étant le meilleur profil dans l’opposition. Naturellement je travaille à être celui là.

Rfm ; Vos ex frères disent que votre influence s’arrête juste à Thiès et sa région. Qu’Idrissa Seck n’est représenté qu’à Thiès ?

IS : Vous m’avez suivi à Kaolack, vous m’avez suivi récemment à Ziguinchor et à Bignona, je vous laisse répondre.

Rfm : Vous prévoyez d’aller dans d’autres régions ?

I.S : Bien évidement, je ferai la totalité du territoire national

Rfm : Quand ?

I.S : Ne vous hâtez pas de réciter le Coran, avant que ne vous soit achevée sa révélation. Quand ce sera le moment ?

Rfm : Allons sur la question qui intéresse beaucoup les sénégalais, c’est concernant les chantiers de Thiès, beaucoup disent que vous avez détournez de l’argent. N’est ce pas l’origine de la fortune que d’aucuns vous prêtent ?

I.S : Je l’avais dit et je le réitère « jusqu’à l’extinction du soleil, le détournement du moindre centime d’argent public, ne pourra m’être imputé ». Et les faits m’ont jusqu’ici donné raison. Malgré la mobilisation inédite de tous les instruments d’investigation et de répression de l’Etat, la justice a fini par reconnaître mon innocence sur cette matière. La commission d’instruction a dit que, je n’ai commis ni détournement de deniers publics ni surfacturation dans le cadre des chantiers de Thiès. Et que même, si la responsabilité des entreprises était établie en matière de surfacturation, il resterait à prouver, comment Idrissa Seck a pu bénéficier sciemment des produits de ces surfacturations. Mais comment aurais-je pu détourner des fonds dont je n’avais ni la garde, ni la responsabilité du mouvement. Vous savez dire quelque chose dont on a pas la preuve peut être pardonnée. Mais dire quelque chose dont on a la preuve de la fausseté, c’est une ignominie. Et c’est cette ignominie que mes adversaires ont commise à mon endroit. Parce qu’ils savent eux, que le mouvement de fonds est clairement établi par des relevés bancaires du trésor aux entreprises en passant par le Pcrpe. L’argent séjournait au trésor, quand il a quitté le trésor, il a atterri dans les comptes Pcrpe à la Bicis. Les relevés bancaires sont là pour le prouver. Quand il a quitté ces comptes bancaires Pcrpe de la Bicis, il a atterri, dans les comptes bancaires des entreprises contractantes. Donc là aussi c’est très clair, les relevés bancaires sont là pour le prouver. Et ces entreprises là, ne peuvent utiliser cet argent que pour payer leurs salaires, leurs fournisseurs et leurs actionnaires en matière de dividendes. S’ils font autre chose, ça s’appelle de la corruption. Toutes les entreprises ont été entendues à cet effet une seule ne me met en cause. Ni à la Dic, ni devant le juge, ni nulle part ailleurs.

Rfm : Pourquoi donc le pouvoir continue à dire que vous n’êtes pas entièrement blanchi ?

I.S : Parce que le pouvoir justement dit des choses dont il a la preuve de la fausseté. Vous vous souvenez de cet article dans un grand journal de la place disant, on a trouvé 44 milliards dans un compte de Idrissa Seck à l’étranger. C’est un mensonge et c’est ça que je trouve ignoble. Puisque quand on dit des choses dont on a pas encore la preuve, on va chercher. Mais on dit quelque chose dont on a la preuve de la fausseté ça s’appelle de la calomnie. Je ne réponds pas à ça, parce que Dieu l’a fait à ma place. Un verset du Coran « Malheur à tout calomniateur diffamateur ». Et mon beau père devenu inspecteur d’enseignement me rappelait la dernière fois, une phrase qui était écrite sur le mur de leur classe de CE 2 par un instituteur d’une grande sagesse et qui disait ceci, « la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ». Donc c’est de la calomnie pure et simple. Maintenant, je comprends le désespoir de mes adversaires qui, faute de solutions politiques au problème Idrissa Seck, recourent à des faux fuyants juridiques. Mais malheureusement pour eux, ils ont lamentablement échoué sur cet autre terrain. Ils doivent revenir à une évidence. Ils n’ont d’autres voies que de m’affronter par les urnes, ils en ont une peur bleue qui les pousse à de nombreuses fautes.

