Idrissa Seck et le Président : "le fossé qui sépare les deux hommes est plus grand qu’on ne le pense"

Certains espéraient que par la faveur de sa libération, les morceaux allaient être recollés entre l’ex-numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) et celui qui est assimilé à la seule constante chez les libéraux : Me Abdoulaye Wade. Le développement de la situation ne conforte pas une telle hypothèse. Les carottes semblent désormais bien cuites entre les deux hommes. Et les raisons de cet ultime imbriglio sont bien obscures...

Les retrouvailles entre Idrissa Seck et le Président Wade ne sont pas pour demain la veille. Selon des sources dignes de foi, "le fossé qui sépare les deux hommes est plus grand qu’on ne le pense". Nos sources de convoquer le passé. Lorsque le pouvoir se préparait à envoyer Idrissa Seck en prison, c’est le ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom qui avait donné le gong de départ. Dans une interview exclusive accordée au journal l’Observateur, l’ex-numéro deux de Me Wade avant l’alternance, retraçait le circuit des fonds détournés selon lui par Idrissa Seck. Quelques semaines après, Idrissa Seck est convoqué à la Division des investigations criminelles (Dic), déféré au parquet, inculpé avant d’être placé sous mandat de dépôt. Le reste, ce sont six mois d’incarcération, une bataille par missives et Cd interposés. Idrissa Seck libéré le 7 février 2006, beaucoup ont vite fait de penser que les conditions étaient maintenant réunies pour que les deux hommes (Ndlr, Wade et Seck) se retrouvent ensemble pour préparer les prochaines échéances électorales. Une telle hypothèse n’est plus envisageable, selon des sources dignes de foi. Le Président et son ex-Premier ministre ne se sont pas entendues sur les formes de futures retrouvailles. Pourquoi ? Paris n’a pas livré tous ses secrets. Mais il semble bien qu’Idrissa Seck n’ait pas suivi le Président dans le sens de ses exigences qui ne seraient pas exclusivement politiques. Nos sources de réveler que la dernière sortie du Président Wade, à son retour de Paris, renseigne beaucoup plus sur l’état des rapports entre le Président Wade et son ex-homme de confiance. La référence à un pays étranger qui sémerait le trouble à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, est beaucoup plus adressé au réseau international du maire de Thiès qu’à l’opposition. Et les menaces proférées contre ces (ou cette personne ?) qui s’absente pour semer le trouble sans être inquiété, sont davantage adressées à Idrissa Seck qu’à l’opposition. De quel pays pays fait référence le Président quant il parle d’une main étrangère qui manipule les partis de l’opposition ? Il faut aller à Paris pour savoir. Mais surtout, il faut comprendre les vériables raisons qui ont mené le maire de Thiès à Rebeuss. Le partage du butin dont a fait allusion une certaine presse, aurait-il mal tourné, maintenant qu’Idrissa Seck est libéré sous conditions ? Y a-t-il une main étrangère dans le transfert de certains fonds aujourd’hui incriminés ? Ces questions se posent dans certains milieux bien informés. Qui craignent un durcissement de la ligne du Président Wade à cause de cette tournure (surprenante ?) du dossier Seck.