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Politique

IDRISSA SECK : La vraie taille d’un opposant virtuel

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IDRISSA SECK : La vraie taille d’un opposant virtuel

Les nains peuplent l’imaginaire des enfants dont l’attention est captivée par les contes. Le récit, sans cesse, finit à la mer et, sans cesse encore, renaît dans la maestria des conteurs. La tradition donne un rôle didactique au conte. L’éthique éducative matérialise la frontière de vertu entre les affabulations et les fruits de l’imagination. Une barrière qu’enjambe allégrement Monsieur Idrissa Seck, dans sa cavalcade vers les sommets de l’Etat. Il fracasse tout : la mémoire des Sénégalais, sa propre responsabilité dans l’exécution des chantiers de l’alternance, ses coups bas donnés à des esprits bien pensants ayant fini à Rebeuss, terrorisés à l’audit ou à la dignité à jamais écorchée. Comme le meurtrier, le bourreau revient toujours sur les lieux de ses crimes dont les moindres sont symboliques. Dans sa réalité râblée, il cultive l’amnésie, aveuglé par la perspective de la conquête du pouvoir. Lucidité voilée par l’euphorie des célébrations de l’excès, raison masquée par l’ambition, notre homme se lance dans son solo. Comme dans les contes scandinaves peuplés de trolls, il quitte l’Europe de sa retraite dorée, saute toutes les étapes, et enfile, plus que jamais espiègle, les habits de messie.

L’ancien numéro 1 du numéro 1 a fait un grand pas : il embouche la trompette des leaders charismatiques. Il est le numéro 1. Il est le seul leader, le seul à ne pas emprunter les entiers de la « tortuosité », le seul qui, diffamant Dieu à longueur de versets embrigadés à des fins politiciennes, dit pardonner alors que le peuple est en bon droit de lui demander des comptes. Tout passe par pertes et profits dans le délire verbeux de ce maître de la parole défigurée et corrompue dans le but de trahir la mémoire du Sénégal. Il dit avoir été « le seul homme politique de l’histoire du Sénégal à avoir fait l’objet d’une mobilisation aussi complète des moyens de l’Etat, sur une période aussi longue, accompagnée d’une campagne de dénigrement planétaire, sans que la moindre tâche, ne puisse être déposée sur (son) honorabilité. » Le propos est amputé de l’essentiel : Idrissa Seck est le seul « homme politique » de l’histoire du Sénégal à briguer les suffrages de ses concitoyens sans leur dire l’usage qu’il a fait des milliards. Quoiqu’on puisse en dire, il reste un fait constant : l’ancien Premier ministre a une affaire pendante devant la justice qui, à notre connaissance, ne l’a pas encore blanchi. Notre lutin politique a du mal à calquer son action sur le temps politique actuel réel. Au contraire, il enfourche le temps de ses illusions, brandissant les deux doigts en forme de V. Une illusion, oui ! Car, en vérité, il ne cherche pas à conquérir le pouvoir ; il pense déjà l’exercer. Dans ses rêves ! Il promet le paradis et mille rivières de lait et de miel à des suffrages qu’il avait pris en otage à l’époque de sa toute-puissance. Il oublie que ses victimes l’écoutent, qu’ils ont passé des années en prison, entre hypertension artérielle et brimades, entre torture morale et effondrement physique. L’agresseur de nos vertus d’hier, à travers audits, notes et dossiers piégés, découvre la vertu du pardon ! Le symbole des turpitudes morales et reniements de cet homme est sa dernière rencontre avec les familles des victimes du Joola. Comme préalable, ces femmes et hommes meurtris par la catastrophe du 26 septembre 2002 n’ont pas jeté leurs souvenirs au fond de l’Atlantique. Debout, prenant appui sur leur dignité malgré la douleur surgie de la gueule de l’océan, ils ont exigé des excuses de la part du nouveau faiseur de paradis. Idrissa Seck, Premier ministre, avait refusé de fixer les indemnités au-delà de la barre des 5 millions de francs Cfa et écarté toute idée de renflouement de l’épave du Joola. Tout confus, M. Seck s’est contenté de s’agripper au mois du Ramadan pour convoquer un pardon, saluer malgré lui la décision du président de la République de revoir ces enveloppes à la hausse. Au passage, l’arrogance tenace adresse un affront à ces familles : parler de sous, à l’époque, était « indécent ». Mais qui c’est celui qui a instauré ce débat sur les sous ? Les familles ou l’ancien Premier ministre qui les a accablées ?