Rfm : Mais comment avez-vous vécu votre séjour carcéral. Qu’est ce que vous avez appris en prison ?

I.S : Vous connaissez sans doute ce proverbe du 14 ème siècle, « Moult a appris qui bien connu Ahan ». Et qui signifie qui a beaucoup appris a bien peiné. En prison, j’ai beaucoup songé d’abord à mes devanciers dans la station de la détention. J’ai appris du plus illustre d’entre eux, une belle endurance ainsi que la protection contre l’affliction. J’ai songé naturellement à Mohamed (Psl). Dans la grotte quand il disait à son compagnon, « ne t’affliges pas Allah est avec nous ». J’ai songé à Serigne Touba, isolé au Gabon, à Mandéla dont les compagnons ont reçu l’urine de leurs geôliers comme boisson. A Napoléon au Port d’Antigue, soumettant sa conduite au seul tribunal de sa conscience, qu’il disait tranquille parce que innocente. A De Gaule qui considérait sa captivité comme le temps des semailles et des germinations, suivi plus tard par celui de la moisson. A Léopold Sédar Senghor, envoya du chocolat à son ami Pompidou, émerveillant son geôlier Allemand par la qualité de son Latin. A Abdoulaye Wade lui-même, m’écoutant avec énormément d’émotion dans le bureau des avocats à Rebeuss, lui rendre compte de l’entretien que je venais d’avoir avec Jean Collin. Alors tout puissant secrétaire général de la Présidence de la république, qui a cherché à me débaucher et à qui j’ai répondu à l’époque que s’il voulait m’avoir, il devait passer par Abdoulaye Wade. Naturellement, avec les derniers développements, je n’ai pas manqué de songer à César. Enfin, dans le repère des pirates de l’Ile de Farmacuse, qui l’ont arrêté, avant d’exiger pour sa libération une rançon. Je me suis fais beaucoup d’amis parmi les détenus et les gardiens, malgré un régime d’isolement complet. J’ai beaucoup pensé à Coluche, sur l’homme politique qui investissait plus dans les prisons que dans les écoles. Et quand on lui a demandé pourquoi. Il a dit que, il savait qu’il ne retournerait à l’école, tandis que pou la prison, on ne sait jamais. En prison j’ai beaucoup écrit, notamment sur les réformes du système judiciaire et de l’administration en général. J’ ai écrit sur la promotion chez les fonctionnaires, d’un comportement de dignité et de refus face aux ordres illégaux de leur hiérarchie politique. Mais je ne me suis jamais autant amusé également avec Kouthia (un animateur comédien), me décriant avec une surprenante acuité mon émerveillement, face aux parures et parfums de Ndèye Penda (son épouse), qui les renouvelle quotidiennement pour mon plaisir visuel et olfactif. La créativité de ma douce épouse en cette matière et je lui rends hommage. Et la plus belle image qui m’ait été donnée de voir et de sentir de ce beau verset de Rakhmane, où Dieu dit, « chaque jour il accomplit une oeuvre nouvelle ».

Rfm : Craignez vous une nouvelle inculpation avec la poursuite des commissions rogatoires internationales, comme l’a laissé entendre le ministre de la justice Cheikh Tidiane Sy ?

I.S : Non seulement je ne crains rien (verset du Coran), mais également, je vais siffler la fin de la récréation sur cette question. J’ai pris des dispositions pour mettre un terme à ces allégations qui n’ont jamais été établies par un juge. Le Sénégal est d’ailleurs l’un des rares pays dits démocratiques, où un chef d’Etat et des ministres de la république se mêlent ouvertement d’affaires traitées par la justice. L’indépendance de la justice dicte tout à fait le contraire. C’est une question d’hygiène démocratique. Nous vivons actuellement dans ce pays, une grave crise démocratique. Les institutions sont à vaut l’au, tous les principes sont foulés aux pieds. L’Etat est à genoux, la justice est transformée en un outil de règlement de comptes. La Dic interpelle de façon intempestive, hommes politiques et journalistes. Le sens de ma candidature c’est d’instaurer un nouveau système dans lequel, ces graves dérives n’auront plus de place. Je ne tolérerai plus, que l’un quelconque d’entre eux. A commencer par le Président de la république, fasse des allégations non prouvées sur cette matière. Les magistrats ont écrit, ce qu’ils ont écrit tout le monde peut le lire. D’ailleurs, ce serait plus de facile de publier leur arrêt N°4 du 07 Février 2006 et tous les sénégalais seraient édifiés, sur ce que cet arrêt là contient.

