Vingt-quatre (24) heures avant le dimanche jour des élections, ils étaient peu nombreux les Sénégalais qui croyaient en une victoire dès le premier tour du candidat de la Coalition Sopi 2007 Abdoulaye Wade Candidat sortant. Mais le verdict provisoire des urnes semble bien confirmer que le second tour tellement attendu et tant espéré par l’opposition ne se jouera pas. Le verdict entre militants et citoyens électeurs loin des « meetings » ayant manifestement (en attendant les résultats officiels) tourné en faveur des derniers cités.
Dans sa dernière semaine de campagne, le candidat Abdoulaye Wade a rangé programmes et projets pour axer tous ses discours sur l’importance d’une élection dés le premier tour. La Coalition Sopi 2007 composée de près de 60 partis et de 503 mouvements de soutien (si l’on croit le coordonnateur de la Cap 21 le Pr Iba Der Thiam) n’avait plus que cela à la bouche. Partout, où ils sont passés, le Pape du Sopi et ses partenaires ont rappelé à leurs militants et autres curieux la nécessité d’éviter le second tour. Un discours devenu constant et qui laissait paraître une crainte certaine dans la formation libérale.
Un deuxième tour qui se précisait de jour en jour si on prend en compte un certain nombre de données. D’abord à l’heure du bilan, le candidat président ne sort pas grandi. De la gestion du social (panier de la ménagère, émigration clandestine…) En passant par les nombreux scandales et la mal-gouvernance notée de part et d’autres, la Coalition Sopi avait de quoi, avoir peur. Les Sénégalais durant toute la campagne ont rappelé aux bons souvenirs du candidat président les promesses non tenues, les manquements graves intervenus dans la marche de notre démocratie, la cherté de la vie…
Des rappels à l’ordre, mais qui avaient été (peut-être) mal interprétés par l’opposition en face qui déjà croyait en une sanction tranchée. Mots par mots, la chanson était devenue la même chez les quatorze autres prétendants. Et quoi de sérieux à la place ? Des menaces de sanction à l’encontre de l’équipe de Wade. Ce qui est à juste titre insuffisant pour un pays qui a besoin de reprendre goût à la vie. Et comme sanction première en attendant d’en finir avec Wade, le second tour. Ce à quoi tout le monde s’était préparé. Tout le monde. Tanor et Idy avaient déjà fini d’annoncer la couleur avec un soutien de part et d’autre au cas où l’un ou l’autre serait mieux placé.
Robert Sagna d’infirmer toute intention de soutenir son ancien camarade socialiste Tanor Dieng. Les autres de laisser planer le doute pour un meilleur marchandage des voix. Malgré tout, le Pape du Sopi a continué de clamer sa victoire au premier tour. Même après avoir voté au Point E, il est resté fidèle à sa conviction. Pendant ce temps, les électeurs regardaient le film de loin. Et ce dimanche ils ont pris au dépouvu tout le monde. Les premiers résultats des urnes semblent en tout cas le prouver.
Et pourtant les foules immenses derrière tous les autres candidats avaient fait croire à un incontournable second tour... Mais lecture faite, on constatera que la donne n’a jamais changé. Le vote restant secret, l’on ne peut se mesurer avant d’avoir concouru dans les urnes. Les vrais décideurs ont décidé à la place des statisticiens et des militants. Ces «citoyens avertis» qui restent chez eux, laissant meetings et autres rencontres politiques aux militants » ont joué le match. Une donne que ni Wade, ni les autres n’avaient vu venir.
Et le fait est simple : Si tous les mécontents médiatiques de l’alternance avaient voté contre Wade, ce dernier aurait eu beaucoup de mal à accéder même au second tour. De même si toute cette masse qui suivait aussi bien Tanor Dieng, Idrissa Seck et Robert Sagna avait voté uniquement pour eux, l’on serait loin de douter de la non-probabilité d’un second tour. Donc les effets de foule ont encore trompé.
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