Voilà l’homme qui désigne du doigt son propre passé, semblant dire aux témoins d’hier et d’aujourd’hui : « J’étais dans la famille libérale, mais j’étais le fils d’emprunt mal-aimé ». L’illusion de l’exercice du pouvoir rendant amnésique à maints endroits, il passe aux aveux en voulant faire passer les performances actuelles à la guillotine : « Il m’aurait suffi de dire oui à tout de n’exprimer aucun désaccord, ni sur le projet de loi Ezzan ni sur la place de la famille dans l’Etat, ni sur les délais irréalistes des nombreuses promesses présidentielles, pour conserver tous les privilèges attachés à ma position d’alors, de quasi-président de la République. » Le président de la République a donc tout donné à cet homme qu’il a couvé pendant de longues années au point d’en faire « un presque président ». Mais entre ce « presque chef d’Etat » et l’homme d’Etat qu’il était appelé à être, il y a le fossé de la déloyauté. N’oublions pas qu’Idrissa Seck, pour avoir instauré la dualité au sommet de l’Etat, a concouru à ralentir le niveau d’exécution des grands travaux. C’est cet homme qui, Premier ministre, a fait une déclaration de politique générale sans un mot sur les chantiers du président de la République. C’est enfin cet homme qui se retrouve face aux Sénégalais pour parler d’« insuffisances » en ce qui concerne les réalisations du régime de l’alternance. En français, des insuffisances ne signifient pas une calamité. Des insuffisances sont les défauts à améliorer d’un tout bien portant. Mais Idrissa Seck et la langue française ne donnent pas le même sens aux mêmes mots. Voilà le drame d’un vendeur de rêves perdu par sa propre imagination et qui voit se dresser, devant lui, les réussites de la politique conçue par le chef de l’Etat et exécutée par le Premier ministre Macky Sall. Ce chef de Gouvernement, taillé dans le moule du concret, est une horreur qui rappelle à Idrissa Seck ses propres échecs. Les réalisations de l’alternance se dressent, vivaces et éloquentes, pendant que l’imagination du lutin politique de Thiès est peuplée de contrevérités sur la propre réalité du Sénégal. Dans cette situation, il ne devrait pas s’en prendre à Me Abdoulaye Wade. Le chef de l’Etat n’est pas son alter ego. Après le chef de l’Etat, il y a qui ? Macky Sall. Malheur à Seck. Ce Macky Sall le dépasse de plusieurs têtes et plusieurs vertus grâce à sa loyauté, son calme et son sens du concret. Il dénoue des crises, fidèle à la ligne directrice tracée par son patron au lieu de planter des écueils sur le chemin de la réélection de celui-ci, le seul dépositaire de la légitimité populaire. C’est cela l’un des drames d’un homme qui n’a pas la dignité d’être le pendant de Me Abdoulaye Wade. Mais que la loyauté est difficile à supporter par Idrissa Seck qui, contrairement à ses dires, n’espérait pas « (se) tenir à l’échéance 2007, à côté de l’opposant illustre, transformé en un homme d’Etat de grande classe. » Il espérait plutôt le réduire à constater le coup d’Etat « rampant » puis « debout » dénoncé à l’époque par Mahmout Saleh. Ses lunettes de « Docteur Tout » l’ont trompé. Il voit une éducation et une santé à genoux là où les deux secteurs engrangent plus de 50% du budget. Il découvre le « déséquilibre entre Dakar et le reste du pays » là où il a privé Tivaouane et les autres zones de sa région des bénéfices du programme Thiès 44, là où il a dévoyé le concept de grappes de convergence pour sa commune.