Rfm : En quoi faisant s’ils continuent à vous accuser ?

I.S Je porterai plainte, en tant que citoyen

Rfm : Et pour le Président ?

I.S : Contre quiconque d’entre eux ferait des allégations de cette nature, puisque j’ai une famille, j’ai des enfants, j’ai un nom à protéger et à préserver. Cela suffit maintenant, s’ils manquent d’hygiène et de salubrité, dans les rues, ça passe encore. S’ils en manquent dans leurs cœurs et leurs habitudes et dans leurs attitudes, ça passe encore. Mais qu’ils en manquent en matière de démocratie, de respect de l’indépendance de la justice au Sénégal, cela devient intolérable.

Rfm : Est-ce qu’il est possible, que ces accusations qui sont portées sur votre personne, puissent vous empêcher d’aller à l’élection présidentielle ?

IS : Absolument pas. Cette hypothèse fantaisiste, n’existe que dans la tête de ceux à qui cela fasse plaisir d’y croire. Je l’affirme solennellement, seul le verdict des urnes va le cas échéant, m’empêcher d’accéder à la station présidentielle, par la grâce de Dieu. Aucune diversion, aucun subterfuge juridique, ni aucune manœuvre dilatoire, ne peuvent m’empêcher de me soumettre aux suffrages de mes compatriotes. Ceux qui ont peur de m’affronter, n’ont qu’à renoncer à se présenter. J’ai dit à l’avocat de l’Etat que le Président m’a envoyé nuitamment, que, lui était sénégalais. Et que j’allais solliciter son suffrage lui et ses collègues. Que les magistrats, les 5 magistrats en charge du dossier, sont également des sénégalais Que les fonctionnaires de la présidence de la république, du ministère de la justice et du ministère de l’intérieur, sont également des sénégalais . Que parmi les avocats que j’ai recruté, il y a des sénégalais. Si l’un quelconque d’entre eux avait vu dans le dossier, une seule phrase, ou une seule pièce, compromettant mon honorabilité. J’aurai renoncer à faire de la politique, parce qu’il ne me serait pas tolérable e n passant en revue, les troupes de nos forces armées, d’avoir à l’esprit quelque chose qui me dicte de baisser le regard, quand il croisera le leur. Donc, cette question, elle est derrière nous, elle est terminée. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Et je leur ai dit, quand, ils m’ont proposé de demander une liberté provisoire, que je ne demandais rien, ni pavillon spécial, ni liberté provisoire. Et s’ils ont terminé leur travail, c’est à eux de dire, ce qu’ils ont trouvé, dans un procès public transparent, en présence des journalistes, où, ils auront à exhiber leurs preuves, où ils auront à décider de ma mise en liberté d’office. Et je n’ai pas de liberté provisoire, partielle, ce qui est une hérésie juridique. Les magistrats ont ordonné dans leur arrêt, une mise en liberté d’office.

Rfm : M. le premier ministre, si votre parti n’est pas reconnu, est ce que vous allez vers un bras de fer, ou vous allez tout simplement changer d’appellation ?