L’homme, accusé de grande razzia financière, dit soutenir « une grande querelle ». Quel culot ! Célébrant le naufrage de sa propre raison là où il voit le Sénégal « couler », il fait mine d’oublier, dans sa fuite en avant, le « Je » en parlant du leader à élire. Pour une fois. Mais ce n’est que leurre ! Cet homme court, au propre comme au figuré, explore le nanisme en politique en se rangeant dans la catégorie des « cellules saines » du Sénégal. Et la meilleure de ces cellules saines, c’est lui, maître à bord qu’il faut élire. Qu’il serait beau, de la part de M. Seck, de dire que cette cellule prétendument saine porte la gale d’une mauvaise utilisation des deniers publics, un rire faussement engageant pour exterminer les groupes hostiles ou les individualités moulés dans l’honnêteté ! Cette opposition, aujourd’hui invitée à rejoindre l’ancien Premier ministre, a expérimenté le cynisme mortel de l’ancien « presque président » de la République du Sénégal. Moustapha Niasse a été accusé de lorgner le fauteuil du chef de l’Etat. Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho et Landing Savané ont été accusés, devant les journalistes, d’être des lilliputiens en politique. Quelle ironie de l’histoire si M. Seck se découvre une amitié et une parenté avec M. Savané ! Maintenant, il pousse le délire égocentrique au point de réduire le pays à son propre « parti » politique : « Rewmi ».

Ce « pays », dépeint dans un programme de redressement d’un pays pourtant debout, est imaginaire. Il est virtuel. La force dont il se prévaut est tout aussi virtuelle, assise sur des postulats vides du genre : « J’ai discuté avec des Sénégalais… » Quels Sénégalais ? Ceux qui sont meurtris et dégoûtés à cause de cette démonstration d’accaparement de leurs deniers, sans coup férir ? Ceux dont les enfants risquent fort de croire que la politique est le lieu de l’enrichissement automatique ? Cette « force » cherche une légitimation en dehors d’une formation politique solide ou d’une base affective réelle et désintéressée, en dehors du réseautage à coup de millions du contribuable, à partir d’un hôtel huppé de Paris, le Saint-James. Cette « force » n’a que le poids d’un Cd cahoteux, digne des soirées théâtrales à entrée libre car ne pouvant drainer du monde sérieux et républicain. Idrissa Seck ne fait rien d’autre que tenter de faire main basse sur la conscience républicaine et citoyenne de ses « compatriotes », avec ses amplificateurs. Lui qui, sans sourciller, parle de « faute politique et morale » (surtout cette dernière !), a un rapport jouissif avec le virtuel et le faux, après les grands moyens. Le 3 février 2003, dans son discours de politique générale, il alignait les diapositives dans sa lutte déclarée contre Ndioublang (le roublard). Le 13 juillet 2005, il a produit une réponse à l’interpellation du chef de l’Etat avec un Cd déjà réalisé. Il récidive quelque temps plus tard avec « Lui et moi ». Il y a une dizaine de jours, son accueil était ponctué par deux Cds diffusés en wolof et en français. Il n’est pas le dirigeant du « Rewmi » ; il est l’adepte du faux. Faux, jusque dans la tonalité de ses discours en français (qui singe un ancien chef d’Etat) et en wolof (qui imite un guide religieux). Il ne possède pas la langue comme Senghor qui, sans doute, l’obnubile. Sinon, aurait dit : « J’aimerais également que fût introduit dans notre constitution, au même rang que les autres pouvoirs, l’organisme de régulation de l’audio visuel, qui sonnera le glas aux médias publics dédiés plus à la propagande du président et de sa famille, qu’aux services de la nation. » Il aurait fait jouer la concordance des temps en disant : « J’aimerais également que fût introduit dans notre constitution… » Ou : « J’aurais également aimé que fût introduit dans notre constitution… » Il n’aurait pas employé le verbe « solutionner » parlant de la crise casamançaise. Ciel, qu’il cherche d’abord une solution aux enflures de son ego qui le propulsent dans les nuages d’un exercice du pouvoir qui n’est pas encore effectif ! Il faut comprendre qu’il ne suffit pas d’être applaudi pour être un grand homme d’Etat. Sinon un grand bandit, ovationné alors qu’il était présenté à la presse à la Caserne Samba Diéry Diallo, aurait fini dans les annales des sauveurs de la Nation. Par respect pour sa mémoire, nous ne dirons pas son nom. Contrairement à Idrissa Seck qui divulgue des secrets d’Etat et lance l’ère de la psychose des enregistrements tous azimuts.



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