IS : Mon parti n’a pas à être reconnu, il existe déjà. Il s’appelait Fpj, il s’appelle maintenant Rewmi, à la faveur des décisions souveraines de son premier congrès. La question n’est pas de savoir si le parti existe ou pas. C’est une question réglée, le débat porte sur la dénomination. Est-ce qu’au Sénégal, les gens ont encore la liberté de choisir le nom de leur choix, qui ne compromette pas la république ? Le Sénégal est connu aux Nations Unies sous le label « République du Sénégal », pas Rewmi. Rewmi, c’est un mot, si je l’avais dit en Pular ou en Sérère ou en Diola, personne n’aurait peut être rien dit. Donc, sur ce débat, nous irons jusqu’au bout. Nous ne nous soumettrons qu’à une décision de justice et non à une injonction autoritaire et arbitraire d’un Président de la République, d’un premier ministre ou de son ministre de l’intérieur. Il faut que l’Exécutif connaisse sa place. C’est d’exécuter les lois, que la justice décide d’ordonner, après que l’Assemblée nationale les ait adoptées. Donc c’est à la justice de dire, voila monsieur, vous n’avez pas le droit de vous appeler Rewmi. S’ils nous disent ça, nous allons nous appeler peut être And Sopi Rewmi. S’ils nous disent, non, vous ne pouvez pas mettre Sopi. Nous nous appeler And Sope Rewmi. S’ils nous disent enfin que c’est impossible, nous allons prendre n’importe quel nom, l’essentiel étant que l’objectif que je visais, et qui était de recentrer le débat sur le pays. Puisque dans les études que j’ai menées et l’écoute de terrain des missions politiques que j’ai envoyée, la plus grande critique qui nous ait revenue c’est que les politiciens ne s’occupent que d’eux-mêmes, que de leurs intérêts, ils ne s’occupent pas du Sénégal. Donc, nous avons choisi ce nom, pour revenir dire : les sujets doivent être ramenés au pays. Par exemple, si l’on discute du quart bloquant, au lieu de se faire des invectives entre Opposition et Pouvoir, nous posons simplement aux sénégalaises et aux sénégalais une question simple : « Est-ce dans l’intérêt du pays, que le Président qui le dirige, n’ait pas au moins, la confiance d’un sénégalais sur 4 ». Oui ou Non

Rfm : Donc un référendum ?

IS : Bien évidement, comment peut on prétendre, diriger un pays, où à chaque fois qu’on croise 4 sénégalais les 3 vous méprisent, ça ne fait pas sérieux.

Rfm : M. le Premier ministre, si vous êtes élu, Président, quel est le premier acte que vous allez poser ?

I.S : Prier, prier pour que Dieu nous protège contre les larmes et les peines que charrient des catastrophes comme le Joola. Prier pour qu’il nous apporte des joies similaires à celle qu’à procurée l’épopée des « Lions » au Japon. Prier pour que la voix de ceux d’en bas arrive à ceux d’en haut. Lui rendre grâce pour le bien fait dont il m’a comblé. Convoiter de Lui la force de faire une bonne œuvre qu’il agrée. Prier aussi pour qu’il me fasse entrer par sa miséricorde, parmi les serviteurs vertueux de mon Pays et ensuite, me mettre au travail, encadré par les meilleurs d’entre nous, au plan de la compétence et de la vertu.

Rfm : M. le Premier ministre, Le Témoin annonce l’arrestation prochaine de Bara Tall, et Le Populaire dit que les autorités ont retiré votre passeport diplomatique. Quelle est votre réaction ?

I.S : Je me fixe pour règles de ne pas réagir à des rumeurs mais seulement à des faits. Il s’y ajoute que ce que les magistrats ont déjà dit dans leur arrêt N° 4 du 07 Février 2006 me met hors de portée des manipulations judiciaires de mes adversaires. Pour le passeport diplomatique, j’ai introduit comme d’habitude auprès du ministère des affaires étrangères une demande de prorogation des passeports de ma sécurité, ma famille et de moi-même. Après un délai inhabituel de traitement de ma demande, j’ai téléphoné à Madame Claude Absa Diallo, secrétaire générale du ministère des affaires étrangères, qui m’a généreusement et professionnellement, sans doute avec un peu de retard, informé, des dispositions qui régissent ma requête. Dispositions selon lesquelles, les anciens Chefs d’Etat, les anciens Premiers ministres, les anciens ministres des affaires étrangères peuvent également obtenir un passeport diplomatique, s’ils en font la demande, après avis du ministre et sur décision du Président de la république. Il s’agit donc d’une possibilité pour eux d’obtenir le passeport diplomatique et non d’un droit. Me conformant, comme tout citoyen sénégalais, aux lois et règlements de mon pays, j’ai adressé une lettre au Président de la république et suis en attente de sa réponse. J’ai en même temps entamé une procédure d’obtention d’un passeport ordinaire. Il n’ y a donc pas de quoi s’alarmer, parce que ça ne gène pas de voyager avec un passeport ordinaire. Un chef d’Etat africain m’a proposé de me faire parvenir un passeport diplomatique et j’ai refusé. Et il semblerait même que les services du ministère de l’intérieur sont en train de faire une enquête sur ma double nationalité. Je n’en ai pas, j’ai une seule nationalité et elle est totalement sénégalaise. C’est pas la peine d’aller à l’ambassade du Canada, des Usa ou de France. Pour ma femme comme pour moi, nous sommes des sénégalais bon teint. Voila.



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